Jean-Jacques Bourdin et Nicolas Sarkozy


Problématisation : la présence française en Afghanistan

I.   Situation
a.      Le domaine de la pratique sociale

L’émission de Jean-Jacques Bourdin présente les sujets de l’actualité politique, médiatique et sportive. Des experts et/ou des personnalités politiques sont régulièrement invités pour prendre part au débat. Ici à l’occasion des élections présidentielles de 2012 l’émission change de nom et devient : Bourdin 2012. Cependant l’émission ne change pas dans ses contenus, il s’agit toujours d’actualité, d’information. L’émission propose des « entretiens d’embauche »[1] des différents candidats qui annoncent ainsi leurs programmes et leurs opinions quant aux thèmes abordés par Jean-Jacques Bourdin. L’invité est Nicolas Sarkozy qui endosse ici le double statut de président sortant et de candidat à la présidentielle. Plusieurs thèmes sont donc abordés et celui que nous avons choisi concerne la guerre en Afghanistan.

b.      Les principes 
Les principes présents dans cette émission sont en accord avec le programme lui même, il y a donc des principes de réalité, de vérité et de sérieux. Ces principes sont inhérents au débat politique.

c.       Les finalités

D’un point de vue de l’animateur il s’agit de faire de l’audience, séduire un public, il y a là une finalité marchande. Mais il s’agit aussi de faire connaître les positions et arguments de ses invités politiques.
Quant à l’invité Nicolas Sarkozy, les finalités sont multiples : il s’agit d’être exposé médiatiquement, de convaincre, de défendre les opinions et positions de son parti qu’est l’UMP lorsqu’il endosse le rôle de candidat. Il cherche à promouvoir son parti afin d’être réélu en 2012. Nicolas Sarkozy est toujours président de la République, ainsi, en raison de ce double rôle, il a aussi la finalité de justifier le bilan de son mandat, ses actes et décisions prises lors de ces cinq dernières années aux des Français.

d.      Les visées discursives

Jean-Jacques Bourdin anime le débat, il cherche à faire parler son invité, à obtenir des informations claires et précises afin de satisfaire et d’informer son audience. Il cherche à obtenir des réponses claires là ou parfois le flou règne, parfois sous forme de provocation. Nicolas Sarkozy lui cherche à convaincre en tant que candidat. Il cherche également à expliquer et montrer qu’il maîtrise le sujet.

 II.  Niveau discursif 

a.   Les orientations discursives 

Le discours de Jean-Jacques Bourdin est orienté vers la réflexion, l’actualité et la connaissance du monde. Il est hétérocentré et informatif.
Celui de Nicolas Sarkozy est explicatif et informatif. Narratif, quand il parle de son expérience personnelle en Afghanistan. Son discours est à la fois hétérocentré et égocentré. Hétérocentré quand il parle de la situation en Afghanistan en général, égocentré quand il parle de son vécu de président :

Sarkozy : «  Permettez moi de vous dire que j ai été 4 fois en Afghanistan », « J’ai présidé chaque cérémonie et je peux vous dire que c’est le moment le plus difficile pour le président de la république ».

Jean-Jacques Bourdin avec son discours se situe dans le coopératif lorsqu’il acquiesce, confirme une information donnée par Nicolas Sarkozy :

Sarkozy : «  Permettez moi de vous dire que j ai été 4 fois en Afghanistan », « J’ai présidé chaque cérémonie et je peux vous dire que c’est le moment le plus difficile pour le président de la république ».
Bourdin : Oui.

Cependant Jean-Jacques Bourdin est réputé pour son discours conflictuel comme ici :
S : plusieurs dizaines, je ne me souviens pas à l’unité prés
B : vous ne connaissez pas le nombre de soldats français tués en Afghanistan?!
S : monsieur Bourdin, monsieur Bourdin permettez moi 
B ; Nicolas Sarkozy permettez quoi ?!
S : monsieur Bourdin, monsieur Bourdin, monsieur Bourdin ne faites pas ..  c’est pas un jeu
S : monsieur Bourdin nous savons…
B le coupe : je vous pose des questions, est ce qu’ils sont morts pour rien ?


b. Les dimensions du discours

Pour argumenter en faveur du rapatriement complet en 2013 des soldats français (à l’instar de François Hollande qui lui préconise un retrait au plus tard fin 2012) Nicolas Sarkozy construit son argumentation à la fois à travers l’utilisation de l’éthos :
« Ce que je ne veux pas c’est que nous partions d’une façon indigne, que nous abandonnions nos alliés,  nos amis les démocraties du monde, 56 qui sont avec nous là bas »

Nicolas Sarkozy se fait le détenteur de l’éthique de la France, son argument est de ne pas entacher la vertu du pays.

Après avoir essayé de convaincre avec des arguments de l’ordre de l’éthos, Nicolas Sarkozy cherche à persuader en s’adressant aussi aux sentiments des auditeurs et en utilisant donc le pathos lorsqu’il parle de sa personne avec le pronom « je », qu’il parle de son rôle en tant que président de la République, de ses difficultés mais aussi de la situation en Afghanistan avant l’arrivée des troupes :
«  J’ai présidé moi même chaque cérémonie et je peux vous dire que c’est le moment le plus pénible pour un président de la république parce que ca engage ma responsabilité. »

«C’est un pays où avant que nous soyons là, on coupait les mains des petites filles parce qu’elles avaient mis du vernis à ongles ! »

Bourdin réfute d’ailleurs cette argumentation en rappelant que ce genre de choses arrivent aussi aujourd’hui et ce malgré la présence des troupes françaises.

Le discours se trouve dans diverses dimensions, celles-ci varient selon le sujet et l’angle d’approche choisi par l’interlocuteur. Jean-Jacques Bourdin est dans le logos, dans l’explication générale, ceci allant avec son rôle de journaliste se devant d’être neutre. Nicolas Sarkozy quant à lui se trouve dans le logos lorsqu’il parle en tant qu’expert, qu’il donne des explications :

Sarkozy : Et le rapatriement sera complet disons à la fin de 2013.

c.  Les rôles attendus

Le rôle attendu de Jean Jacques Bourdin est celui du journaliste, de l’animateur du débat, de l’interviewer.
Nicolas Sarkozy endosse lui le rôle de l’invité, de l’interviewé en tant que candidat aux élections présidentielles mais aussi en tant que président sortant.
Ces rôles là sont connus des auditeurs, cependant Jean-Jacques Bourdin lors de l’ouverture de son émission présente toujours la personne du jour invitée, ainsi que son statut qui définit son rôle attendu. D’ailleurs Nicolas Sarkozy rappelle à certains moments son rôle :
Sarkozy : « Pour le président de la république etc»

d.      Le capital verbal

Les tours de parole  
Au début de la séquence, les tours sont distribués de manière assez classique et régulière pour un discours de type questions/réponses. Cependant, Jean-Jacques Bourdin amène une tension quand il questionne le président sur les soldats tués en Afghanistan, c’est à partir de ce moment que les interruptions (surtout de la part du journaliste) deviennent incessantes et que les tours de paroles sont définis non plus par le schéma question/réponse habituel mais par celui qui arrivera à dire ce qu’il a à dire, celui qui parlera le plus fort ou qui ne laissera pas l’autre prendre les devants. 

BOURDIN 2012
Jean-Jacques Bourdin
Nicolas Sarkozy
Total
Temps de parole
1min12
3min18
4min30
Nombre d’intervention
 22
 16
 38
Interruptions
14
 3
 17


Le temps de parole 
Le temps de parole est ici divisé comme il se doit, l’invité ayant plus de temps pour répondre aux questions du journaliste. Cependant, bien que le temps de parole de Bourdin représente moins de la moitié de celui de Sarkozy, le journaliste est tout de même très présent et organise (sauf à la fin) le débat. De manière vive, il relance, coupe, commente et complète les dires de Sarkozy.

Types de prise de parole
Nicolas Sarkozy répond aux questions de Jean-Jacques Bourdin, il répond donc quand il est sollicité par le journaliste.

Bourdin : Et est ce que vous allez fin mai au sommet de l’OTAN annoncer 
à nos partenaires une accélération du départ des soldats français ?


Le journaliste animateur est lui prenant, il se doit en effet d’animer le débat :

Bourdin : il y a 2 jours à Kabul, je vais vous parler de l’Afghanistan, il y a 2 jours a Kabul : offensive des talibans, dans Kabul même, l’offensive la plus complète depuis 10 ans que nous sommes en Afghanistan. Comment justifier vous encore notre présence en Afghanistan ?

Cependant, à la fin de l’entretien, Nicolas Sarkozy essaye de retourner la situation et d’endosser le statut de journaliste en prenant la parole :

 Sarkozy : A mon tour de vous poser une question

Il modifie ainsi son type de parole, la prenant au lieu d’attendre qu’on la lui donne. Il ne fait d’ailleurs pas qu’endosser le statut du journaliste en posant une question mais en déterminant aussi ce qu’il a à dire et à quel moment :
Sarkozy : Et je voudrais dire autre chose 

Jean-Jacques Bourdin valide, autorise la prise de parole :

Bourdin : bien sûr Nicolas Sarkozy 

e.   Types d’interventions 

Les types d’intervention des deux hommes varient à mesure que l’émission se déroule. Voyons donc ici en détails les types d’interventions de chacun des interlocuteurs.
Les interventions de Jean-Jacques Bourdin sont directrices, il ouvre un domaine thématique, lance un thème, il applique son devoir de journaliste, animer l’émission, poser des questions:

Bourdin : Je vais vous parler de l’Afghanistan.

Elles sont également des interventions de relance, car l’invité ne répond parfois pas à la question posée, ainsi Bourdin le relance :

Bourdin : je vous pose des questions, est ce qu’ils sont morts pour rien ?


Enfin la marque de fabrique de l’animateur Bourdin est avant tout l’intervention réactive, ici la contre assertion :

Nicolas Sarkozy (quant au nombre de soldats morts) : 80 et quelque chose
Bourdin : 80 et quelque chose, 70, combien Nicolas Sarkozy ?!
Bourdin : 83 ont étés tués en Afghanistan. Sont ils morts pour rien?


En fin d’émission l’intervention de Bourdin se veut non problématisée :
Bourdin : Merci Nicolas Sarkozy d’être venu nous voir.


Les interventions de Nicolas Sarkozy sont réactives, il réagit aux thèmes proposés dans le cadre de l’échange. Certaines interventions du candidat sont continuatives, il reprend la parole là où il l’a laissée et par la même occasion saltatoire dans le sens où il ignore le propos de l’autre et reste sur sa position, il continue son discours imperturbable :

Sarkozy : Il y a eu ..
Bourdin : ca vient de se produire la veille hier dans le nord de l’Afghanistan !
Sarkozy : raison de plus de ne pas partir n’importe comment. Il y a eu 450 nouvelles écoles qui ont été créées. Il y a eu des dizaines d’hôpitaux qui ont été engagés etc.

A la fin de l’interview Nicolas Sarkozy inverse les rôles et pose une question au journaliste en changeant de sujet et en passant de l’Afghanistan à la Lybie, qui est un sujet qui le met plus en valeur, cette intervention est directrice :
 Sarkozy : A mon tour de vous poser une question. Combien y a t il eu de victimes en Lybie?

Nicolas Sarkozy intervient également avec une contre assertion :

B : et où les jeunes filles se font encore empoisonner Nicolas Sarkozy parce qu’elles vont à l’école.
S : non, non ce n’est pas exact.


Et aussi par des apports autonomes informatifs, soit des assertions :

S : Il y a eu 450 nouvelles écoles qui ont été créées. Il y a eu des dizaines d’hôpitaux qui ont été engagés. 



f.   Actes interlocutifs

Les actes interlocutifs présents dans cet extrait sont divers. Nous avons à faire à :
- des actes de validation, d’accord comme ici :
Sarkozy : Bon c’est pas moi qui ai décidé que nous allions en Afghanistan. Ca a été décidé par
Bourdin le coupe :  par  Jacques Chirac et Lionel Jospin
Sarkozy reprend : par Lionel Jospin et Jacques (+signe de tête ok)

- des actes de désaccord:
Sarkozy : Non ce n’est pas exact.

- des actes interlocutifs de réception:
Sarkozy : Non permettez moi de vous dire que j ai été 4 fois en Afghanistan !
Bourdin: oui

- des actes de prise de congé, gérant la rencontre :
Bourdin : Et après on termine. Merci Nicolas Sarkozy.

g.      Types de relations 

Relation  Verticale
Bien que candidat, Nicolas Sarkozy endosse également le statut de président de la République, donc d’expert qui a été au cœur des sujets politiques pendant les cinq dernières années, cela lui confère une position supérieure. Cependant Jean-Jacques Bourdin comme à son habitude, dans ses interviews se place parfois pendant quelques instants en position haute du fait qu’il donne des chiffres exacts et récents que son interlocuteur ne maîtrise pas. Ainsi il endosse quelques instants la position d’expert. On pourrait cependant penser que Jean-Jacques Bourdin est en position haute du fait qu’il anime, questionne très vivement (parfois un d’une manière un peu agressive) son invité, il donne le ton, cependant du simple fait de son statut, Nicolas Sarkozy se voit attribuer une réelle supériorité, un figure d’autorité dans cette relation verticale.

Relation Horizontale
Relation distanciée, le ton se veut formel et respectueux (en majeure partie), les deux hommes se vouvoient. Cette relation de distance est accentuée par les nombreuses interventions de Nicolas Sarkozy qui lorsqu’il s’adresse à son interlocuteur le nomme « Monsieur Bourdin, Monsieur Bourdin », il cherche à garder de la distance, il s’agit en effet d’un débat politique et non d’une conversation de comptoir. Alors que Jean Jacques Bourdin, à l’inverse appelle son interlocuteur par son nom et prénom, donnant une sensation davantage de proximité et d’égalité.

h.      Sphères

Nicolas Sarkozy se situe dans la sphère de l’évaluation, ne pouvant se situer simplement dans celle de l’information puisque son avis est toujours donné et que ses paroles ne sont pas des constats mais  des points de vue subjectifs. Il prend position et donne son avis :
« C’est les Afghans qui doivent défendre leur pays et assurer la sécurité de leur pays mais ce que je ne veux pas c’est que nous partions d une façon indigne »

Jean-Jacques Bourdin se situe lui en particulier dans la sphère de l’interaction, cette sphère est typique pour les débats médiatiques. Bourdin se place souvent en opposant, remet en cause les propos de l’invité, le blâme même parfois pour son incompétence. Il cherche simplement à animer un débat, à le rendre intéressant et complet d’où la nécessité de l’interaction. Il fait preuve de jugement et demande à Nicolas Sarkozy, comme un reproche :
« Vous ne connaissez pas le nombre de soldats français tués en Afghanistan ?! »

Cependant le journaliste est, comme son rôle l’implique, dans la sphère contractuelle puisqu’il régule la conversation, amène les sujets et gère le temps :
« Il y a 2 jours à Kabul, je vais vous parler de l’Afghanistan », « Et après on termine »

La sphère actionnelle est elle aussi présente quand Nicolas Sarkozy s’engage à rapatrier tous les soldats d’ici 2013 :
« Nous avons rapatrié 4 à 600 soldats d’Afghanistan et nous allons continuer. Et le rapatriement sera complet disons à la fin de 2013 »

III.      Conclusion

Au croisement entre les acteurs et les supports se dégage une production médiatique spécifique qui produit des univers de discours particuliers, nous avons ici pu analyser de près l’une de ces productions, entre Jean-Jacques Bourdin et Nicolas Sarkozy à l’antenne de bfm.

Cette séquence radiophonique passée au microscope des analyses des débats médiatiques nous permet de prendre conscience des ficelles des débats politiques et également de faire un portrait précis des interlocuteurs. Grâce à l’ensemble des analyses, il est intéressant de mettre en perspective le comportement de Jean-Jacques Bourdin et celui de Nicolas Sarkozy. On a pu en effet, lors des discussions avec le groupe « Bourdin » se rendre compte que le comportement adopté face à Nicolas Sarkozy : questions pièges, insistance pour obtenir des réponses ; marque de fabrique de l’émission de Bourdin, n’a pas été remarqué lors des interviews avec les autres candidats. Bourdin aurait été plus coopératif, laissant la parole à ses invités. Les questions pièges de Boudin les plus célèbres sont celles relatives aux sous-marins nucléaires lors de la campagne de 2007, les candidats piégés étaient Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy. Plus récemment on garde en mémoire la question piège posée à Nadine Morano concernant la TVA en Allemagne, Bourdin finissait par dire « mais vous dites des bêtises Nadine Morano ! ». Et cette année pour les présidentielles on remarque ce même type de comportement mais uniquement à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Mais pourquoi ? On peut émettre l’hypothèse que l’audience majoritaire de Bourdin vienne des extrêmes, que ce soit de droite ou de gauche, ainsi Marine Le Pen et Jean-Luc Mélanchon pouvaient s’exprimer sans trop de difficultés. Ou mais alors pourquoi François Hollande aurait lui eu droit à un « traitement de faveur » n’étant pas des extrêmes ? Les sondages le voyaient déjà président, monsieur Bourdin n’aurait alors peut-être pas souhaité se mettre à dos l’éventuel futur président. Nicolas Sarkozy critiqué de tout part, il n’était donc pas très risqué pour Bourdin de continuer à critiquer le candidat que les sondages voyaient perdant et donc la côte de popularité avait chuté.

L’émission de Jean-Jacques Bourdin qui propose des interviews avec chacun des candidats à la présidentielle se veut sérieuse, imprégnée de vérité et de réalité. Afin d’attirer et de conserver un certain type d’audience, le journaliste n’hésite pas à provoquer, à poser des questions pièges à ses invités, ce qui en fait sa marque de fabrique. C’est dans cette position de force, de celui qui connait la réponse, que le journaliste n’hésite pas à interrompre, couper, relancer et remettre en cause le statut et les connaissances de ses invités. Cette position entraine donc des tensions et il est intéressant de voir comment chaque invité réagit face au journaliste.
Ici Nicolas Sarkozy est invité en tant que candidat, il répond donc aux questions qu’on lui pose, sa parole est alors en majeure partie sollicitée. Bien qu’invité comme candidat, on constate aisément qu’il est également questionné en tant que président sortant.

Il est une autre dimension que nous ne prenons ici pas en compte, et qui serait intéressante à analyser pour dégager une étude complète : la dimension sémiotique du langage verbal, des visuels, etc, également processus de signification. En effet l’émission est filmée et diffusée sur bfmtv, nos deux candidats en étant conscients, il est alors légitime de se demander si hors caméra le débat aurait gardé les mêmes allures, les mêmes rythmes, les mêmes types d’interventions, les mêmes dimensions discursives, etc. 
Rôles
Bourdin : Journaliste

Nicolas Sarkozy : Président sortant et candidat aux présidentielles
Problématisation de l'animateur
"Comment justifiez-vous encore notre présence en Afghanistan ? "
Visées discursives
Bourdin : Poser des questions, parfois pièges

Nicolas Sarkozy : répondre et se justifier, convaincre les auditeurs
Finalités
Bourdin : Faire de l'audience, revenir sur le bilan du président
Sarkozy : défendre ses idées et revenir sur son bilan, convaincre les français pour être réelu
Orientations discursives :

égocentré ou hétérocentré
Le discours de Bourdin est orienté vers la réflexion, l’actualité et la connaissance du monde. Il est hétérocentré

Son discours est à la fois hétérocentré et égocentré.
Orientations discursives :

 narratif ou explicatif
Bourdin : informatif Nicolas Sarkozy : Informatif et explicatif
Principes
réalité-vérité-sérieux
Relations horizontales
Relation distanciée, le ton se veut formel et respectueux
(en majeure partie), les deux hommes se vouvoient.
Relations verticales
Bien que candidat, Nicolas Sarkozy endosse également le
statut de président de la République, donc d’expert cela lui confère
 une position supérieure. Cependant Jean Jacques Bourdin se place parfois pendant quelques instants en position haute du fait qu’il donne des chiffres exacts et récents que son interlocuteur ne maitrise pas. Ainsi il endosse quelques instants la position d’expert.
Nicolas Sarkozy se voit attribuer une réelle supériorité, un figure d’autorité dans cette relation verticale.
Coopératif ou conflictuel
Vite conflictuel dans ce passage.
Temps de parole
Bourdin : courts mais nombreux  : 1min12, Sarkozy : longs : 3min18
Nombre de prises de parole
Bourdin : 22 Sarkozy : 16
Types de prises de parole : prenant sollicité, autorisé
Bourdin : Prenant et sollicité une fois à la fin,
 Sarkozy sollicité et prenant une fois
dimensions dominantes du discours :

 ethos, logos, pathos?
Bourdin : Logos, Sarkozy : pathos, ethos
Actes informatifs autonomes :

assertions
Bourdin et Sarkozy : assertions et contre assertions
Actes sollicitants :

questions/réponses

 
Bourdin pose les questions et Sarkozy répond,
à la fin Sarkozy pose une question à Bourdin
Actes sollicitants :

demande de validation/validation + accord/désaccord
des actes de validation, d’accord comme ici :

Sarkozy : Bon c’est pas moi qui ai décidé que nous allions en Afghanistan. Ca a été décidé par

Bourdin le coupe :  par  Jacques Chirac et Lionel Jospin

Sarkozy reprend : par Lionel Jospin et Jacques (+signe de tête ok)



- des actes de désaccord:

Sarkozy : Non ce n’est pas exact.


Actes traitant d'info. déjà émises :

validation, réception, iteration,
accord, désaccord
des actes de validation comme ci-dessus


- des actes de désaccord:

Sarkozy : "Non ce n’est pas exact.
"

Actes gérant la rencontre +
prise de contact
Bourdin présente Nicolas Sarkozy
Interventions
problématisées directrices
Bourdin, question  du retrait des troupes en Afghanistan
Interventions problématisées
 de relance par reprise
Bourdin : Combien de soldats sont mort, Combien, 70 ou 80, combien ?
Interventions problématisées
 de relance par adjonction
Bourdin : +++
Interventions problématisées de
relance par changement de focalisation
 Sarkozy : A mon tour de vous poser une question.
Combien y a t il eu de victimes en Lybie?
Interventions réactives
Bourdin : ++      Sarkozy : +++++
Interventions continuatives
Sarkozy : Il y a eu ..

Bourdin : ca vient de se produire la veille hier dans le nord de l’Afghanistan !

Sarkozy : raison de plus de ne pas partir n’importe comment. Il y a eu 450 nouvelles écoles qui ont été créées. Il y a eu des dizaines d’hôpitaux qui ont été engagés etc.


Interventions saltatoires
Certaines interventions du candidat sont continuatives, il reprend la parole là où il l’a laissée et par la même occasion saltatoire dans le sens où il ignore le propos de l’autre et reste sur sa position, il continue son discours imperturbable :

Sarkozy : Il y a eu ..

Bourdin : ca vient de se produire la veille hier dans le nord de l’Afghanistan !

Sarkozy : raison de plus de ne pas partir n’importe comment. Il y a eu 450 nouvelles écoles qui ont été créées. Il y a eu des dizaines d’hôpitaux qui ont été engagés etc.


Interventions non problématisées
non
actes de parole dominants de
 la sphère de l'information
Bourdin :" 83 morts, Nicolas Sarkozy"
actes de parole dominants
de la sphère de l'évaluation
Bourdin : "Vous ne connaissez pas le nombre de soldats
 morts en Afghanistan ?"
actes de parole dominants
de la sphère de l'interaction
Remise en question de Bourdin à travers
la question sur les soldats morts
actes de parole dominants
de la sphère contractuelle
Bourdin : "Je vous pose une question Nicolas Sarkozy"
Bourdin pose des questions et Sarkozy répond mais losqu'il se trompe Bourdin repose la question jusqu'à révéler lui même la bonne réponse
actes de parole dominants
de la sphère actionnelle
Sarkozy revient sur son bilan et plus particulièrement
sur ses décisions pour l'Afghanistan
Synthèse (grands points à retenir)
Sarkozy s'explique et se justifie auprès de Bourdin quant à sa position
sur le retrait des troupes en Afghanistan pour fin 2013.
Passage assez tendu puisque Bourdin semble ne pas partager les idées de Sarkozy et les remet en question


[1] Terme employé par Jean-Jacques Bourdin dans l’émission