Jean-Jacques Bourdin et François Bayrou






L'objet d’étude est l’interview de François Bayrou par Jean-Jacques Bourdin, diffusée sur BFM TV et RMC 17 avril 2012 à 8h30.

Après une présentation succincte de l’émission Bourdin 2012, le dossier portera sur le séquençage global du débat avec une analyse permettant de repérer les thématiques majeures du débat. Cette analyse nous permettra d’identifier deux thématiques relatives à l’identité française. La première, présentant l’identité française vue sous un angle sociétal, et la seconde, présentant l’identité française vue sous un angle économique, feront l’objet d’une analyse discursive détaillée dans les seconde et troisième parties. Les résultats d’analyse nous permettront, dans une quatrième partie, de proposer un élargissement portant sur l’étude de la stratégie authentifiante de François Bayrou et de revenir sur les travaux du premier semestre quant à la définition du rôle de Bourdin.

L’émission Bourdin 2012
Elle a été lancée par Jean-Jacques Bourdin en partenariat avec le journal Le Point en février 2011, afin d’accueillir chaque matin les participants majeurs à la campagne présidentielle. Le premier grand débat de cette émission a eu lieu le 14 février 2011, entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Deux semaines avant le début des élections présidentielles, Jean-Jacques Bourdin a reçu sur le plateau de BFM TV successivement chacun des dix candidats à la présidentielle. Le premier candidat interviewé a été Jacques Cheminade le lundi 9 avril 2012, le dernier étant Marine Le Pen le vendredi 20 avril 2012. Le débat avec François Bayrou, quant à lui, a eu lieu en plein cœur de cette période, le mardi 17 avril 2012.

A l’issue de cette série d’entretiens, Jean-Jacques Bourdin a été élu meilleur interviewer radio de la campagne présidentielle 2012 par le site leparisien.fr, à la suite d’un sondage dont les résultats ont été publiés le dimanche 6 mai. La victoire est sans appel puisque l’animateur a recueilli 42,33% des voix, devant le second Alain Duhamel qui a recueilli 14,14% des suffrages. Cette donnée, quoiqu’anecdotique, témoigne de la pertinence des entretiens et de la confiance accordée par les auditeurs à Jean-Jacques Bourdin.

1.     Structuration globale de l’entretien 
 A.     Séquençage de l’entretien

Pour rendre compte de la structuration du débat entre Bayrou et Bourdin, nous avons opté pour un séquençage chronologique. Nous avons divisé le débat en cinq parties basées sur les différents portraits synthétiques de Bayrou introduit par Bourdin tout au long de l’échange. La structure du débat n’est donc pas le fruit du hasard, elle est déterminée et orientée par Bourdin. Il s’agit ainsi de mettre en lumière les différentes thématiques abordées par les deux protagonistes et de voir leur importance en fonction du temps consacré à chacune d’entre elle.

Introduction du débat. Durée : 1 min 
Bourdin introduit le débat en faisant allusion au « héros du Béarn » (en l’occurrence Bayrou), d’un jeu réalisé sur Internet par des supporters du candidat.Puis il demande à ce dernier de parler quelques mots en béarnais.
Il y a donc une double référence à la campagne en cours du candidat et à ses origines, qui peuvent renvoyer à sa double identité : l’homme et le politique.

L’homme et son enfance. Durée : 4 min 16
« Né à Bordière, Pyrénées Atlantiques, le 25 mai 1951, vos parents étaient exploitants agricoles, modestes exploitants agricoles, le bac lycée de Nay, la fac à Bordeaux, vous fréquentez à cette époque la Communauté de l’Arche du poète et philosophe Lanza Del Vasto. »
Concernant l’enfance de Bayrou, Bourdin choisit de mettre l’accent sur un point précis. Il l’interroge sur sa fréquentation de la Communauté de l’Arche de Lanza Del Vasto, puis plus largement sur Gandhi et sa philosophie.
Bayrou fait un lien avec la politique et la campagne en cours. Il oppose les  mensonges des autres candidats à la vérité qu’il veut incarner.
Enfin, ils abordent également le thème de la violence dans la société et plus précisément du principe de non violence en tant que « levier de transformation de la société ».

2. L’homme aujourd’hui. Durée : 1 min 55
« Marié, 6 enfants, catholique pratiquant mais aussi laïque convaincu. »
Dans cette partie, il est question de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat et de son actualité. Pour Bayrou elle est un « pilier de la société », il défend le droit à la croyance dans les limites de l’espace privé. Il défend également l’idée que les lieux de cultes doivent être financés par les collectivités publiques car ils font partie du patrimoine commun.
La problématique ici est donc celle de la laïcité.

3. Sa vie politique. Durée : 2 min 15
« Votre vie politique : député à 34 ans, ministre à 41 ans dans le gouvernement d’Edouard Balladur »,  « Ministre de l’Education nationale plusieurs fois »
Le thème abordé dans cette partie est celui du financement des campagnes présidentielles. Bourdin interroge d’abord Bayrou sur le financement de la campagne de Balladur en 1995, puis de celle de Sarkozy 2007 avant de l’interroger sur ses propres dépenses pour la campagne en cours.
Bayrou explique ensuite la nécessité, selon lui, de modifier la loi sur le financement des campagnes sur deux volets. Il s’agit d’ailleurs de l’une des mesures de son programme.

4. Le politique. Durée : 12 min 20
« François Bayrou, centriste viscéral, président du CDS d’abord puis de l’UDF, député européen, 2002 rupture avec la droite, candidature à la présidentielle, 6,84% des voix, 2007 à nouveau candidat 18,57%, entre les deux tours en 2007 « non je ne voterai pas Nicolas Sarkozy ».
   Bourdin demande d’abord à Bayrou son avis sur un autre candidat à l’élection : Nicolas Sarkozy et sa potentielle évolution entre 2007 et 2012.
    Puis il le fait réagir sur une déclaration d’Alain Juppé qui souhaiterait que Bayrou soit le 1er ministre de Sarkozy. Bayrou révèle alors que plusieurs déclarations ont été faites de la part de membres des deux camps (UMP et PS) puis les dénonce. Il dénonce également un paysage politique composé de deux camps, chacun étant sous la pression d’un extrême. Bourdin essaie de savoir si Bayrou accepterait d’être Premier ministre mais ce dernier contourne la question.  
      Il dénonce ensuite une connivence entre les deux parties principaux et les médias qui chercheraient à gommer le premier tour de l’élection pour tromper l’opinion. Il se positionne comme étant « une autre choix » face aux mensonges des deux autres candidats.
  Bourdin demande alors à Bayrou son avis sur François Hollande en établissant une comparaison avec François Mitterrand au moment de sa campagne de 1981. Cette rétrospective permet à Bayrou d’exposer « sa » famille politique, avant de revenir sur François Hollande, qu’il critique pour son « socialisme habituel », celui de la dépense.
    Enfin, Bourdin interroge Bayrou sur la notion de « destin » et sur le fait qu’il ait « toujours raison ».

En questionnant Bayrou sur la possibilité d’être 1er ministre puis sur des sujets plus autocentrés, Bourdin tente de savoir où ce dernier se situe par rapport aux autres candidats, quel est son positionnement dans cette campagne et plus largement dans le paysage politique français. Cependant, pour la première question le candidat ne fait pas de réponse arrêtée, il reste très évasif sur le sujet et met les deux partis principaux dans un même sac.
(Jingle)

5. Programme et propositions. Durée : 9 min 30
« On va entrer dans vos propositions François Bayrou »
Plusieurs propositions de Bayrou sont abordées dans cette partie autour des thématiques suivantes :
    Les mesures d’austérité en Europe et la problématique de relance de la consommation. Pour Bayrou la solution est de rétablir la production en France afin de créer des emplois. Il veut mettre en place un commissariat aux stratégies industrielles pour réfléchir à des stratégies secteurs par secteurs. Il donne l’exemple du secteur du bois.  
      Le gaspillage de l’Etat dans les dépenses publiques : Bayrou veut baisser les dépenses publiques en réduisant notamment le nombres d’élus et en rapprochant l’action des départements et des régions et en étalant leur programme pour réduire les dépenses des collectivités locales. Il propose également de geler les dépenses publiques pendant deux ans. Pour faire des économies, il souhaite par exemple réorganiser les urgences en créant un SAS d’examen. 
    Le débat se termine sur une des mesures phare de Bayrou en matière de production : privilégier les produits français.

   B.     Ancrage de l’identité au sein de l’entretien

Si l’on retire tout ce qui a trait à la politique pure au sein du débat, on constate que certains éléments nous exposent la vision de la France de Bayrou. Deux thématiques clefs ressortent : une sociétale, la « laïcité », et une économique, le « produire français ». Ces deux sujets occupent respectivement 1 minutes 55 et 3 minutes dans l’ensemble de l’échange, ce qui paraît peu au vu de la durée totale du débat (un peu moins de 5 minutes sur 31, la majorité du temps étant accordée à des sujets politiques). Ils sont tous deux introduits par Bourdin. Néanmoins on peut remarquer que le « produire français » est abordé dans la dernière partie de l’entretien, celle de la présentation des propositions de Bayrou. Elle s’inscrit donc clairement dans le programme que le candidat défend tandis que le thème de la « laïcité » est abordé dans la partie qui concerne l’homme et non plus le candidat. Il y a donc une dimension plus personnelle dans le traitement de ce sujet.

Par ailleurs, il apparaît que la vision de la France de Bayrou est dans le traditionalisme (il défend la loi de 1905 et il est croyant pratiquant) et le nationalisme (il évoque très peu l’Europe et l’international, et son programme est foncièrement centré sur la France). Plus largement sa vision de la France est presque « familiale », il fait de nombreuses métaphores autour de cette notion de famille. Il compare « un pays » à « une famille », et un « responsable publique » à « un père ou un mère de famille ».

     C.     Introduction à l’analyse discursive

Selon Claude Chabrol et Alain Blanchet[1], l'interaction est un processus « par lequel les acteurs sociaux se constituent comme sujets, construisant leur identité par des jeux complexes, de rôles et d’attentes réciproques, collaborent à la construction et au maintien d’une réalité sociale commune ». Il faut donc d’analyser le discours en tenant compte de la relation entre le cadre et l’énonciation. Cela permettra d’analyser comment les interlocuteurs amènent les participant à coopérer d’une manière en particulier.

Dans ce cas, le choix de l’analyse sociodiscursive est pertinent car il permet d’étudier des questions d’ordre sociologique, sémiologique et pragmatique. Autrement dit, l’analyse sociodiscursive permet de traiter la forme de l’énonciation, son rythme et les conditions de la relation.

Le discours implique que l’on s’intéresse à l’espace de l’échange langagier qui prend place dans des situations déterminées. Ici, il s’agit d’une entrevue entre le journaliste Jean-Jacques Bourdin de la radio RMC et François Bayrou, candidat MoDem à l’élection présidentielle de 2012. L’analyse déterminera donc si les échanges langagiers entre les deux protagonistes sont en accord avec le cadre de l’émission et leurs statuts respectifs.
2.     Dimension sociétale de l’identité française : la laïcité

      A.     Extrait 

-          BOURDIN - Est ce que la loi de 1905 est suffisante aujourd’hui ?
-          BAYROU- Oui.
-          BOURDIN- Elle est suffisante ?
-          BAYROU- Elle est suffisante. Je ne dis pas… 
-          BOURDIN- Vous ne dites (???) pas Aristide Briand et les socialistes
-          BAYROU- …Je ne dis pas qu’il ne faille pas…
-          BOURDIN- Oui, oui.
-          BAYROU- Les radicaux surtout à cet égard…
-          BOURDIN- Les radicaux, oui, les radicaux socialistes…
-          BAYROU- Je ne dis pas qu’il ne faille pas quelques adaptations
-          BOURDIN- Oui.
-          BAYROU- Mais c’est un des piliers de la société dans laquelle nous vivons, c’est une loi incroyablement moderne, contemporaine qui au fond une chose…
-          BOURDIN- Oui.
-          BAYROU- …Toute simple : ce n’est pas parce que vous croyez à quelque chose de toutes vos fibres que vous avez le droit de l’imposer aux autres.
-          BOURDIN- Oui.
-          BAYROU- Et donc vous avez ce double visage, vous êtes libre de croire à ce que vous voulez croire, et heureusement, je suis un croyant et je l’assume, heureusement vous avez le droit de croire et de pratiquer la religion mais en même temps lorsque vous êtes dans l’espace public…
-          BOURDIN- Oui.
-          BAYROU- …Dans l’espace de la loi, alors ce n’est pas la foi qui dirige tout, c’est la délibération collective, c’est la décision qu’on prend tous ensemble, citoyens du pays.
-          BOURDIN- Mais est ce que les collectivités publiques doivent aujourd’hui financer les lieux de cultes ? Doit-on les autoriser ?
-          BAYROU- Elles le font, elles le font.
-          BOURDIN- Elles le font de manière déguisée.
-          BAYROU- Elles le font de manière… déguisée
-          BOURDIN- Faut-il revoir la loi justement pour leur permettre ouvertement…
-          BAYROU - Elles le fait et je pense que…
-          BOURDIN- …De les financer ?
-          BAYROU- …Ce n’est pas absurde qu’elles le fassent, puisque comme vous le savez, les églises appartiennent aux collectivités publiques et donc elles refont les toits, elles refont les vitraux, elles s’occupent que ce soit en bon état parce que c’est un patrimoine collectif et donc il n’est pas absurde qu’on donne un coup de main aux fidèles pour construire à leur tour leur lieu de culte pourvu que ce lieu de culte soit un lieu de pais, paisible dans lequel il n’y ai pas le germe d’affrontement.

Le tableau d’analyse des données de l’extrait sur la laïcité se trouve en Annexe 1.

   B.     Synthèse des résultats

Guy Lochard[2] a déterminé les grands genres médiatiques en France aujourd’hui. Ici, il s’agit du contrat d’information. Pour le journaliste, la finalité est de questionner et d’informer sans donner son avis. Pour l’invité, elle est d’informer le citoyen avec véracité. Jean-Jacques Bourdin endosse son rôle de journaliste, puisqu’il interroge les auditeurs sur la position de François Bayrou quant à la laïcité, afin de les éclairer :
-          « Est-ce que la loi de 1905 est suffisante aujourd’hui ? »
-          « Mais est-ce que les collectivités publiques doivent aujourd’hui financer les lieux de culte ? Doit-on les autoriser ? »
Les finalités sont ici in presentia, puisqu’elles sont évidentes. La visée discursive de Bayrou est de faire adhérer les auditeurs à sa position sur la laïcité. La visée discursive du candidat est liée à la finalité, qui est de se faire élire. Pour Bourdin, la seule différence entre visée discursive et finalité et que cette dernière requiert aussi de faire de l’audience. Sinon, il s’agit dans les deux cas d’interroger un candidat à l’élection présidentielle.

En tant qu’émission politique, le principe pour chaque interlocuteur est d’être à la fois sérieux et de dire la vérité.

Dans quelle mesure montrer qu’il y a coopération entre les deux ?

Les opérations discursives se déroulent en accord avec le contrat d’information qui définit une interview. Le journaliste pose des questions hétérocentrées, puisque le but est d’obtenir le point de vue du candidat. Ce dernier répond de manière à la fois autocentrée et hétérocentrée, puisqu’il renseigne sur la position qui lui est propre, mais aussi en rapport avec la représentation de la laïcité dans la société. Cette partie doit donc inclure une part de discours hétérocentré.

Les relations verticales et horizontales sont équivalentes, assurant un échange équilibré et coopératif. Sur treize tours de paroles, le journaliste dit six fois « oui », validant ainsi les propos du politique. Chaque interlocuteur parle exactement treize fois, avec des phrases plus courtes pour Jean-Jacques Bourdin et plus longue pour François Bayrou. Cela est attendu dans ce type d’échange, puisque François Bayrou est là pour expliciter une position. Dans la sphère contractuelle, le rythme et le déroulement sont normaux.

Une intervention problématisée directrice est présente, car les questions restent dans le cadre de la problématique. Elles interrogent la suffisance de la loi de 1905 et sur la légitimité du financement des cultes, deux thèmes liés à la laïcité. Les coupures de parole restent minimes.
Dans les actes interlocutifs qui sollicitent des informations ou qui réagissent à des sollicitations[3] (question, réponse, demande de validation, accord, désaccord), on voit bien que Jean-Jacques Bourdin conserve son pouvoir de poser les questions. Il endosse donc bien son rôle de journaliste.
Les troisièmes types d’actes interlocutifs, qui traitent les infos déjà émises, sont minimes et ne reflètent pas la dynamique globale de l’échange.

Actes interlocutifs permettant de défendre son point de vue 

Les actes de paroles (sphère de l’information, de l’évaluation, actionnelle et contractuelle)[4] montrent comment l’on peut se servir d’une émission médiatique pour agir sur les électeurs.
La sphère de l’évaluation, dépeignant un jugement de valeur sur l’état des choses, est utilisée par François Bayrou pour encenser la loi de 1905. Elle représente pour lui « une loi incroyablement moderne, contemporaine », garante de liberté puisqu’avec elle, « vous êtes libres de croire ce que vous voulez croire, et heureusement ». Et comme les églises appartiennent aux collectivités locales, il « n’est pas absurde » qu’elles touchent des subventions. Concernant la loi en soi, François Bayrou émet des jugements de valeur positifs envers ce « pilier de la société », ce qui témoigne de son engagement républicain.

Bourdin utilise la sphère actionnelle pour pousser son invité à exprimer son engagement en tant que candidat quant à la loi de 1905 et les subventions locales pour les lieux de culte. Pour justifier sa position, Bayrou admet qu’ « il faut quelques adaptations », mais évoque la norme comme quoi la loi de 1905 est « un des piliers de la société dans laquelle nous vivons ». Concernant les subventions locales aux lieux de culte, elles ne lui paraissent également « pas absurde », puisque « les églises appartiennent aux collectivités locales. Il fait donc partie de la norme de subventionner leur rénovation pour préserver notre « patrimoine collectif ».
Ces normes sont exprimées par l’ethos, car la loi de 1905 permet d’être « libre de croire » à ce que l’on veut sans l’imposer dans l’espace public. Il invoque également le pathos, lorsqu’il déclare que « c’est la délibération collective, c’est la décision qu’on prend tous ensemble, citoyens du pays », sur un ton rassembleur. L’ethos et le pathos sont également applicables à la phrase : « ce n’est pas parce que vous croyez à quelque chose de toutes vos fibres que vous avez le droit de l’imposer aux autres ». L’ethos se retrouve dans l’égalité que prône cette phrase, entre croyants et non croyants. Le pathos de retrouve dans l’expression « de toutes vos fibres », qui évoque la fougue à l’égard d’une croyance.

3.     Dimension économique de l’identité française

A.     Extrait

- Bourdin : Bien François Bayrou, vous voulez inciter les consommateurs à privilégier les produits français…
-        Bayrou : Oui
-          Bourdin : C’est l’une de vos grandes mesures euh comment faire pour que les produits français soient meilleurs et moins chers que les autres ?
-          Bayrou : J’ai pas dit moins cher.
-          Bourdin : Ah bon
-          Bayrou : Parce qu’il y a un très grand nombre de français, plus de 2/3 selon les sondages qui sont prêts à dépenser un petit peu plus, pourvu que ça revienne à la France…
-          Bourdin : C’est parfois beaucoup plus.
-          Bayrou : … Car quand vous dépensez 100 euros, pour un produit français…
-          Bourdin : Oui
-          Bayrou : 50% vous revient, parce que vous êtes un assuré social et que ces produits ont payé les charges sociales et donc remboursent la sécu. Parce que vous êtes un retraité et que la CSG permet de payer les retraites, parce que vous êtes un parent d’élève et que l’impôt des sociétés permettent de payer les enseignants, et vous voyez qu'en fait, on ne réfléchit pas, surtout entreprise d’Etat, surtout administration. Ecoutez, hier, on a annoncé que France Télécom, je veux dire Orange, c’est-à-dire France Télécom, c’est-à-dire l’Etat en grande partie, que cette entreprise supprimait la fabrication de décodeurs en France et allait la transférer dans le Sud Est Asiatique. Est-ce qu’ils réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez ? Parce que gagner 5% sur le prix du décodeur, si vous perdez toute l’activité du pays alors que vous êtes euh représentants des citoyens, des consommateurs et de l’Etat, c’est à courte vue, c’est absurde. J’ai dénoncé, vous le savez, le fait que les cartes vitales de la sécu soient fabriquées en Inde. Si ils réfléchissaient une seconde, ils se seraient aperçus qu’ils y perdent, parce que la sécu c’est ceux qui précisément reçoivent les charges sociales sur le travail fait chez nous et donc je suis pour qu’on réoriente les choses et qu’on ait une autre vision et que tout le monde se sente responsable y compris les consommateurs, de soutenir activités et productions en France.
-           
     Bourdin : François Bayrou était notre invité ce matin.

Le tableau d’analyse des données de l’extrait sur la laïcité se trouve en Annexe 2.

B.     Synthèse des résultats

 Qu'est-ce-que l'identité française pour François Bayrou ?

François Bayrou invité de Jean-Jacques Bourdin, s'exprime sur sa principale mesure économique qui est de relancer la production française sur le territoire. Les Français, selon lui, gagneraient davantage à consommer des produits « made in France ». Même si le coût des produits seraient plus élevés, l'argent serait réinjecté dans les caisses de l'Etat et profiterait à financer les différentes aides sociales. A travers cette mesure qui est centrale dans son programme, Bayrou s'impose comme un défenseur de la production française qu'il veut réimpulser. Cette réforme économique est donc pertinente à analyser.

Quels sont les actes interlocutifs qu'il utilise pour défendre son point de vue ?
Pour traiter ce sujet, Bayrou tente de convaincre les auditeurs avec un long développement qui clôt l'échange entre le journaliste et l'homme politique. Bourdin sollicite l'intervention de Bayrou avec une question. Il y répond quasiment par un monologue. Bourdin ne réagit que trois fois, par des interventions non problématisées « Ah bon », « Oui » et « C'est parfois beaucoup plus ». Le candidat du Modem ne se laisse pas perturber par ces allocutions et poursuit par des interventions continuatives. Dans cet extrait, il n'est pas vraiment à l'écoute de son interlocuteur et Bourdin ne fait rien pour exiger qu'il réponde à ses questions. La relation verticale est égalitaire car Bourdin ne se positionne pas comme supérieur à Bayrou. Il lui laisse la parole et ne le coupe pas mais l'incite à poursuivre son propos par des « Oui ». La relation horizontale quant à elle, est cordiale, respectueuse. Bourdin ne cherche pas à piéger le candidat ni à entrer en confrontation avec lui. La tournure que prend l'échange ressemble donc plus à un entretien qu'à un débat.

Comment se démarque t-il des autres candidats ?
 Le candidat centriste, se positionne comme différents des deux candidats de la majorité. Il ne veut  se rapprocher ni de la droite ni de la gauche pour asseoir l'unicité de son parti. Bourdin le pousse à exprimer une affinité pour le candidat du PS ou le candidat du l'UMP, mais Bayrou campe sur ses positions et ne laisse rien transparaître.

Dans quelles mesures Jean-Jacques Bourdin est en coopération avec François Bayrou ?
Jean-Jacques Bourdin n'adopte pas une posture contestataire face au candidat centriste. Il pose sa question par une intervention problématisée directive et laisse le candidat lui répondre sans contester son point de vue. Le journaliste ne montre ni son accord, ni son désaccord ce qui n'est pas identique à la manière dont il dirige les interviews habituellement. A aucun moment dans notre extrait, il ne fait de relances ou de reprises sur les interventions de François Bayrou. Il ne réitère pas sa question lorsque le candidat ne lui répond pas. A travers cet extrait, on remarque que Bourdin ne tente pas de déstabiliser son invité, ni de contester son programme. Il est presque passif et ne représente pas comme c'est le cas d'habitude, la figure de la contestation.

4.     Ouverture
Afin de proposer un élargissement à cette analyse nous émettons le postulat que l’attitude de Jean-Jacques Bourdin diffère suivant les candidats.

A. De l’attitude oppositionnelle…
Les résultats d’analyse d'émissions de Jean-Jacques Bourdin des mois de décembre 2011 - janvier 2012  avaient démontré qu'il adoptait une posture oppositionnelle et contestataire, peu importe l’affinité politique de la personnalité qui se trouve face à lui.
Appuyons6nous, dans un premier lieu, sur un extrait de l’intervention de Jean-Paul, auditeur de RMC, auprès de Jean-Jacques Bourdin, dans l’émission du 3 janvier entre 9h et 10h.
-      Jean-Paul : C’est nous qui détenons notre destin et pas l’inverse et c’est pour ça que vous me plaisez beaucoup dans vos propos, dans vos interventions parce que vous êtes dans ce sens-là.
-     Bourdin : J’aime tous ceux et toutes celles qui témoignent sur l’antenne parce que vous êtes comme vous êtes avec vos idées, avec vos partis pris et avec vos explications […] je voudrais répondre à beaucoup d’auditeur, ha il est plus à gauche, il est plus à droite quand il interview, là on est en 2012 et je serais toujours le même avec tous qu’il soit à droite à gauche ou ailleurs et je poserais des questions dérangeantes à tous […] nous resterons comme nous sommes !
Cette réponse de Jean-Jacques Bourdin, associée aux résultats de l’analyse du débat avec Nadine Morano, nous avait permis de définir Bourdin en tant que représentant de l’opposition politique de la personnalité politique présente sur le plateau.
En effet nous avions pu constater lors du premier semestre une rupture du contrat de communication, défini par Patrick Charaudeau comme un contrat où « les partenaires d’un acte de communication dans un cadre contractuel qui est le contexte de l’énonciation, doivent respecter des conditions du contrat s’ils veulent aboutir à une intercompréhension.
Cette rupture a été illustrée par la contestation de la place d’expert de Nadine Morano et la remise en question de son argumentaire. Le moment le plus emblématique de cette rupture étant la fameuse réplique de Jean-Jacques Bourdin « vous dites des bêtises Nadine Morano, vous ne maîtrisez pas sujet », à propos du montant de la TVA en Allemagne.
De la même manière, ce débat avait permis de mettre en exergue une inégalité dans les relations verticales, supposées être égalitaires. Ainsi Jean-Jacques Bourdin avait-il contesté son rôle d’expert à Nadine Morano, en la prenant à revers sur la majorité de ces arguments.
Nous avions ainsi pu montrer qu’il y avait une rupture dans le contrat de communication dans la mesure où Jean-Jacques Bourdin n’était pas dans une logique d’intercompréhension mais se cantonnait à une posture oppositionnelle, conformément aux propos tenus avec son auditeur, Jean-Paul.

B. … Au principe de coopération.
Or les résultats d’analyse avec le candidat François Bayrou vont à l’encontre de la posture que nous avions pu définir. Il ressort de notre étude que Jean-Jacques Bourdin adopte une posture bien plus coopérative, si bien que l’on peut parler de glissement du genre débat vers celui de l’interview ou de l’entretien.
Un des pivots de cette réflexion vient du principe de « charité » de Davidson, évoqué par Claude Chabrol dans l’article « Pour une psycho-socio-pragmatique de l’agir communicationnel »[5]. Ce principe de charité, défini par la maxime « fais en sorte de maximiser les accords et minimiser les désaccords », force la coopération et est observé durant tout l’entretien avec François Bayrou, à l’inverse du débat avec Nadine Morano.
Cette coopération repose sur un échange « affecté d’un crédit de vérité majoritaire »[6] supposé engendrer un état de confiance mutuel et la non-remise en question des propos d’autrui. Il est possible de démontrer cette coopération notamment dans les réponses non problématisées formulées par Bourdin lorsque Bayrou défend ses idées. Sur la question de la laïcité, nous avons relevé 6 occurrences sur 13 tours de parole d’une intervention non problématisée, simplement formulée par un « oui » de la part de Jean-Jacques Bourdin, témoignant ainsi de sa validation. Il est à noter que coupures de parole restent minimes, et n’illustrent en aucun cas une posture oppositionnelle.

Sur la question de la production française Bourdin introduit le sujet par une intervention problématisée directive, et laisse le candidat expliciter son point de vue sans aucune intervention, d’aucune sorte.

C. Une absence d’opposition
En dehors de laisser entrevoir le possible décodage hégémonique du message de François Bayrou par Jean-Jacques Bourdin, la quasi-passivité de l’animateur nous amène à nous interroger sur la disparition de sa figure contestataire. La piste que nous avons suivie est celle de la stratégie authentifiante de François Bayrou en tant que candidat à la présidentielle.
Durant toute notre analyse il nous a été possible de constater que l’animateur a, et ce à de très nombreuses reprises, tenté de savoir si François Bayrou avait une affinité plus prononcée avec Nicolas Sarkozy ou François Hollande, et plus avant avec l’UMP ou le PS. Ces interventions ont pour but de tenter rapprocher le candidat centriste d’un des deux partis majoritaire, or celui-ci s’est bien gardé de défendre la moindre orientation,  afin de renforcer l’unicité du MoDem et de mettre en valeur une stratégie authentifiante n’établissant pas de lien d’affinité direct avec aucun autre parti politique.
Cette donnée est importante dans notre analyse puisque cette stratégie n’établit pas d’adversaire direct à François Bayrou. De manière générale et au sein des 4 plus grands partis de France que sont l’UMP, le PS, le Front de Gauche et le Front National, une relation antagoniste est à observer, ayant le centre pour axe de symétrie puisque UMP et PS sont adversaires directs, tout comme le sont le Front de Gauche et le Front National. A ces 4 partis majoritaires s’ajoute à 5ème, le MoDem, qui est un parti centriste. Cette posture politique place le parti, ainsi que son représentant François Bayrou, devant l’absence d’opposant direct. Or nous avons pu démontrer lors des travaux du premier semestre que l’animateur Jean-Jacques Bourdin incarne de manière systématique l’opposition face à ses interlocuteurs. François Bayrou n’ayant pas d’adversaire direct de qui se démarquer sur le monde des idées, il force de manière implicite la coopération de François Bourdin, puisque celui-ci n’a pas d’antagonisme à incarner.


[1] Chabrol, et al. « L’interaction et ses processus d’influence » Psychologie Française, Volume 44, Presses Universitaires de Grenoble, 1999
[2] Lochard, Guy. « Genres rédactionnels et appréhension de l'événement médiatique. Vers un déclin des ‘modes configurants’»   Réseaux, volume 14 n°76, PRES Université Paris-Est, 1996, pp. 83-102.
[3] Croll, Anne. « La construction de l’information dans les conversations médiatiques »  Revue de psychologie Française .Tome 38-2, Paris, 1993, pp. 125-145
[4] Ibid
[5] Chabrol, Claude. « Pour une psycho-socio-pragmatique de l’agir communicationnel » Cahiers de Linguistique Française n°26, GRPC Université Paris III – La Sorbonne Nouvelle
[6] Ibid

____________________________________________

Analyse de la thématique Laïcité : 


 


BOURDIN

BAYROU
Rôle

Journaliste, animateur
Candidat MoDem à l’élection présidentielle
Problématisation de l’animateur
/ Réponse de l’interviewé
« Est-ce que la loi de 1905 est suffisante aujourd’hui ? »
« Mais est-ce que les collectivités publiques doivent aujourd’hui financer les lieux de culte ? Doit-on les autoriser ? »
« Faut-il revoir la loi justement pour leur permettre ouvertement […] de les financer ? »


Visées discursives


Interroger, éclairer les auditeurs sur la position de François Bayrou quant à la laïcité
Faire adhérer les auditeurs à son point de vue

Finalités

Faire de l’audience, interroger un candidat à la présidentielle
Se faire élire président
Orientations discursives
Egocentré/hétérocentré

Discours hétérocentré
Discours autocentré et hétérocentré : parle de la laïcité dans la société et de s’identifie en tant que personne dans sa prise de position
Orientations discursives
Narratif/Explicatif


Explicatif : explique en quoi la loi sur la laïcité est le  « pilier de la société »

Principes

Emission politique, sérieux, réalité, vérité
Emission politique, sérieux, réalité, vérité
Relations horizontales
Cordiales et respectueuses
Cordiales et respectueuses
Relations verticales
Equivalentes
Equivalentes
Coopératif ou conflictuel
Coopératif
Coopératif
Temps de parole

Nombre d’interventions équivalentes. Interventions plus courtes
Nombre d’interventions équivalentes. Interventions plus longues
Nombre de prises de parole
Treize
Treize
Type de prise de parole : prenant, sollicité, autorisé
Prenant
Sollicité
Dimensions dominantes du discours : ethos, pathos, logos
Ethos
Ethos, pathos
Actes informatifs autonomes : assertions
Non
Non
Actes sollicitants : Q/R


Questionne et coupe à trois reprises :
-          « Vous ne dites pas, Aristide Briand et les socialistes »
-          « Les radicaux, oui les radicaux socialistes »
-          « De les financer ? »
Répond et coupe une fois (et se fait couper par le tour de parole de Bourdin suivant) :
-          Elles le font et je pense que…
Actes sollicitants : demande de validation/validation + accords/désaccords

 Valide six fois « oui »

Pas de désaccords

Valide les questions à 2 reprises :
-          « Elle est suffisante. Je ne dis pas… »
-          « Elles le font de manière…déguisée »

Pas de désaccords
Actes traitant d’informations déjà émises : validation, réception, itération, accords, désaccords

Une itération :
-          « Mais est-ce que les collectivités publiques doivent aujourd’hui financer les lieux de culte ? Doit-on les autoriser ? »
-          « Faut-il revoir la loi justement pour leur permettre ouvertement […] de les financer ? »
Non
Actes gérant la rencontre + prise de contact
Pas de rapport de force ni de contradiction
Pas de rapport de force ni de contradiction
Interventions problématisées directrices
Non. Les questions restent dans le cadre de la problématique : la laïcité
-          La loi de 1905 est-elle suffisante ?
-          Doit-on financer les lieux de culte ?
Position de suiveur
Interventions problématisées par reprise
Non
Non
Interventions par adjonction
Non
Non
Interventions par changement de focalisation
Non
Non
Interventions réactives
Non
Non
Interventions continuatives
Non
Une fois :
-          « Elles le font et je ne pense pas… »
Interventions saltatoires
Non                                         
Non
Interventions non problématisées
Non
Non
Actes de parole dominants de la sphère de l’information

Oui
-          Les radicaux socialistes approuvent des adaptations de la loi de 1905
-          Les collectivités locales financent les lieux de culte de manière déguisées
Idem 
Actes de paroles dominants de la sphère de l’évaluation
Non, il pose des questions
Oui, trois fois

Actes de paroles dominants de la sphère de l’interaction
Non
Non
Actes de paroles dominants de la sphère contractuelle
Rythme et déroulement normal
Rythme et déroulement normal 
Actes de paroles dominants de la sphère actionnelle



-          La loi de 1905 est-elle suffisante ? (ce qui interroge sur une éventuelle modification)
-          Doit-on financer les lieux de culte ?
-          «  il faut quelques adaptations […] Mais c’est un des piliers de la société dans laquelle nous vivons »
-          Les églises appartiennent aux collectivités locales, il est donc normal que l’on les subventionne en partie, pour préserver notre « patrimoine collectif »




Analyse de la thématique "produire français" :

 

Bourdin
Bayrou
Rôles
Journaliste, interviewer
Homme politique, candidat à la présidentielle de 2012
Problématisation de l'animateur
Vous voulez inciter les consommateurs à privilégier les produits français ?

Comment faire pour que les produits français soient meilleurs et moins chers que les autres ?

Visées discursives
Interroger, éclairer les auditeurs.
Convaincre, persuader, défendre son programme politique.
Finalités
Faire de l'audience, informer les auditeurs sur le programme de Bayrou.
Avoir une visibilité médiatique, faire adhérer les auditeurs à son point de vue, gagner des voix parmi les Français.
Orientations discursives : autocentré ou hétérocentré
Hétérocentré
Autocentré sur un fond hétérocentré
Orientations discursives : narrative ou explicative

Explicative avec beaucoup de « parce que », « car ».
Principes
 Réalité, vérité, sérieux
Réalité, vérité, sérieux
Relations horizontales
Cordiales, respectueuses

Relations verticales
Équivalent

Coopératif ou conflictuel
Coopératif
Coopératif
Temps de parole
Interventions courtes
Interventions longues
Nombre de prises de parole
5
4
Types de prises de parole : prenant, sollicité, autorisé
Prenant
Sollicité
Dimensions dominantes du discours : ethos, logos, pathos ?
Logos
Logos
Actes informatifs autonomes : assertions
Non
Non
Actes sollicitant : questions / réponses
Bourdin pose des questions au candidat
Bayrou se contente de répondre aux questions du journaliste
Actes sollicitant : demande de validation /  validation + accord / désaccord
Bourdin utilise un « oui » non pour valider le propos du candidat mais pour l'inciter à développer.
Bayrou valide la question de Bourdin lorsqu'il présente sa mesure sur la production française
Actes traitant d'info déjà émises : validation, réception, itération, accord, désaccord
Pas d'itérations, Bourdin n'insiste pas particulièrement sur une mesure du candidat. Il ne montre pas de désaccord.
Pas d'itération de la part de Bayrou. Il débite son discours sans être interrompu par l'animateur.
Actes gérants la rencontre + prise de contact
Pour amener le sujet de la production française, Bourdin pose une question qui ouvre une nouvelle thématique

Interventions problématisées directrices
Bourdin lance les sujets.
Avec une position de suiveur, Bayrou répond simplement aux questions
Interventions problématisées  de relance par reprise
Pas de relance sur le sujet de la production française pour Bourdin
Pas de relance de la part de Bayrou
Interventions problématisées  de relance par adjonction
Pas de relance, Bourdin n'ajoute aucun élément à sa question initiale
Pas de relance car Bayrou est suiveur
Interventions problématisées  de relance par changement de focalisation
Non
Non
Interventions réactives
Bourdin a quelques interventions réactives « Ah bon », « C'est parfois beaucoup plus »
Bayrou réagit à la question de Bourdin en le contestant « J'ai pas moins cher »
Interventions continuatives
Non
Bayrou continue de présenter sa mesure sans se soucier des réactions de Bourdin
Interventions saltatoires
Non, Bourdin n'est pas dans la confrontation
Non
Interventions non problématisées
Beaucoup d'interventions non problématisées qui scandent les interventions du candidat (++)
Interventions essentiellement non problématisées. Bayrou répond aux questions. (++)
Actes de parole dominant de la sphère de l'info
Beaucoup d'actes de paroles purement informatifs. (++)
Bayrou donne des informations, en expliquant son programme. (+)
Actes de parole dominant de la sphère de l'évaluation
Pas de jugement de valeur de la part de Bourdin (-)
Jugement de valeurs « C'est absurde », « qu'ils réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez » (++)
Actes de parole dominant de la sphère de l'interaction
Pas de jugement de valeur (-)
Refuse ce que Bourdin lui dit « J'ai pas dit moins cher » (+)
Actes de parole dominant de la sphère contractuelle
Bourdin laisse le candidat s'exprimer longuement et ne le coupe que par des « oui », « ah bon » sans vraiment problématiser ses interventions
Bayrou prend pleinement la place qui lui est laissée par Bourdin dans cet échange.
Actes de parole dominant de la sphère actionnelle
Pas de volonté de pousser le candidat à agir (-)
Pas de volonté de faire faire quelque chose (-)


 
Transcription d’entretien BAYROU / BOURDIN
Bourdin 2012 – RMC-BFM TV
17 avril 2012

Jean-Jacques Bourdin est retranscrit en noir, François Bayrou en orange.

-          J-5, premier tour de la présidentielle dans 5 jours et nous poursuivons nos entretien d’embauche sur BFM TV et RMC, ce matin François Bayrou, bonjour.
-          Bonjour.
-          Demain Nicolas Sarkozy, jeudi François Hollande et vendredi Marine Le Pen. Je  reçois le héros du Béarn hein ?... Vous êtes allé sur internet ?
-          Non.
-          Vous n’êtes pas au courant ?
-          Non.
-          Vous n’êtes pas au courant, c’est un jeu sur internet, dans lequel le héros, vous en l’occurrence, vous n’avez pas vu ça ?
-          Non je n’ai pas vu ca, vous voyez…
-          Ca m’étonne, ce sont des supporters qui ont mis ça en ligne…
-          Vous voyez que vous êtes le pénibiliste ( ?) de l’information européen.
-          Vous en l’occurrence vous aller délivrer votre pays aimé des ténèbres du Sarkollande. Ca vous va ça non ?
-          Bah c’est très bien.
-          Ca, ça vous va, bon…
-          C’est juste, intuitif et sympathique.
-          Est ce que vous parlez encore le béarnais ?
-          Absolument.
-          Quelques mots tiens en béarnais.
-          « Qué voletz qué diser »
-          « Qu’est ce que vous voulez que je vous dise »
-          « BLABLABLABLA (phrase en béarnais incompréhensible)»
-          Bon d’accord, bon bref j’ai rien compris.
-          « Je suis ce matin a votre micro et je suis heureux d’être la ! » 
-          Bon bah très bien. Né a Bordière, Pyrénées atlantiques, le 25 mai 1951, vos parents étaient exploitant agricoles, modestes exploitants agricoles, le bac lycée de Nay, la fac à Bordeaux, vous fréquentez a cette époque la communauté de l’arche du poète et philosophe Lanza Del Vasto, parlez de cet homme.
-          Oh c’était fascinant euh… j’avais 17 ans…
-          Oui
-          Et lui c’était un personnage rayonnant, solaire, une stature, une puissance de pensée et d’expression, une merveilleuse langue française et il avait été le disciple direct de Gandhi.
-          Gandhi, oui
-          C’est a dire que…
-          Oui
-          je l’ai…
-          Apôtre de la non violence
-          … découvert par un livre, qui a l’époque, après guerre, a eu un immense succès, qui s’appelait « pèlerinage aux sources », et c’est quelqu’un qui défendait l’idée que pour extraire la violence de la société, il faillait l’extraire de soi même. Et…
-          Philosophe de la relation
-          Philosophe de… Philosophe de l’idéal et de l’intégrité. C’était très exigent puisqu’à la communauté de l’arche, on ne pouvais prendre les décisions importantes qu’à l’unanimité pour que chacun sache qu’à lui tout seul…
-          Oui
-          Il pesait autant que les autres. Et euh… donc c’était très très idéaliste...
-          Oui
-          Mais c’était très bon et je n’ai rien renié du principe fondamentale de ce temps…
-          Le…
-          Le principe fondamental, pour moi, qui sépare en deux les hommes politiques, et dans cette élection de la même manière, c’est ceux qui pensent que la fin justifie les moyens d’un coté. La fin justifie les moyens, on peut tout faire, on peut mentir, on peut raconter des histoires, on peut, on peut… dissimuler l’essentiel pourvu qu’on gagne quelques points dans les sondages…
-          Mais les autres mentent et pas vous…
-          … J’ai presque fini.
-          Oui.
-          Et les seconds…
-          Oui.
-          Selon la phrase de Gandhi, c’est ceux qui pensent que la fin EST dans les moyens come l’arbre est dans la graine et qu’il n’y a pas de rupture entre les moyens que vous utilisez pour être élu et le but que vous voulez atteindre. C’est la même chose, si vous acceptez des moyens déguelasses, le but sera déguelasse et donc oui, en effet, ça m’a servit de principe de vie. Vous dites est ce que, est ce que…
-          Est ce que la non violence est un levier de transformation la société ?
-          Vous aviez… Vous aviez posé une question…
-          Oui, j’ai posé une question…
-          Et je réponds à la question…
-          Est ce que les autres mentent, est ce qu’on ment beaucoup dans cette campagne ?
-          Mais on ne fait que ça, et vous le savait très bien, tous les observateurs le savent, toutes la presse internationale l’écrit, tous ceux qui regarde la France avec stupéfaction dans cette campagne électorale et la plupart des électeurs savent qu’on leur raconte des histoires, savent que ceux qui leur font des promesses alléchantes leur mentent, savent qu’au fond il va falloir consentir des efforts, il va falloir qu’on se groupe pour sortir le pays de l’incroyable situation, de l’extrême difficulté dans laquelle il se trouve…
-          On va y revenir…
-          Et je ne mens pas
-          Bon on va y revenir, vous ne mentez pas…
-          Mon contrat avec les Français…
-          Oui
-          …C’est de leur dire la vérité.
-          Et bien nous y reviendrons tout à l’heure mais euh... François Bayrou, je vais vous poser une question, est ce que la non violence est un levier de transformation de la société ?
-          Oui.
-          Oui.
-          C’est très exigent…
-          Oui
-          C’est très difficile, ce n’est pas la même non violence avec les mêmes moyens…
-          Parce que notre société devient de plus en plus violente, François Bayrou
-          …Que chez Gandhi et qu’en Inde mais selon moi le rôle principal d’un responsable publique et si j’osais je dirais aussi le rôle principal d’un père de famille ou d’une mère de famille parce que pour moi c’est a peu près la même chose, c’est que aussi différents que soient les gens qui forment le pays, aussi que soient les enfants assis autour de la table ou, ou vos euh… proches, frères, sœurs, parents assis autour de la table, aussi différents qu’ils soient vous devez les faire vivre ensemble et leur proposer un volonté commune, un, un… quelque chose qui les portent en avant, qui les fassent vivre et relever les défis de leur temps.
-          Marié, 6 enfants, catholique pratiquant mais aussi laïque convaincu.
-          Oui, oui exact
-          Est ce que la loi de 1905 est suffisante aujourd’hui ?
-          Oui.
-          Elle est suffisante ?
-          Elle est suffisante. Je ne dis pas… 
-          Vous ne dites pas Aristide Briand et les socialistes
-          …Je ne dis pas qu’il ne faille pas…
-          Oui, oui.
-          Les radicaux surtout à cet égard…
-          Les radicaux, oui, les radicaux socialistes…
-          Je ne dit pas qu’il faille pas quelques adaptations
-          Oui.
-          Mais c’est un des piliers de la société dans laquelle nous vivons, c’est une loi incroyablement moderne, contemporaine qui au fond une chose…
-          Oui.
-          …Toute simple : c’est pas parce que vous croyez à quelques chose de toutes vos fibres que vous avez le droit de l’imposer aux autres.
-          Oui.
-          Et donc vous avez ce double visage, vous êtes libre de croire a ce que vous voulez croire, et heureusement, je suis un croyant et je l’assume, heureusement vous avez le droit de croire et de pratiquer la religion mais en même temps lorsque vous êtes dans l’espace publique…
-          Oui.
-          …Dans l’espace de la loi, alors ce n’est pas la foi qui dirige tout, c’est la délibération collective, c’est la décision qu’on prend tous ensemble, citoyens du pays.
-          Mais est ce que les collectivité publique doivent aujourd’hui financer les lieux de cultes ? Doit on les autoriser ?
-          Elles le font, elles le font.
-          Elles le font de manière déguisée.
-          Elles le font de manière… déguisée
-          Faut il revoir la loi justement pour leur permettre ouvertement…
-          Elle le font et je pense que…
-          …De les financer ?
-          …Ce n’est pas absurde qu’elles le fassent, puisque comme vous le savez, les églises appartiennent aux collectivités publiques et donc elles refont les toits, elles refont les vitraux, elles s’occupent que ce soit en bon état parce que c’est un patrimoine collectif et donc il n’est pas absurde qu’on donne un coup de main aux fidèles pour construire à leur tour leur lieu de culte pourvu que ce lieu de culte soit un lieu de paix, paisible dans lequel il n’y ai pas le germe d’affrontement.
-          Bien votre vie politique : député à 34 ans, ministre à 41 ans dans le gouvernement d’Edouard Balladur, tiens, tiens, a propos d’Edouard Balladur, avez vous des doutes sur l’origine du financement de sa campagne de 1995 ?
-          C’est pas a moi de m’exprimer sur le sujet. En… En 95 je n’ai jamais eu d’idée de cet ordre. Et puis…
-          Et sur celle de Nicolas Sarkozy en 2007 ?
-          Euh vous savez que je me suis exprimé sur tous ces sujets en 10 ans, il va falloir changer les règles de financement de campagne parce que le soupçon…
-          Oui.
-          …Sur la manière dont sont financé ces campagne électorales, pas seulement celles la
-          Oui.
-          Vous vous souvenez qu’en 95 ET la campagne de Balladur ET la campagne de Chirac aurait mérité selon le conseil constitutionnel …
-          Aurait mérité oui.
-          … et puis même d’être sanctionné, et puis on ne l’a pas fait parce qu’il ne fallait pas faire de vague, Rolland Dumas avait la responsabilité du conseil constitutionnel et tout ça était géré de manière, on va dire euh… bienveillante excessivement…
-          Bien.
-          …Et donc pour moi il faut changer la loi sur deux points
-          Oui.
-          Le premier point c’est qu’il faut empêchera qu’on dépense les millions et les millions qu’on est en train de dépenser, on l’a encore vu dimanche sur ces affaires-là, en louant des trains, des euh, des bus, des wagons spéciaux, tout le monde euh dépense à carnet de chèque ouvert. Pas nous. Parce qu’on n’a pas les moyens, on se contente de ce qu’on a …
-          Vous avez dépensé combien dans cette campagne ?
-          Allez euh… moins que le plafond remboursé, voilà
-          oui.
-          Donc on va être à peu près à ce niveau-là.
-          Bon
-          Et euh… et je dis que ça suffit amplement pour faire campagne, parce que les médias que vous représentez sont ouverts et donc on peut s’exprimer, surtout quand on est un candidat reconnu, connu par les français. Premièrement limiter les dépenses, deuxièmement arrêter ces financements qui sont une atteinte au principe d’égalité, qui font que, on donne à des réseaux financièrement à l’aise, le droit de soutenir et l’Etat rembourse. Alors euh, euh, franchement que ce soit le contribuable qui vienne au secours des réseaux les plus euh… financièrement importants…
-          Solides et importants
-          Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette affaire.
-          Bien, François Bayrou euh…
-          ET, et…
-          Oui
-          Et la moralisation de la vie publique dont je considère qu’elle est un chapitre essentiel passe en particulier ou aussi par ce…
-          D’ailleurs ce sera une des première mesure si vous êtes élu président de la république.
-          Exactement.
-          Bien François Bayrou, centriste viscéral, président du CDS d’abord puis de l’UDF, député européen, 2002 rupture avec la droite, candidature à la présidentielle, 6,84% des voix, 2007 à nouveau candidat 18,57%, entre les deux tours en 2007 « non je ne voterai pas Nicolas Sarkozy ». Est ce que vous pensez que le Nicolas Sarkozy de 2012 ressemble au Nicolas Sarkozy de 2007 ? Est ce que vous préférez le Nicolas Sarkozy de 2012, François Bayrou ?
-          Ah c’est une question très difficile.
-          Et oui.
-          Parce que c’est une question philosophique au fond 
-          Oui
-          Est ce que les hommes peuvent changer ?
-          Oui.
-          Alors je vais dire un peu. Je pense que les hommes peuvent se euh se… se… modifier à la marge…
-          Ouais
-          Gommer un certain de leur excès, moi-même peut être ça m’est arrivé alors je le, je pense que Nicolas Sarkozy, oui, a un peu changé.
-          En bien ?
-          Est ce que ca suffit pour changer euh…
-          En bien ?
-          Oh il s’est, je trouve un tout petit peu amélioré.
-          Il s’est amélioré par rapport à Nicolas Sarkozy de 2007
-          Oui, oui parce qu’il est moins provocateur, vous voyez…
-          Oui.
-          Il a été d’une certaine manière dompté dans un certain nombre de ses excès par la vie, cependant, pour que vous ne me fassiez pas dire ce que je n’ai pas dit…
-          On va ne parler.
-          Cependant est-ce que ça suffit pour changer sa manière de gouverner, sa manière de voir le pouvoir, sa manière de voir la société, ses principes et ses valeurs ET son approche politique euh vraiment je ne le crois pas, pour l’instant.
-          Vous ne le croyez pas ?
-          Je ne vois pas, je ne vois pas de changement fondamental dans sa manière de voir la politique.
-          Bien François Bayrou, ministre de l’éducation national plusieurs fois, plusieurs fois, Edouard Balladur et puis Alain Juppé, votre ami Alain Juppé, vous êtes très proche d’Alain Juppé ?
-          En tout cas on a beaucoup d’estime, J’AI beaucoup…
-          Oui
-          …d’estime pour lui, je pense que c’est réciproque.
-          Alain Juppé qui souhaite que vous soyez le premier ministre…
-          Oui ça c’est une…
-          De Nicolas Sarkozy, vous l’avez entendu, vous l’avez lu. C’est une quoi ?
-          Ca c’est une déclaration électorale.
-          C’est une déclaration électorale ?
-          C’est à dire que…
-          Il vous en a parlé en privé ?
-          Non.
-          Il vous en a parlé en privé non ?
-          Il y a…
-          Oui
-          …Un certain nombre de déclaration qui ont été multiplié d’ailleurs par les deux camps euh…
-          Qui, Qui chez François Hollande ? On vous a fait…
-          Lui-même, Monsieur…
-          On vous a fait des appels du pied ?
-          … Leroux, Monsieur Moscovici enfin…
-          Qui vous ont appelé ?
-          Qui ont dans la presse euh…
-          Oui
-          …Dans les agences, à l’agence France Presse, déclaré que vraiment j’étais très proche d’eux, très bien, un type tout à fait exceptionnel,
-          Oui
-          En tout cas (rires) estimable donc il y a eu des messages des deux cotés. J’y vois deux choses, je ne suis pas naïf, je vois les arrières pensées électorales et sur les arrières pensées électorales, sur la manière de préparer des évolutions, tout le monde sait que je ne mange pas de ce pain là. Et deuxièmement, j’y vois autre chose, j’y vois la préoccupation qu’un nombre de responsable commence à avoir à l’esprit de ce qu’il y a de malsain dans une vie politique de deux camps l’un contre l’autre et chacun des deux camps sous la pression d’un extrême. Et ca, il n’y a pas de pire danger pour un pays en crise que d’être sous la pression des extrêmes. Vous connaissez l’histoire, jamais dans l’histoire un pays n’a trouvé un avenir heureux si les extrêmes le mènent ou font pression sur lui, le, le, le, la raison et la volonté, le courage dans un peuple c’est précisément d’écarter les extrêmes pour suivre la voie équilibrée qui est la seule qui permette de s’en sortir…
-          Vous accepteriez…
-          .. dans une famille…
-          Et dans l’autre
-          …comme dans un pays.
-          Est ce vous accepteriez d’être premier ministre ?
-          On ne peut être premier ministre…
-          De l’un ou de l’autre.
-          On ne peut être le premier ministre de qui que ce soit…
-          Oui
-          Que si on est profondément en phase avec ce que euh peut apporter euh l’élection du président de la république…et je ne…
-          Et Vous l’êtes ? avec les deux candidats ?
-          Evidemment vous savez bien que je ne le suis pas, donc…
-          Ni avec l’un ni avec l’autre ?
-          Je mène une campagne électorale dont tout le but est de faire…
-          Et vous aimeriez être premier ministre ?
-          On fait son devoir, dans la vie on…
-          Franchement, soyons directs, franchement.
-          Dans sa vie…
-          Oui
-          Dans une vie d’homme telle que je conçois cette vie d’homme…
-          Oui
-          Lorsqu’il y a un devoir devant soi on le rempli, mais évidemment…
-          Donc oui.
-          …vous voyez bien que les conditions ne sont nullement remplies pour cela alors prenons cette élection au sérieux, avec gravité. Dans cette élection tous les effort des deux parties principaux depuis des mois ont été gommés avec le premier tour et ceux qui nous écoutent, ils savent exactement à quel point ça les met en colère, ça les met en rogne, ça les met en révolte, parce qu’il y a 60% des Français, 60%,  Jean Jacques Bourdin, qui refuse le deuxième tour Sarkozy/Hollande, qui disent « non ça nous va pas, c’est pas ce qu’on voudrait » cela vous devez leur donner leur place et les faire entendre.
-          De la même manière… et c’est ce qu’ils font… ici
-          Ceux-là, ceux-là, ceux-là, il faut qu’ils se fassent entendre parce que c’est le moyen d’éviter cette perpétuelle main mise des réseaux…
-          C’est à vous de vous faire entendre François Bayrou !
-          Ben je, je m’y efforce.
-          Bon, bon !
-          Des réseaux…
-          Oui
-          Les plus puissants du pays…
-          Oui
-          Sur…euh la politique et l’information, la haute administration…
-          Mais quoi il y a connivence entre les médias…
-          Il y a…
-          Il y a la connivence entre les médias les deux principaux candidats
-          …une entente…
-          Oui
-          …implicite…
-          Oui
-          …Entre Sarkozy et Hollande, l’UMP et le parti socialiste pour que le premier tour soit gommé et qu’on aille directement au deuxième tour, et qu’au fond les français, par lassitude, en baissant les bras, disent « allez après tout on va voter pour un de ces deux là puisqu’il n’y a pas d’autres choix » OR il y a un autre choix, et non seulement il y a un autre choix disponible mais il y a un autre choix qui doit être pour les français…
-          On va parler de votre… « choix »
-          …qui doit être pour les Français…
-          et de vos propositions.
-          Pour les Français une expression que nul n’arrêtera parce que les Français savent très bien, et ont par dessus la tête de cette réalité, QU’ON LEUR MENT…
-          Bien, François Bayrou…
-          … qu’il n’existe, écoutez moi bien
-          Oui.
-          Il n’existe aucune chance, aucune, de voir se réaliser les promesses par milliard et par milliard que Nicolas Sarkozy et François Hollande ont multiplié pendant cette campagne électoral et dont ils n’ont pas le premier centime. Et bien les menteurs, les affabulateurs, les vendeurs d’illusion, les truqueurs de la réalité du pays, il faut les renvoyer chez eux. Il faut que le peuple Français, Le peuple des citoyens…
-          Mais vous ne pouvez pas vous « acoquiner », pardonner moi l’expression, elle est volontairement utilisé avec un menteur, un truqueur après…
-          Je vous dis…
-          …l’élection… 
-          Je vous dis que je vous livrerai, je livre… 
-          Jamais, oui…
-          …La bataille du premier tour…
-          …Mais On est d’accord…
-          …Pour changer, pour changer le second tour
-          …Mais donc ça veut dire qu’au second tour vous ne pourrez jamais, jamais rejoindre l’un ou l’autre
-          Je prends mes responsabilités…
-          Oui
-          … en toutes circonstances de la vie, je suis quelqu’un qui n’élude pas ses responsabilités.
-          Bien, François Bayrou euh dites moi, François Hollande, un mot encore, est ce qu’il ressemble, le François Hollande de 2012 au François Mitterrand de 1981 ?
-          Pas du tout.
-          Pas du tout, alors.
-          C’est pas la même situation du tout, euh c’est d’ailleurs…
-          Bon, parce que certains l’ont dit.
-          C’est d’ailleurs une faute historique. Franchement quand vous y réfléchissez, quand vous mettez les choses sur la table, calmement,
-          Oui.
-          C’est une faute historique  de présenter l’élection de 2012 comme l’élection de 1981. En 1981, on avait eu un très long temps, plusieurs décennies, avec la droite seulement au pouvoir, plusieurs décennies. Cette fois ci on a eu des alternances et on sait très bien que le parti socialiste n’a pas fait mieux que ses adversaires d’aujourd’hui, ni dans la majorité, ni dans l’opposition puisqu’il a sans cesse poussé à des dérives encore plus accentuer. On était un pays en déficit et le parti socialiste a constamment demandé qu’on dépense plus. Vous le savez très bien. Deuxièmement, en 81, le pays avait beaucoup de réserves, Valery Giscard D’Estaing et Raymond Barre avaient laissé un pays sans dettes. Vous avez demandé...
-          Tiens, on vous compare à Raymond Barre, au passage, souvent.
-          Oui ben c’est quelqu’un que j’ai beaucoup aimé. Barre, Mendes-France, Giscard à sa manière, Delors, Rocard voilà ma famille politique. Cette famille politique est celle qui aurait dû diriger la France. Jacques Delors est probablement une des expressions les plus proche de ce que j’ai cherché tout au long de ma vie mais euh euh euh, Barre, Giscard, Rocard aussi. Et donc cette famille politique aurait dû gouverner la France mais elle s’est divisée et chacune des moitiés a été minoritaire dans son camp. Alors, je reviens une seconde à 81.
-          Allez.
-          En 81 le pays n’avait pas de dettes, le pays était libre de pouvoir emprunter donc on pouvait dépenser à carnet de chèque ouvert. Ca n’a pas réussi longtemps puisque comme vous le savez, ça a été une catastrophe très très vite et pourtant l’euro n’existait pas, l’union européenne n’existait pas et…
-          Et la rigueur est revenue
-          …les agences de notations, comme on dit, n’existaient pas. Mais 2012, nous n’avons pas de marge de manœuvre, nous n’avons pas d’argent à dépenser, nous allons au contraire devoir économiser pour rétablir les équilibres, c’est le projet que je porte devant les français, il s’appelle « courage », il s’appelle « effort ».
-          Bien, euh…
-          Et ceux qui ne parlent pas de courage, ni d’effort dans cette élection, trahissent l’intérêt national.
-          Vous dites souvent, je vous cite « je suis plus proche humainement de François Hollande mais programme… quand je regarde les programmes je suis plus proche de Nicolas Sarkozy »
-          Oui alors cette phrase…
-          C’est vrai çà ou pas ? Elle est à vous ?
-          …Elle a été citée dans un article
-          Oui, c’est vrai ou pas ca ?
-          Non ça n’est…
-          Bon.
-          Cà n’est pas une phrase que j’ai prononcé dans aucune manière, Il y a, je
-          Oui
-          Bon allez, ne, ne…
-          Oui, oui soyons clairs
-          Soyons clairs
-          Allez.
-          Je connais François Hollande très bien…
-          Oui
-          J’ai beaucoup, beaucoup parlé avec lui
-          Oui
-          Mais le François Hollande que je vois dans cette période ne ressemble pas au François Hollande avec qui je parlais à cette époque et qui était sur une ligne, qui était une ligne euh que je sentais, que je croyais euh, proche de la mienne
-          Oui
-          Nous nous entendions sur l’essentiel, qui était de remettre le pays sur ses pieds, or depuis, ça c’est passé au milieu des primaires
-          Oui
-          Tout à coup il s’est mis à basculer dans un socialisme habituel qui est le socialisme de la dépense, or le socialisme de la dépense aujourd’hui est le pire des services que l’on puisse rendre au pays. Ce qu’il faut aujourd’hui c’est bâtir, un projet de production, vous entendez ? PRODUCTION pour qui y ait des emplois, pour qu’il y ait des ressources…
-          On va en parler, on va entrer dans le détail. Un dernier mot, est ce que vous êtes persuadé que vous avez un destin ? parce que…
-          Je pense que tout le monde à un destin
-          Ouais
-          Je pense que vous en avez un,
-          Ouais
-          Euh Je pense qu’une jeune femme qui élève ses enfants toute seule dans une cité, euh et c’est difficile, elle a un destin, je pense que euh un créateur, un écrivain, un artiste, a un destin. Vous vous avez inventé euh une nouvelle façon euh de faire de la radio et de l’information, vous avez un destin et j’en ai un aussi comme tout les autres.
-          Bien, François Bayrou…
-          Et c’est, et c’est...
-          Oui
-          Je vous l’accorde, important pour moi de penser que une vie sert à quelque chose, que une vie …
-          Alors certain disent…
-          …ça n’est une carrière...
-          Oui
-          Ca n’est pas des avantages que ça n’est pas euh des galons sur les épaules et les signes extérieurs du pouvoir, une vie ça a du sens
-          Et certains disent, la consignent avec François Bayrou : « j’ai toujours raison », vous avez toujours raison ?
-          J’ai assez souvent raison, j’ai euh si…
-          Vous êtes têtu ? têtu ? Obstiné ?
-          … vous regardez, si vous remonter en arrière
-          Oui
-          En pensant à la dette, en pensant à l’explosion du chômage par effondrement  de la production, aux affaires qui se sont multipliés, j’ai mené tous ces combats et souvent seul contre tous : la privatisation des autoroutes, je me suis battu contre, seul contre tous. Et bien je pense que sur ces euh, sur ces grands enjeux du pays j’avais vu juste, alors je dis pas que j’avais raison sur tout mais en tout cas, le, le, les choix profonds que j’ai fait pour le pays, sont cela même euh qui se sont relevé après être de, de très importants enjeux.
-          Bien, on va entrer dans vos propositions dans deux minutes François Bayrou, à tout de suite, vous êtes sur RMC et BFM TV.
-          (Jingle)
-          François Bayrou est notre invité ce matin François Bayrou, à Londres, le Financial Times estime que les mesures d’austérité prises partout en Europe sont injuste mais aussi contre productive, vous êtes d’accords ou pas ?                                                                                         
-          Euh, l’austérité si c’est la remise en ordre des comptes, le mot n’est pas adapté, dans une famille en surendettement, lorsque vous voulez sortir du surendettement, c’est une libération que de ne pas dépenser plus que ce que vous recevez. La France est le pays d’Europe qui paie le plus d’impôts et cependant c’est celle qui a le déficit le plus important. Si vous voulez rebâtir la… confiance, c’est un mot magique, confiance dans un pays, vous êtes obligés de remettre les finances publiques…
-          Oui mais…
-          …en ordre si vous continuez à dépenser plus qu’il ne rentre dans vos caisses vous allez en faillite
-          Relance de la consommation, on entend ça maintenant…
-          C’est une…
-          …partout en Europe.
-          C’est une plaisanterie…
-          Ah bon ?
-          De garçons de bain
-          Mais même Nicolas Sarkozy qui promet de revoir le rôle de la BCE… la banque centrale européenne
-          Franchement, Nicolas Sarkozy, il lui arrive aussi souvent de dire des choses qui ne sont pas exactes. Moi je vous dis…
-          Oui
-          La relance par la consommation…
-          Oui
-          Dans un pays dont les frontières ouvertes, c’est une excellente relance pour la Chine, pour l’Allemagne, pour les pays qui nous fournissent les biens que nous ne produisons plus et donc la première des choses à faire, c’est de remettre le pays en état de production je…
-          Donc rigueur, rigueur, rigueur
-          Non ! Non
-          Non ? alors quoi ?
-          Vous ne m’avez pas entendu
-          Si je vous ai entendu
-          Je vous dis : emploi, emploi, emploi et production, production, production et pour les finances publique, une règles simple, nous ne dépenserons pas, l’année prochaine en 2013 et l’année qui vient en 2014, plus que nous avons dépensé cette année et qui est déjà beaucoup, qui est déjà énorme…
-          Bien
-          …Parce qu’en France, il y a
-          Oui
-          Et vous le savez parce que vous…
-          Oui
-          … auditeurs vous appelle pour vous le dire,
-          Oui
-          il y a des gaspillages énormes, l’argent ne va pas ou il devrait aller, on n’a pas les soutiens…
-          Mais le gaspillage par exemple, tiens, gaspillage de l’Etat, trop d’élus
-          Trop d’élus, et c’est pourquoi
-          On supprime les départements…
-          Et c’est pourquoi je suis pour baisser le nombre de parlementaires…
-          Oui à 400
-          … à l’Assemblée Nationale et au Sénat…
-          Passer à 400
-          …Et de les descendre à 400 ce qui suffira ce qui suffira bien, et au contraire…
-          Mais trop de strates
-          Et au contraire fera qu’ils auront plus…
-          François Bayrou
-          Trop de strates vous avez raison, trop de dépenses des collectivité locales…
-          Alors vous supprimez quoi ? Vous supprimez les départements ? les communautés de commune, vous supprimez quoi ?
-          Ne soyez pas un esprit simpliste
-          Mais je ne suis pas simpliste
-          Si
-          Non
-          Moi je vous dis…
-          Oui
-          …Il faut rapprocher l’action des départements et des régions
-          Oui
-          Il faut qu’il y ait des élus peu nombreux mais justement élu, il faut que, qu’on ne continu pas à recruter dans les collectivités locales comme on l’a fait déraisonnablement, il faut qu’on étale les programmes. Après tout en quoi est-ce catastrophique, serais-ce catastrophique que les programmes des collectivités locales les ronds points, les salles polyvalentes…
-          Oui
-          …les piscines prévues pour deux ans soient réalisées en trois ans, franchement en quoi…
-          Bon, on étale les dépenses
-          On étale les dépenses et ceci nous ferait économiser plusieurs milliards par an vous voyez ?
-          Oui, mais vous proposez…
-          Non, attendez, attendez, attendez
-          Oui, oui allez y
-          Je vais essayer de défendre une idée devant vous : ce dont on a besoin dans la politique française c’est moins d’experts employant des mots compliqués que du retour, du bon sens élémentaires qui est celui de l’artisan qui fait son boulot et qui équilibre ses comptes, du commerçant qui fait son boulot et qui…
-          Oui
-          …équilibre ses comptes, et des familles qui ont besoin d’équilibrer leurs comptes pour ne pas être…
-          Mais vous avez besoin d’expert, vous voulez créer un commissariat, j’ai vu, aux stratégies industrielles
-          Oui c’est l’ancien commissariat au plan
-          Oui
-          Pourquoi, parce que si…
-          Pour réfléchir à la stratégie…
-          Non, oui à la stratégie filière par filière euh, euh vous savez dans notre pays on a perdu la bataille dans un très grand nombre d’activité : dans le textile on a perdu la bataille, dans le bois et la forêt on a perdu la bataille, dans euh, dans euh le tourisme, on n’a pas gagné la bataille comme il aurait fallu la gagner, il y a dans ces secteurs…
-          Donc ces stratèges vont réfléchir…c’est ça ?
-          Il y a dans ces secteurs 1 200 000 emplois. Non c’est pas, c’est pas des stratèges qui vont réfléchir.
-          Oui
-          On va mettre autour de la table les seuls experts qui à mes yeux représentent quelque choses, ceux qui ont l’expérience, c’est à dire euh les petites et moyennes entreprise du secteur euh, des commerciaux du secteur, les banquiers pour les soutenir, les collectivités locales dont c’est le boulot et l’Etat pour faire marcher euh ensemble. On a besoin d’écouter le terrain qu’on n’a pas écouté.
-          Bien
-          Je vous raconte une histoire…
-          Très vite, très vite François Bayrou parce que j’ai plein de questions et il reste 5 minutes.
-          Parce qu’on a fait croire…
-          Oui
-          Que c’était la Chine, l’Inde qui nous ont empêché de nous développer. Regardez ce qu’il se passe en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas. A notre frontière, de pays qui ont, pour l’Allemagne, la même monnaie que la nôtre, les mêmes règles européennes que la nôtre, le même coup du travail que le nôtre et même légèrement supérieur euh euh en Suisse un coût du travail nettement supérieur mais ils produisent et ils exportent et ils créent des emplois et il y a 200 000 frontaliers qui traversent la frontière pour aller travailler en Suisse, ça ne vous perturbe pas ? Et bien moi je vous dis vous regardez la filière bois, nous avons 16 milliards d’hectares de bois, la plus grande forêt…
-          Et les Suisses franchissent la frontière de l’autre coté pour aller se loger en France oui…
-          Nous avons la plus grande forêt…
-          Oui
-          De ce secteur, de l’Europe…
-          Oui
-          Avec cette forêt là on a 400 000 emplois, les allemands ont une forêt 30% plus petite, ils ont 800 000 emplois dans la forêt, vous ne trouvez pas qu’il y a quelque chose qui ne marche pas ?
-          Alors euh…
-          Il y a partout des gisements d’emplois par centaine de milliers pourvus qu’on joue les cartes de la France avec un regard nouveau, or le PS et L’UMP, les hauts fonctionnaires qui sont avec eux ce n’est pas un regard nouveau.
-          Alors vous proposez un gel des dépenses publiques pendant deux ans, oui mais il faut se rappeler quand même que 80% des dépenses publiques sont les salaires et des prestations sociales…
-           Oui mais salaires, prestations sociales…
-          …alors qu’est ce qu’on fait ?
-          …on peut les organiser différemment…
-          Ah bon.
-          On peut servir mieux en faisant des économies.
-          Mais on gèle quand même…
-          Geler…
-          …salaires et prestations sociales
-          Non, non, non, non parce que je pense qu’il faut laisser respirer les salaires, je…
-          Oui
-          Je fais une différence
-          Oui
-          Mais vous dites prestations sociales…
-          Oui
-          J’ai proposé 4 ou 5 mesures…
-          Oui
-          …Très importantes. Une d’entres elles : réorganiser les urgences, pour que avant d’entrer aux urgence de l’hôpital, ce que font 15 millions de Français par ans et puis maintenant on y va de première intention, il y ai…
-          Parce qu’on ne trouve pas de médecin
-          Un SAS, une salle d’examen…
-          Ou alors pourquoi on y va ?
-          Il y ait une salle d’examen…
-          Oui
-          Avec des médecins libéraux qui seront là pour dire ça c’est une angine et OK on soigne, ça c’est une petite blessure, OK on soigne, ce que les médecins appellent de la bobologie. Ah là attention il y a un risque cardiaque on fait entrer aux urgences. On estime qu’il y a entre 50 et 60% des visites aux urgences qui sont de ces pathologies banales. Or les urgences à l’hôpital, la visite est facturée 250 euros, dans le système que je propose elle est facturé 60 euros vous économiserez presque 200 euros par personne sur 8 millions de personnes ça fait presque 2 milliards d’économisés pour la sécu, et pas en soignant moins, Jean Jacques Bourdin, je vous conjure de vous mettre en tête cette idée qu’avec l’argent que nous dépensons nous pouvons servir mieux les Français sans dépenser plus. Et tous ceux qui nous écoutent ont observé un jour ou l’autre des gaspillages surtout si ils sont à l’intérieur d’administrations de la sécu où du système de santé et nous allons les associer a cet effort pour ne pas dépenser plus en servant mieux.
-          Bien François Bayrou, vous voulez inciter les consommateurs à privilégier les produits français…
-          Oui
-          C’est l’une de vos grande mesure euh comment faire pour que les produits français soient meilleurs et moins chers que les autres ?
-          J’ai pas dit moins cher.
-          Ah bon
-          Parce qu’il y a un très grand nombre des français, plus de 2/3 selon les sondages qui sont prêts a dépenser un petit peu plus pourvu que ça revienne à la France…
-          C’est parfois beaucoup plus.
-          Car quand vous dépensez 100, pour un produit français…
-          Oui
-          50% vous revient parce que vous êtes un assuré social et que ces produits ont payé les charges sociales et donc remboursent sécu, parce que vous êtes un retraité et que la CSG permet de payer les retraites, parce que vous êtes un parent d’élève et que l’impôt des société permettent de payer les enseignants, et vous voyez qu’en fait, on ne réfléchit pas, surtout entreprise d’Etat, surtout d’administration. Ecoutez, hier, on a annoncé que France Télécom, je veux dire Orange, c’est à dire France Télécom, c’est à dire l’Etat en grande partie, que cette entreprise allait supprimer la fabrication de décodeurs en France et allait la transférer dans le Sud Est Asiatique. Est ce qu’ils réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez ? Parce que gagner 5% sur le prix du décodeur, si vous perdez toute l’activité du pays alors que vous êtes euh représentant des citoyens, des consommateurs et de l’Etat, c’est à courte vue, c’est absurde. J’ai dénoncé, vous le savez, le fait que les cartes vitales de la sécu soient fabriquées en Inde. Si ils réfléchissaient une seconde, ils se seraient aperçus qu’ils y perdent, parce que la sécu c’est ceux qui précisément reçoivent les charges sociales sur le travail fait chez nous et donc je suis pour qu’on réoriente les choses et qu’on ait une autre vision et que tout le monde se sente responsable y compris les consommateurs, de soutenir activité et production en France.
-          François Bayrou était notre invité ce matin
-          Merci
-          Nicolas Sarkozy sera la demain matin, François Hollande sera la jeudi matin et Marine Le Pen vendredi matin. Merci