J.-L. Mélenchon - "Expliquez-vous"
I.Présentation
du programme
L’émission que nous avons analysé a été réalisée dans le cadre des invitations des différents médias envers les candidats à l’élection présidentielle de 2012, il s’agit donc d’une émission spéciale. C’est le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui est reçu le mercredi 7 mars 2012 par les journalistes Arlette Chabot et Michaël Darmon, pour l’émission « Expliquez-vous » diffusée sur Europe 1 et retransmise en direct sur i<Télé, de 19h à 20h.
Contrairement aux
précédentes invitations, Jean-Luc Mélenchon est le seul invité sur le
plateau ; en effet nous sommes à un mois et demi du premier tour et chacun
des candidats est reçu dans le but de présenter son programme. Il est d’ores et
déjà intéressant de remarquer que peu de candidats sont venus s’exprimer en
personne : Eva Joly, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, les
autres ayant été représentés par des membres de leur parti.
Jean-Luc Mélenchon est
donc le candidat à l’élection présidentielle pour le Front de Gauche. Il est
connu pour son hostilité envers les journalistes et les médias, il a notamment
refusé de venir s’exprimer sur Canal + dans l’émission de Michel Denisot dans
laquelle on retrouve le journaliste de la radio RTL Jean Michel Apathie avec
qui il a eu un accrochage lors de son passage à la radio le 20 février 2011 (voir l'analyse sur ce site, cliquer ici pour un accès direct).
Il est dans une relation conflictuelle avec le monde médiatique, partant de cela il est d’autant plus intéressant de voir grâce à la retransmission en direct qu’il essaie de rester très calme et souriant tout au long de l’émission que nous allons présentons aujourd’hui, chose qui échappe à l’auditeur radio qui ne peut se fier qu’aux changements de tons de la voix. Dans cette émission il est invité pour approfondir son programme et se positionner en potentiel chef d’Etat. De plus, au vu du type d’émission politique programmée sur Europe 1 et animée par les deux journalistes on s’attend à débat tempéré, évitant au maximum les débordements, Arlette Chabot est reconnu pour son professionnalisme ce qui laisse présager un débat de qualité.
Il est dans une relation conflictuelle avec le monde médiatique, partant de cela il est d’autant plus intéressant de voir grâce à la retransmission en direct qu’il essaie de rester très calme et souriant tout au long de l’émission que nous allons présentons aujourd’hui, chose qui échappe à l’auditeur radio qui ne peut se fier qu’aux changements de tons de la voix. Dans cette émission il est invité pour approfondir son programme et se positionner en potentiel chef d’Etat. De plus, au vu du type d’émission politique programmée sur Europe 1 et animée par les deux journalistes on s’attend à débat tempéré, évitant au maximum les débordements, Arlette Chabot est reconnu pour son professionnalisme ce qui laisse présager un débat de qualité.
Cette émission est construite différemment des
programmes concurrents diffusés sur les radios comme RTL ou RMC dans la mesure
où l’invité se trouve face à deux candidats qui vont tour à tour l’interroger.
De plus il ne s’agit pas d’une émission matinale mais d’une interview qui a
lieu de 19 heures à 20 heures.
Le titre de l’émission, « Expliquez-vous » introduit un changement important par rapport à ce qui est proposé ailleurs, il est à la forme impérative. Cette émission semble être une alternative au discours de type « langue de bois ». En même temps par le titre et par la forme de l’émission, le candidat subit une sorte d’interrogatoire, des sujets tabous seront abordés comme l’identité, la langue, le service militaire etc. La retransmission en direct sur i<Télé nous donne l’opportunité d’analyser la mise en scène : la transparence du plateau laisse présager que les sujets seront abordés sans langues de bois, la forme ronde montre qu’il n’y a pas de hiérarchie (relation horizontale), les nombreux écrans montre que l’émission est en prise directe avec l’actualité.
Le titre de l’émission, « Expliquez-vous » introduit un changement important par rapport à ce qui est proposé ailleurs, il est à la forme impérative. Cette émission semble être une alternative au discours de type « langue de bois ». En même temps par le titre et par la forme de l’émission, le candidat subit une sorte d’interrogatoire, des sujets tabous seront abordés comme l’identité, la langue, le service militaire etc. La retransmission en direct sur i<Télé nous donne l’opportunité d’analyser la mise en scène : la transparence du plateau laisse présager que les sujets seront abordés sans langues de bois, la forme ronde montre qu’il n’y a pas de hiérarchie (relation horizontale), les nombreux écrans montre que l’émission est en prise directe avec l’actualité.
Après avoir présenté
les éléments scéniques de la forme de l’émission nous allons maintenant nous
attacher à présenter le fond du discours et nous pourrons voir si nous pourrons
confirmer ou infirmer ces premières observations.
1.1 Structure globale de l’émission
Nous sommes dans une
émission politique traitant de sujets d’actualité puisqu’ils touchent aux
préoccupations de la campagne électorale et doivent donc nécessairement
répondre aux attentes des électeurs. Le discours est médiatique, il s’agit
d’une émission de radio diffusée à la télé, mais conservant un cadre
d’expression institutionnel. Sur place, les caméras filment par
alternance les trois intervenants de l’émission avec pour seul effet d’affirmer
leur présence quand ils prennent la parole. Il n’y a pas de "mise en
scène" médiatique comme on pourrait en avoir dans une situation
médiatisée. L’émission est produite pour la radio avec des moyens de retransmission télévisuels,
des caméras, mais on sent bien que dans ce type de programme ce n’est pas la
télévision qui prime, il y a peu d’interactivité.
Les thèmes traités relavant de sujets de société importants, le public doit pouvoir reconnaitre que l’émission s’inscrit dans un cadre socio-discursif, dans un contrat d’information visant à faire connaître les positions et les mesures préconisés par le candidat Mélenchon pour que l’auditeur puisse s’en faire une idée. L’émission se déroule sous la forme d’une succession d'échanges de paroles : on va avoir des questions-réponses, dans lequel il n’y a pas d’intervention directe des auditeurs ; seule l’intervention d’Henri Vernet relaye l’opinion d’une auditrice, et encore, la question finit par lui être adressé à lui. Le contrat qui unit les journalistes à l’invité est celui du principe de vérité, les journalistes arrivent avec des questions précises concernant des problématiques politiques et sociales importantes, le candidat a à cœur de répondre le plus justement possible, c’est l’avenir de la France qui se joue.
Arlette Chabot parle la première, elle nomme le programme, la tranche horaire, et salue uniquement son confrère Michaël Darmon, ce qui nous donne déjà une première indication quant à sa place dans l’émission : elle est responsable de l’information et du programme (à noter : sur le site de l’émission, la rubrique podcast ne fait apparaître que la photo de Arlette Chabot comme si elle était la seule à animer l’émission). Michaël Darmon salue Arlette Chabot et Jean-Luc Mélenchon, il tient le rôle de l’interviewer il est à la place du journaliste. On est là dans l’acte qui gère la rencontre. Il précise d’ailleurs « Ravi de vous recevoir et de vous interviewer » (17sec) alors que Arlette Chabot est à la place de la présentatrice, comme on peut le voir dans ses interventions à la suite des coupures publicitaires : « la deuxième partie d’Expliquez-vous, toujours en direct sur i<Télé et Europe 1, toujours en direct avec Michaël Darmon et bien sûr Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche » (15min45). Lors de la dernière coupure publicitaire elle présente l’émission dans un style télégraphique, mécanique, « Europe 1, Michaël Darmon et Jean-Luc Mélenchon », et redonne le dernier thème abordé « la loi de vertu républicaine » en en résumant les points clés énoncés par le candidat (30min 10). Cela montre qu’elle agit suivant un schéma classique qui lui est propre, presque mécaniquement.
Pour introduire la première partie de l’émission, elle enchaîne en présentant à Jean-Luc Mélenchon la forme selon laquelle l’émission va se dérouler, dans la peau du Président : « Donc ça s’appelle le questionnaire présidentiel, et c’est plutôt sympa. On vous apprend que vous avez été élu, Jean-Luc Mélenchon, président de la République. Vous devez y penser même si ce n’est pas l’hypothèse la plus probable ». Dès le départ la journaliste cherche à déstabiliser l’invité et ne fait pas preuve d’objectivité en affirmant la faible probabilité de sa victoire. A plusieurs reprise au cours de la discussion elle agira de la sorte en faisant des prédictions de ce que Jean-Luc Mélenchon dira : « Même si ce n’est pas l’hypothèse la plus probable » « J’imagine que ».
Les thèmes traités relavant de sujets de société importants, le public doit pouvoir reconnaitre que l’émission s’inscrit dans un cadre socio-discursif, dans un contrat d’information visant à faire connaître les positions et les mesures préconisés par le candidat Mélenchon pour que l’auditeur puisse s’en faire une idée. L’émission se déroule sous la forme d’une succession d'échanges de paroles : on va avoir des questions-réponses, dans lequel il n’y a pas d’intervention directe des auditeurs ; seule l’intervention d’Henri Vernet relaye l’opinion d’une auditrice, et encore, la question finit par lui être adressé à lui. Le contrat qui unit les journalistes à l’invité est celui du principe de vérité, les journalistes arrivent avec des questions précises concernant des problématiques politiques et sociales importantes, le candidat a à cœur de répondre le plus justement possible, c’est l’avenir de la France qui se joue.
Arlette Chabot parle la première, elle nomme le programme, la tranche horaire, et salue uniquement son confrère Michaël Darmon, ce qui nous donne déjà une première indication quant à sa place dans l’émission : elle est responsable de l’information et du programme (à noter : sur le site de l’émission, la rubrique podcast ne fait apparaître que la photo de Arlette Chabot comme si elle était la seule à animer l’émission). Michaël Darmon salue Arlette Chabot et Jean-Luc Mélenchon, il tient le rôle de l’interviewer il est à la place du journaliste. On est là dans l’acte qui gère la rencontre. Il précise d’ailleurs « Ravi de vous recevoir et de vous interviewer » (17sec) alors que Arlette Chabot est à la place de la présentatrice, comme on peut le voir dans ses interventions à la suite des coupures publicitaires : « la deuxième partie d’Expliquez-vous, toujours en direct sur i<Télé et Europe 1, toujours en direct avec Michaël Darmon et bien sûr Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche » (15min45). Lors de la dernière coupure publicitaire elle présente l’émission dans un style télégraphique, mécanique, « Europe 1, Michaël Darmon et Jean-Luc Mélenchon », et redonne le dernier thème abordé « la loi de vertu républicaine » en en résumant les points clés énoncés par le candidat (30min 10). Cela montre qu’elle agit suivant un schéma classique qui lui est propre, presque mécaniquement.
Pour introduire la première partie de l’émission, elle enchaîne en présentant à Jean-Luc Mélenchon la forme selon laquelle l’émission va se dérouler, dans la peau du Président : « Donc ça s’appelle le questionnaire présidentiel, et c’est plutôt sympa. On vous apprend que vous avez été élu, Jean-Luc Mélenchon, président de la République. Vous devez y penser même si ce n’est pas l’hypothèse la plus probable ». Dès le départ la journaliste cherche à déstabiliser l’invité et ne fait pas preuve d’objectivité en affirmant la faible probabilité de sa victoire. A plusieurs reprise au cours de la discussion elle agira de la sorte en faisant des prédictions de ce que Jean-Luc Mélenchon dira : « Même si ce n’est pas l’hypothèse la plus probable » « J’imagine que ».
Par la suite Arlette
Chabot joue le rôle de l’animatrice-interrogatrice, alors que Michael Darmon se
place dans le rôle du journaliste-commentateur et du relanceur, approfondissant
certaines remarques faites par le candidat. On remarque que les deux
journalistes ne cherchent pas à le mettre dans l’embarras, à le
« piéger » comme cela pour être fait dans d’autres émissions. Ils
laissent Jean-Luc Mélenchon s’exprimer librement sur chaque sujet avec le temps
de parole qu’il juge nécessaire pour chacune de ses interventions, le rappelant
parfois à la question posée quand la digression se fait trop importante.
-
Jean-Luc Mélenchon : « Quand on a vendu plus de 300 000
exemplaires on a envie de tout dire », « il faut que je me
résume » (1min 25)
-
Arlette Chabot : « une mesure… une mesure, la
première
-
Jean-Luc Mélenchon négociant :
s’il vous plaît une ou deux »
-
Michaël Darmon : le symbole du Président »
(1min 38)
-
« La
troisième et je vais en rester là, c’était pour que vous compreniez dans quel
sens j’avance dès que je suis là.
-
Michaël Darmon : C’était la question oui. » (2min
13)
Jean-Luc Mélenchon est
décidé à ne pas présenter qu’une seule mesure comme demandée mais les plus
emblématiques de son programme.
Les journalistes dans
ce débat s’expriment assez peu, essentiellement pour préciser certains
points des propos tenus par le candidat.
Durant les interventions de l’invité, les journalistes acquiescent en cherchant
à conserver une certaine neutralité. On sent que Jean-Luc Mélenchon est très
« actif » dans son propos, Michaël Darmon et Arlette Chabot sont
plutôt passifs, se posent en médiateurs, plutôt qu’en débatteurs, ils résument
les propos du candidat pour les rendre plus clairs à l’auditeur. Au cours de
l’émission des images ou des interventions extérieures, des rappels de propos
tenus par d’autres candidats viennent ponctuer les propos de l’invité, ils
achèvent d’affaiblir la position des journalistes qui, en même temps qu’ils
font intervenir des personnes extérieures, donnent l’impression que les
questions et les interventions extérieures représentent une légitimité sur
laquelle ils se reposent.
-
Arlette Chabot « Question de notre confrère du Parisien, Henri Vernet, sur ce
même thème de l’immigration. » (22min 06) Le journaliste se fait le
porte parole d’une internaute qui veut poser sa question sur les passeurs
d’immigrants.
-
Arlette Chabot : Rapidement parce qu’on a encore beaucoup de
questions
-
Jean-Luc Mélenchon : Là Vernet il pose la bonne question » accentue
la pertinence. (22min 35)
Jean-Luc Mélenchon fini par totalement maîtriser le débat en se permettant même d’interrompre les journalistes durant les quelques dernières remarques qu’ils ont à lui faire.
L’émission se compose de trois parties, rythmées par deux coupures publicitaires annoncées par Arlette Chabot. Dans la première partie les journalistes interrogent le candidat sur le questionnaire présidentiel : les premières qui seront prises à partir du moment où le président rentre en fonction. Les thèmes abordés peuvent être qualifiés de pragmatiques on l’interroge sur la tournure que le quinquennat prendrait s’il Jean-Luc Mélenchon gouvernait la France, ses premières mesures symboliques, sa vie à l’Elysée, sa manière de se positionner face aux questions internationales. Puis les thèmes sur lesquels il est interrogé ont été scrupuleusement choisis pour correspondre aux questions les plus récurrentes et sensibles de cette campagne : l’immigration et la fiscalité, (en conclusion les journalistes reviendront le succès de la campagne du Front Gauche et interroge son représentant pour avoir son analyse d’un tel succès).
La première coupure publicitaire marque une rupture dans la manière d’interroger le candidat sous la forme du « questionnaire présidentiel ».
-
Michaël Darmon annonce « on va aborder les questions du
programme, du Front de Gauche, du candidat du Front de Gauche et de Jean-Luc
Mélenchon » (15min 50). Il confirme sa place de journaliste dominant
dans l’interview en présentant le thème abordé « avec Arlette le thème de
l’immigration » (15min56).
-
Arlette Chabot « c’est l’immigration, c’est le thème que nous avons en commun
ave Le Parisien Aujourd’hui en France et i<Télé » .
On peut sentir un esprit de coopération entre les deux journalistes qui s’accordent sur leurs interventions pour essayer de se couper le moins souvent possible la parole, mais aussi en fonction des rôles et des position (haute/basse) qu’ils ont à tenir.
Elle présente alors une séquence du passage de Nicolas Sarkozy sur ce sujet dans l’émission « Des paroles et des actes » présentée par David Pujadas sur France 2, la veille de notre émission. Dans l’instant qui suit elle ne pose pas de question pouvant orienter la réponse de l’invité, elle se contente de résumer le propos tenu par Nicolas Sarkozy et de préciser pour l’auditeur qui n’a pas l’image la réaction de l’invité :
-
«
Nicolas Sarkozy, 180 000 à 100 000, le nombre ça vous fait sourire,
le nombre d’étrangers que l’on peut accueillir en France mais que l’on n’arrive
pas à intégrer » (16 min 30).
Arlette Chabot n’assume
pas complètement le rôle qu’elle devrait jouer en étant directrice de l’information sur Europe 1 et
journaliste. Il intervient de manière spontanée, ses questions peuvent parfois
paraître peu pertinentes, voir détournées dans la manière dont elle les pose.
1.2 Analyse du discours de l’invité
Il accepte le contrat
de communication qui lui est proposé au départ, et se place volontiers dans le
rôle du Président et annonce toute une série de mesures qui seront prises quand
il occupera l’Elysée.
En fonction des sujets qui sont abordés le ton de l’invité est plus ou moins affirmés ; sur des thèmes comme la religion, le Hallal, il hausse le ton pour montrer qu’il a une présence forte sur ses sujets, ce qui montre qu’il est impliqué et qu’il veut les « maîtriser ». Avec d’autres sujets comme l’immigration, thème phare de sa campagne, la place de la France par rapport à l’Allemagne, il est complètement dans le pathos.
En fonction des sujets qui sont abordés le ton de l’invité est plus ou moins affirmés ; sur des thèmes comme la religion, le Hallal, il hausse le ton pour montrer qu’il a une présence forte sur ses sujets, ce qui montre qu’il est impliqué et qu’il veut les « maîtriser ». Avec d’autres sujets comme l’immigration, thème phare de sa campagne, la place de la France par rapport à l’Allemagne, il est complètement dans le pathos.
Au niveau des visées
discursives, plusieurs petites phrases dites par Jean-Luc Mélenchon afin
donnent l’impression que les journalistes adhèrent à ses propos et le
soutiennent. Ils sont même parfois obligés de se justifier :
-
Michaël Darmon dans l’émission :
« moi je n’ai pas dit ça je vous
pose la question » ou « ce
n’est pas moi que le dit, c’est vous juste avant. »
II.
Les différentes variables d’analyse
2.1 Rôles
2.1 Rôles
Arlette Chabot
C'est la journaliste
référente de l'émission, directrice de l'information sur Europe 1, elle a
l'habitude de diriger ce type de programme. On remarque que cette émission est
conçu sur la même ligne directrice que
d'autre qu'elle peut ou qu'elle a pu présenter : deux journalistes et un
invité.
Plutôt effacée, elle se
contente de lancer certains thèmes et certaines questions.
Michaël Darmon
Au départ il semble
jouer le rôle du « second journaliste », mais au fur et à mesure de
l'interview il s'impose en posant plus de questions que sa consœur, et des
questions plus ciblées et précises.
On remarque que tout
deux ont une manière particulière d'interroger leur invité. Ils se placent
moins en position de journaliste qu'en représentant du peuple français. Leurs
questions sont peu pointues, directes, formulés simplement. Les sujets et thèmes
abordés sont ceux qui concernent les français dans leur quotidien.
Jean-Luc Mélenchon
Candidat du front de
gauche à la présidentielle, dans cette émission, Jean-Luc Mélenchon se met dans
la peau du président de la république pour répondre aux questions des deux
journalistes. Il met en avant sa stature de candidat de « la
vérité », contre « la langue de bois » en souhaitant préciser sa
position sur des sujets tels que le Halal, l'immigration et l'identité
française. Des sujets polémiques et très discutés par les candidats.
2.2 Analyse discursive narrative ou explicative
Arlette
Chabot & Michaël Darmon
Les deux journalistes ne
sont que dans le discours explicatif, en effet dans cette émission on s’attend
plutôt à ce que ce soit le candidat qui intervienne pour présenter les points
de son programme et justifier ses propos à travers un récit plutôt que les
journalistes.
Jean-Luc
Mélenchon
Le candidat a tout
intérêt à prendre des exemples concrets pour se faire entendre de tous le monde
et pour cela utiliser du discours narratif permettant une compréhension plus
facile à travers des situations relevant du pathos.
Ces justifications
s’appliquent également la séquence que nous avons choisi d’analyser plus
précisément.
2.3 Principes
Arlette Chabot
Elle se situe dans la
projection. Tout au long de l'interview, elle part du principe que Jean-Luc
Mélenchon a été élu président de la république.
Au travers de son questionnement elle cherche à comprendre quelles
applications concrètes de son programme seront mises en œuvre.
Michaël Darmon
Tout comme Arlette
Chabot, Michaël Darmon est dans la projection, puisque c'est le principe de
cette émission spéciale. Le candidat joue le rôle du président.
A chaque question qui
va être posée, les journalistes abordent des sujets sur le quotidien d'un
président de la république.
Jean-Luc Mélenchon
Il joue
le jeu de la projection. Il répond en adoptant le principe de réalité. Dans ses
réponses il est en adéquation avec son programme et les valeurs qu'il souhaite
véhiculer.
2.4 Finalités
Arlette Chabot &
Michaël Darmon
La finalité première
est bien entendu de faire de l'audience. Mais on remarque que tout au long de
l'interview, les deux journalistes essayent de le confronter Jean-Luc Mélenchon
à des réalités qui peuvent sembler paradoxales avec les idées du candidat. Par
exemple avec la question du logement à l'Elysée, le service militaire...
-
Michaël Darmon « Est ce que vous
habitez à l'Elysée ? »
« Je ne me suis pas posé la question, j'ai mes habitudes chez
moi » « il serait temps d'y pensez » « Vous êtes élu » : rappel du contrat de communication. (entre 6min22 et 6min30)
Jean-Luc Mélenchon
Dans cette émission
Il souhaite tout d'abord expliquer ses idées et son programme. Il souhaite
conforter les électeurs qui veulent déjà voter pour lui dans leur choix,
mais également essayer d'en séduire de nouveaux. On remarque également, qu'il a
la volonté de faire bouger les mentalités. Il prend par exemple la question de
l'immigration, souhaitant démontrer que ce n'est pas un réel problème mais
« faire valoir » pour ne pas parler de problèmes plus profonds.
-
Jean-Luc Mélenchon « Pourquoi parle-t-on autant des immigrés ? Pour ne pas
parler du banquier. » (19min35)
2.5 Visées
Arlette Chabot & Michaël Darmon
Les questions des
journalistes sont simplifiées, parfois elles n'ont même pas la structure de
d'une phrase simple d'un point de vu grammaticale et relève du langage
familier dans le but de se faire comprendre par tous le monde et
représenter les français dans leur intégralité.
-
Michaël Darmon « Quelle première mesure
symbolique ? » (1min14)
-
Arlette Chabot « Donc les footballers, les
jeunes créateurs d’entreprises etcetera vous leur dite solidarité, morale on
s’en fout » (28min48)
Jean-Luc Mélenchon
Il est là pour
convaincre, montrer qu'il maîtrise l'ensemble des sujets qui sont abordés. Il
souhaite convaincre les auditeurs et les journalistes. Cependant, on observe
que sur certains sujets il est déstabilisé. Par exemple lorsque les
journalistes lui demande une mesure symbolique il en donne trois.
Jean-Luc Mélenchon
« Eh bah ça c'est la question
piège » (1min18). « Je ne
me suis pas posée la question. » (6min25)
2.6 Orientations Discursives
2.6 Orientations Discursives
Arlette Chabot & Michaël Darmon
Ils ont un discours
hétéro-centré, puisque ses questions ont pour but d'éclairer les auditeurs sur
des questions qu'ils peuvent se poser. Cependant, on note qu'Arlette Chabot se
permet quelques commentaires orientés, en essayant d'anticiper les réponses su
candidat.
Exemples :
-
Arlette Chabot « Est ce que vous irez vois Angela Merkel ? Je ne suis pas
sûre que ce soit votre première visite... » (8min42) « On commence pas vous dire, voilà
Jean-Luc Mélenchon vous avez été élu président de la république. Vous devez y
penser même si ce n'est pas l’hypothèse la plus probable. »
Il a à la fois un discours
hétéro-centré et autocentré. Il n'hésite pas à illustrer ses mesures par des
exemples personnels.
-
Jean-Luc Mélenchon « Ce peuple immense de femmes et d'hommes qui votent. D'abord ceux
qui m'ont constitué, ces syndicalistes, ces gens engagés qui m'ont appris à
être autre chose que le jeune intellectuel un peu brouillon que j'étais. »
-
« Je suis un homme de la Méditerranée, on me le
reproche assez. Vous savez il y a un petit racisme non dit. Oh j’exagère peut
être en disant racisme. Les gens qui
viennent du midi et de la méditerranée comme moi parlent avec les mains, c’est
assez mal ressenti par les gens du nord qui sont plus impassibles donc on nous regarde toujours un peu de hauts quoique nous disions et
ce que je dis là est parfaitement entendu par les Marseillais, les Avignonnais
tous ceux du sud de la France en général » (10 min 6)
2.7 Temps de tour de parole / Temps de paroles
2.7 Temps de tour de parole / Temps de paroles
Arlette Chabot & Michaël Darmon
Il ressort clairement
que les interventions des journalistes sont réduites par rapport à Jean-Luc
Mélenchon, Ils s’effacent au profit de leur invité. Ils ne débattent pas, ils
posent seulement les questions et soulignent les points qui pourraient être
approfondis sans les développer. La relation entre les journalistes et l'invité
est déséquilibrée. Les tours de parole des journalistes ne sont pas clairement
définis au cours de la discussion. Toutefois se sont biens les journalistes qui
ouvrent et ferment l'émission.
Jean-Luc Mélenchon
Au départ il répond aux
questions en respectant la parole des journalistes mais au fur et à mesure
qu'il s’emporte dans le débat il finit par ne plus respecter les tours de
paroles. Il semble maîtriser le débat et n'hésite pas à prendre la parole sans
en avoir l'autorisation. C'est un moyen pour lui de définir la priorité des
sujets qui sont abordés.
Exemples :
-
Arlette Chabot pose la question sur
l'encadrement des salaires commence à 30 minutes 24 , Jean-Luc Mélenchon finit
d'y répondre à 33 minutes 10 seconde.
-
Michaël Darmon pose la question du
nombre impressionnant de militants rassemblés dans les meetings à 33min40. A 35min33 Arlette Chabot « Y’a une question...(interrompue).
Jean-Luc Mélenchon « Pardon Arlette
Chabot. » Arlette Chabot « allez-y
terminez, d'analyser... je voudrais juste.. vous allez l'air très septique face
au RSA.»
2.8 Les types de relation
Entre
Jean-Luc Mélenchon et les journalistes
Jean-Luc Mélenchon est
dans une position de type verticale haute par rapport aux journalistes. On sent que le candidat maîtrise l'Interview
et son temps de parole.
Arlette Chabot est dans
une position verticale haute par rapport à Michaël Darmon dans l'interview en
général. Elle ouvre l'émission, annonce les pauses, et clôture l'interview.
Toutefois à certains moments, Michaël Darmon, l'interrompt ou lui coupe la
parole, ce qui le fait basculer dans une position horizontale haute de temps à
autres.
2.9 Logos, ethos, pathos
Arlette
Chabot & Michaël Darmon
Ils sont tout deux dans
le Logos. Ils présentent des situations, exposent des faits dont ils maîtrisent
les enjeux même s’ils ne les approfondissent pas sur le plateau. Les
journalistes doivent coller au plus proche de l'objectivité, ils se doivent de
ne pas tomber dans le Pathos.
Jean-Luc Mélenchon
Il est dans le pathos
tout au long de l'interview. Ceci est encore plus flagrant quand il aborde les
thèmes des racines de la France et de l'immigration.
-
Jean-Luc Mélenchon : «Emigrer, partir de chez soi c'est une
souffrance. Il faut vous en souvenir. Ceux qui portent sont les plus courageux
souvent. Et c'est eux qui mènent une vie très dure. » (21min02)
-
« J’en
appel aux sentiments humains » (24 minutes)
III. Analyse
de la séquence 18 minutes 33 secondes – 20 minutes 38 secondes
Nous avons retenu cette séquence car elle
nous semblait être la plus appropriée par rapport à la question de l'identité française. Dans ce
passage Jean-Luc Mélenchon défend son point de vue sur la question de
l’immigration, et de la légitimité des immigrés à vivre en France et leur
participation au fonctionnement de l’économie française.
3.1 Rôle
Arlette Chabot est complètement
effacée dans la séquence au point qu’on pourrait dire qu’elle n’est pas
concernée ou ne se sent pas légitime d’interroger le candidat sur ce domaine.
Elle acquiesce de temps en temps pour manifester son attention, mais l’auditeur
qui n’a pas l’image, écoutant la radio, pourrait presque croire qu’elle est
partie du fait quelle soit complètement effacée. Michaël Darmon continue
d’assumer son rôle de journaliste, avec une seule intervention durant la
séquence. Enfin Jean-Luc Mélenchon est totalement dans son rôle de candidat à
la présidentielle.
3.2 Principe
Cette séquence reste inscrite dans une émission plus globale, respecte le principe initial de vérité.
3.3 Finalité
Arlette Chabot
Elle laisse le candidat Mélenchon exprimer clairement ses
idées et son point de vue sur la question de l'immigration. L’objectif étant de
montrer qu’il a une position très affirmée et arrêtée sur la question.
Michaël Darmon lui
aussi laisse le candidat s'exprimer plutôt librement. Il va toutefois lui
prendre la parole et l'interrompre pour comprendre la polémique autour du sujet
de l'immigration
-
« Pourquoi c'est ce thème
qui excite » « C'est facile ou c'est ultra sensible en France, dans
son histoire ?»
(19min05)
Jean-Luc Mélenchon
Dans ce passage, IL se positionne en candidat de la vérité, contre la langue de bois. En défendant son point de vue sur l'immigration, il tente de démontrer les vraies causes des problèmes de chômage en France et au profit de qui les immigrés sont utilisés en bouc émissaire.
Dans ce passage, IL se positionne en candidat de la vérité, contre la langue de bois. En défendant son point de vue sur l'immigration, il tente de démontrer les vraies causes des problèmes de chômage en France et au profit de qui les immigrés sont utilisés en bouc émissaire.
3.4 Visée
Michaël Darmon
Il tente de se positionner à la place des auditeurs, qui peuvent se demander pourquoi le sujet de l'immigration est à ce point au devant de la scène médiatique.
Il tente de se positionner à la place des auditeurs, qui peuvent se demander pourquoi le sujet de l'immigration est à ce point au devant de la scène médiatique.
Jean-Luc Mélenchon
le thème de l’identité nationale et de l’immigration sont des thèmes de prédilection du candidat du Front de Gauche, ils lui tiennent à cœur. Dans cette séquence Jean-Luc Mélenchon entend s’attaquer au vrai problème, donner son avis et de faire éclater la vérité sur ce qui est le vrai problème sur ce thème.
le thème de l’identité nationale et de l’immigration sont des thèmes de prédilection du candidat du Front de Gauche, ils lui tiennent à cœur. Dans cette séquence Jean-Luc Mélenchon entend s’attaquer au vrai problème, donner son avis et de faire éclater la vérité sur ce qui est le vrai problème sur ce thème.
- (18
min 33) « Maintenant regardez les
endroits où se trouve la population immigrée puisque en plus on met les gens
tous au même endroit, c’est ça qui est absurde, et qui rend la vie parfois
difficile, non pas à cause de l’immigration mais à cause de la difficulté
sociale que représente l’insertion des gens tous au même endroit. C’est absurde
de faire comme ça. […] Ils demandent à se mêler à la population qui était là
avant. »
Il précise même que cette population initiale est « issue de la deuxième ou troisième génération »
par conséquent la question de l’immigration et de l’étranger ne se pose pas « on est tous français vous n’allez pas
nous chercher des poux dans la tête. »
- Les gens pataugent dans la
difficulté alors on ne leur dit pas c’est le banquier, c’est la truande
fiscale, des capitalistes. Non ! Le problème c’est l’immigré. » (19min 37)
Il n’hésite pas non plus à invoquer un raisonnement rationnel
pour soutenir son discours.
3.5 Orientation Discursives
Michaël Darmon
Son discours est hétéro-centré. Il pose une question qui intéresse sûrement une majorité des auditeurs et qui concerne toute la scène politique et médiatique.
Son discours est hétéro-centré. Il pose une question qui intéresse sûrement une majorité des auditeurs et qui concerne toute la scène politique et médiatique.
Jean-Luc Mélenchon
Son discours est à la fois autocentré et hétéro-centré. Il exprime ses idées propres même si pour lui elles sont la vérité. Mais il prend également des exemples qui ne le concernent pas personnellement. Il parle beaucoup en se positionnant en opposition du pouvoir en place et de ses opposants politiques, il adopte le schéma classique d’opposition : eux vs on/nous, cette manifestions discursives marque son statut, et on sent qu’il y a des positions préétablies, des prédilections pour certains sujets.
Son discours est à la fois autocentré et hétéro-centré. Il exprime ses idées propres même si pour lui elles sont la vérité. Mais il prend également des exemples qui ne le concernent pas personnellement. Il parle beaucoup en se positionnant en opposition du pouvoir en place et de ses opposants politiques, il adopte le schéma classique d’opposition : eux vs on/nous, cette manifestions discursives marque son statut, et on sent qu’il y a des positions préétablies, des prédilections pour certains sujets.
Il est là dans un
rôle d’opposant et joue son rôle de représentant politique. Il est beaucoup
moins virulent que quand il se place en porte parole d’une catégorie sociale.
3.6 Temps de parole / tour de parole
Arlette Chabot ne prend pas la parole dans cette séquence.
Michaël Darmon parle seulement quelque seconde dans cet
extrait pour poser sa question sur l'immigration, toutefois il a une posture de
prenant puisqu’il prend la parole sans autorisation même si Jean-Luc Mélenchon
lui autorise par un geste de la main.
Jean-Luc Mélenchon, de par son statut d'invité dans
l'émission, il devrait être sollicité ou autorisé. Toutefois on se rend compte
qu'il est plutôt prenant en n'hésitant pas à parler longuement (il parle tout
au long de notre séquence) et finalement c'est lui qui se trouve à autoriser
Michaël Darmon à prendre la parole.
3.7 Type de relation
Jean-Luc Mélenchon est dans une relation de type verticale
haute avec les deux journalistes
Michaël Darmon est dans une relation de type verticale haute
avec Arlette Chabot. Coopératif car neutre.
On peut dire que le type de relation
est plutôt coopératif que conflictuel. Les journalistes laissent parler le
candidat librement, à sa guise. Jean-Luc Mélenchon connu pour ses frasques avec
les journalistes est relativement calme lors de cette émission.
3.8 Logos / ethos / pathos
Jean-Luc Mélenchon est dans le pathos, en prenant des
exemples précis et poignants sur les immigrés
Exemple : Parlant
des villages ou les Turc ont été bannis de certains villages dans l'est de la
France:
-
« les gens versent des
larmes grosses comme ça, d'abord car ils ont perdu leurs copains, les gosses,
les familles vivaient ensemble, et surtout le commerce est mort, tout est mort
après leur départ.»
(20min25)
En mêlant principe de vérité
et pathos comme il le fait pour cette
séquence, étant dans l’émotion Jean-Luc Mélenchon légitimes ses interventions
dans les différents sujets qu’on lui présente.
IV.
Tableau
récapitulatif – Analyse de la séquence générale
Jean-Luc Mélenchon
|
Arlette Chabot
|
Mickaël Darmon
|
|||||
Domaine de pratique
sociale
|
Emission politique –
Emission d’actualité
|
||||||
Situation/Discours
|
Médiatisée
|
||||||
Analyse situationnelle
|
Sociologique +
sémio-discursive
|
||||||
Orientation discursive
narrative ou explicative
|
Narratif et explicatif
|
Explicatif
|
Explicatif
|
||||
Principe
|
Réalité/Sérieux
|
Projection
|
Réalité/Sérieux/
Projection
|
||||
Contrat
|
Relationnel/Explicatif/
Assistance
|
Animatrice
|
Explicatif Relationnel
|
||||
Tour de parole
|
37
|
27
|
21
|
||||
Prise de parole
|
Prenant/Dominant
|
Donnant /Prenant
|
Donnant/Prenant
|
||||
Visées discursives
|
Présenter son programme
– justifier sa légitimité
|
Informer – Préciser
|
Informer - Préciser
|
||||
Finalités
|
Séduire les
électeurs/Se faire élire/Mettre en avant ses idées son programme/Communiquer
avec les électeurs/Faire bouger les mentalités
|
Faire de l’audience
|
|||||
Rôle
|
Représentant du parti de gauche
|
Lancer les thématiques
|
Relancer - approfondir
|
||||
Relation
|
Verticale-Haute
|
Horizontale-Neutre
|
|||||
Logos/Ethos/Pathos
|
Pathos
|
Logos
|
Logos
|
||||
Tableau récapitulatif - Analyse d’une
séquence choisie (18 minutes 33 secondes -> 20 minutes 28 secondes)
Jean-Luc Mélenchon
|
Arlette Chabot
|
Michaël Darmon
|
|||
Domaine de pratique
sociale
|
Emission politique
|
||||
Situation/Discours
|
Médiatisée
|
||||
Analyse situationnelle
|
Sociologique +
sémio-discursive
|
||||
Orientation discursive
narrative ou explicative
|
Narratif et explicatif
|
-
|
Explicatif
|
||
Principe
|
Réalité/Sérieux
|
-
|
Réalité/Sérieux
|
||
Contrat
|
Relationnel/Explicatif/Assistance
|
-
|
Explicatif
|
||
Prise de parole
|
Prenant/Dominant
|
-
|
Prenant
|
||
Visées discursives
|
S’attaquer au vrai problème/Donner
son avis/Faire éclater la vérité
|
-
|
Poser des
questions/Eclaircir la position de Mélenchon sur ce sujet/Mettre à jour des
idées reçues
|
||
Finalités
|
Sensibiliser le public
sur la question de l’immigration / Faire bouger les mentalités
|
Mettre dans l’espace
public un problème public/approfondir la position de Jean-Luc Mélenchon sur
le thème
|
|||
Rôle
|
Représentant du parti de gauche/Joue son propre rôle (de
candidat)
|
Spectatrice
|
Journaliste
|
||
Relation
|
Verticale-Haute
|
Horizontale-Neutre
|
|||
Logos/Ethos/Pathos
|
Pathos
|
-
|
Logos
|
||
V. Analyse des actes de discours :
- Intervention directrice narrative :
Arlette Chabot : « C’est la question de l’immigration
notre thème comme avec Le Parisien Aujourd’hui en France et iTélé […]. Voilà
180 000 à 100 000, le nombre ça vous fait sourire, d’étrangers que
l’on n’arrive pas à intégrer. » (16min 34)
- Intervention de relance :
Michaël Darmon : « Jean-Luc Mélenchon est-ce que pour
vous la notion d’immigré clandestin existe ? »
Jean-Luc
Mélenchon : « Bah bien sur
qu’il y a des gens qui sont immigrés clandestins Monsieur ! » (23min
38)
- Intervention non-problématisée :
Michaël Darmon annonce « on va aborder les questions du
programme, du Front de Gauche, du candidat du Front de Gauche et de Jean-Luc
Mélenchon, avec Arlette le thème de l’immigration ».
- Intervention de relance par reprise :
Arlette Chabaud : « On s’est quitté sur la loi de vertu
républicaine qui était un moyen de faire payer les exilés fiscaux, ça fait
partie d’une liste de choses que vous ferez et dedans on trouvera aussi,
j’allais dire la limitation des salaires, l’encadrement de 1 à 20, c’est ce que
vous voulez ?
Jean-Luc
Mélenchon : Voilà et merci Arlette Chabot de faire le lien de ces choses,
d’en souligner la cohérence (30min 35)
Michaël Darmon : Donc vous allez être le président de
la vertu ? »
- Intervention de relance par changement de focalisation :
Michaël Darmon : « Donc on parle de la vertu politique. (31min
15)
Jean-Luc
Mélenchon : L’argent accumulé
par les riches ne sert à rien.
Michaël Darmon : Alors justement on verra si votre campagne
va déclencher un cercle vertueux ; en tout cas il y a quelque chose
d’indéniable c’est que vous attirez beaucoup de monde dans vos meetings. »
(33min17) Fausse relation de causalité.
- Intervention réactive :
Michaël Darmon : « Alors, choix idéologique ou choix
tactique ? On pointe les plus riches ça permet aussi de justifier que
l’on va faire payer les classes moyennes ?
Jean-Luc
Mélenchon : Alors bon moi je ne me
soucie pas de la cohérence de ce que dit François Hollande, [je ne crois pas à
la viabilité de son programme] interrompu par Michael Darmon.
Michaël Darmon : Qu’est ce que vous en comprenez ?
Jean-Luc
Mélenchon : Je crois à la viabilité
du mien parce qu’il est cohérent et moi je vous invente pas des tranches d’impôt
comme ça d’une émission à l’autre. » (27min 30) Il répond
indirectement : « Je sais
comment appliquer ma mesure », il est en désaccord avec François
Hollande mais continue à répondre par rapport aux mesures que lui défend pour
en montrer la crédibilité et la légitimité.
Michaël Darmon : Donc c’est pas payer deux fois plus d’impôts
c’est deux impôts.
Jean-Luc
Mélenchon : Comment payer deux
impôts ?
Michaël Darmon : Vous, vous… payez deux impôts dans le pays
dans lequel vous résidez et dans le pays d’origine. Michaël Darmon est
moins affirmé dans sa manière d’approfondir la réponse de l’invité, de le
pousser à en dire plus.
Jean-Luc Mélenchon
reprend alors la main dans l’échange : C’est pas deux fois le même impôt je vous explique. » (28min
16)
- Intervention continuative :
Michaël Darmon « Pourquoi
c'est ce thème qui excite » « C'est facile ou c'est ultra sensible en
France, dans son histoire ?» (19min05)
Conclusion :
Pour conclure nous
pouvons dire que malgré le comportement parfois emporté de Jean-Luc Mélenchon
dans d’autres émissions, on sent qu’il se contient et qu’il essaie
d’argumenter à chaque mesure, il essaie de rester clair à travers des exemples
impactant et qui parlent au plus grand nombre. On peut dire que son discours
est efficace du fait de l’effacement des journalistes qui a permis au candidat
de s’ exprimer librement et d’approfondir les points qui lui tiennent à
cœur.
L’ambiance générale sur le plateau est demeurée relativement bonne, les journalistes n’ayant pas pris partie, Jean-Luc Mélenchon s’est sans doute senti moins pris au piège que dans d’autres émissions.
L’ambiance générale sur le plateau est demeurée relativement bonne, les journalistes n’ayant pas pris partie, Jean-Luc Mélenchon s’est sans doute senti moins pris au piège que dans d’autres émissions.