Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy


La vidéo et l'enregistrement sonore de cet échange ne sont pas disponible sur le web.
 


Introduction  :

            Dans le cadre de l'atelier « Analyse des débats médiatiques », nous allons porter notre attention sur l'interview donnée par Nicolas Sarkozy au micro d'Arlette Chabot, dans le cadre de l'émission Europe 1 Soir du 11 avril 2012.
            Europe 1 est une radio privée généraliste française du groupe Lagardère Active, créée en 1955 sous le nom d'Europe n°1. Selon le communiqué de presse publié sur le site du groupe[1], la radio a enregistré sur la période janvier-février 2012 une audience cumulée de 9,0%, soit 4 715 000 auditeurs chaque jour, une part d'audience de 7,2% pour une durée d'écoute par auditeur de 117 minutes. Europe 1 tient donc une place importante dans le paysage radiophonique français, face aux profils variés des auditeurs, la station propose divers types de programmes : du divertissement, de l'information, de la culture...
            Arlette Chabot est une des figures majeures d'Europe 1, car elle dirige depuis le 4 mars 2011 la rédaction de la radio. C'est une journaliste de radio et de télévision spécialisée dans la politique, elle a dirigé les services politiques de France Inter, puis de TF1. Quelques années plus tard, elle est nommée rédactrice en chef du service politique et économique de France 3, et par la suite directrice de l'information de France 2. Alors que Rémy Pflimlin est nommé à la présidence de France Télévisions le 21 juillet 2010 par le président de la République Nicolas Sarkozy, Arlette Chabot est remerciée de son poste de directrice de l'information. Le 12 février 2011, elle annonce qu'elle quitte France 2 d'un commun accord avec la chaîne. Le surlendemain, Europe 1 annonce son arrivée à la tête de la rédaction. Depuis le 7 mars 2011, elle anime l'interview politique dans Europe 1 Soir vers 18h40 et tous les mercredis Expliquez-vous, où elle reçoit plusieurs acteurs du scrutin présidentiel en vue de l'élection présidentielle de 2012.
            Lors de cette interview, Nicolas Sarkozy était président de la République, mais également candidat UMP à l'élection présidentielle du 6 mai 2012. Celui-ci se trouve donc à la fin de son quinquennat, à onze jours du premier tour des élections présidentielles. Il se retrouve face à plusieurs adversaires, dont François Hollande, candidat du Parti Socialiste. La campagne est marquée par une forte opposition entre les deux hommes qui s'interpellent par médias interposés. Nicolas Sarkozy accepte de répondre aux questions d'Europe 1 pour s'adresser aux français, mais également pour défendre ses opinions, promouvoir ses valeurs et argumenter les éléments qui l'opposent notamment à François Hollande.

L'interview se déroule à la Maison de la Mutualité à Paris, fief du Parti UMP. Nous supposons donc qu'un studio a été installé sur place, pour s'entretenir avec Nicolas Sarkozy, une fois sa réunion terminée. Les limites temporelles s'étendent de 18h39 à 18h51, le temps imparti à la radio est assez bref, la journaliste doit donc poser des questions précises et pertinentes, pour aller rapidement au cœur du sujet.
            Comment Europe 1 organise la mise en scène des discours politiques lorsqu'il s'agit d'interroger Nicolas Sarkozy sur ce que représente la France pour lui ? Quelles sont les valeurs qui ressortent du discours du candidat, et comment Arlette Chabot orchestre cette rencontre ?
            Nous répondrons à ces interrogations en analysant dans un premier temps l'émission Europe 1 soir de façon factuelle, nous mettrons ensuite en perspective la parole politique développée dans cet entretien, avant de relever les valeurs que semble défendre Nicolas Sarkozy.


1. Analyse de l'émission Europe 1 Soir du 11.04.201

1.1Domaine de la pratique sociale :
            L'interview donnée par Nicolas Sarkozy à Arlette Chabot s'inscrit dans le cadre de l'émission Europe 1 Soir, animée par Nicolas Poincaré, du lundi au vendredi de 18h à 20h. A une heure de grande écoute, sont proposés des reportages et des commentaires, des analyses, entretiens et débats qui permettent de saisir les tenants et les aboutissants de l'actualité grave ou légère.[2] Dans le contexte des élections présidentielles, l'émission s'intéresse beaucoup aux événements de la vie politique française, en organisant des interviews avec les différents candidats. Le 11 avril, Arlette Chabot réalise donc une interview avec le chef de l'État, principalement axée sur les divergences d'opinions et de points de vue avec son seul et unique adversaire : François Hollande. Cette orientation du discours permet à Nicolas Sarkozy de dresser un bilan de ses actions majeures, mais d'autres sujets sont abordés, comme la crise européenne. Dans un espace délimité avec une durée de temps limitée, Arlette Chabot organise et structure l'entrevue par le biais de questions et de remarques, afin que Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle, puisse exposer ses idées et défendre ses opinions au micro d'Europe 1.

1.2. Les principes :
            Le contexte des élections présidentielles, de par ses enjeux et ses conséquences, impose un cadre basé sur de la crédibilité et du sérieux. Il s'agit là d'un sujet d'actualité et de société décisif pour l'avenir d'un pays, c'est pour cela que l'on retrouve également un principe de réalité et de véracité. La journaliste doit énoncer des informations et des remarques justes, et son interlocuteur doit être capable de tenir des propos cohérents et rationnels, qui défendent et justifient ses convictions.

1.3. Les rôles :
            Arlette Chabot, en tant que journaliste, tient le rôle de « chef d'orchestre » de l'émission. Elle est la garante de son bon déroulement. Pour ce faire, elle doit poser des questions élaborées en amont, qui sont en corrélation avec l'orientation thématique et avec l'actualité politique. Son statut de journaliste, et par extension celui d'expert, lui permet de faire des remarques, de demander des explications si cela lui semble nécessaire, mais elle peut aussi choisir de refermer le débat et de le réorienter, comme c'est le cas aux tours de parole 15, 21 et 23.
T15 AC « Donc il n'arrivera pas à réduire selon vous le déficit. Vous dites aussi... »
T21 AC « La France a confirmé... »
T23 AC « La France a confirmé aujourd'hui ses engagements de stabilité à Bruxelles »
Notons par ailleurs que ce rôle endossé lui confère une ascendance sur l'entrevue : c'est elle qui prend la parole et qui la sollicite.

            Nicolas Sarkozy est considéré comme « l'invité » de l'émission. Son rôle consiste à répondre aux questions qui lui sont adressées, en construisant un argumentaire qui défend ses convictions. Sa connaissance de la politique, de la situation de la France et de ses voisins européens lui confère un rôle d'expert. Qu'il s'agisse de demande d'informations ou de validation, ses réponses suivent une argumentation solide qui vise à convaincre les auditeurs. En tant qu'expert, celui-ci emploie des termes précis, mais doit rendre ses propos compréhensibles par tous.

1.4 Les finalités :
            Cette interview est l'occasion pour Nicolas Sarkozy de s'adresser aux français par le biais de la radio. Cet échange avec Arlette Chabot lui permet d'exposer ses idées, de défendre ses convictions et de faire entendre ses arguments. Reposant sur l'éloquence, art de la persuasion par excellence, la parole politique trouve en la radio un média de prédilection : les auditeurs se concentrent uniquement sur les paroles proférées, sans être distraits par les éventuels tics de gestuelle. Cet entretien est l'opportunité pour le candidat UMP de tenir des propos forts dans l'optique de convaincre son auditoire.
            Obtenir une interview de l'actuel président candidat est également l'occasion pour Europe 1 de réunir un grand nombre d'auditeurs. Placée à la cinquième position dans le paysage radiophonique français, Europe 1 a perdu ces derniers mois 56 000 auditeurs. Ce rendez-vous politique du 11 avril fut peut être l'opportunité pour la station d'obtenir une bonne audience et de renforcer sa présence sur le terrain des présidentielles.
            Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy s'orientent néanmoins dans une même finalité : informer les français sur les positions et les propositions du candidat UMP dans le cadre des présidentielles.

1.5 Les orientations discursives :
            Le discours tenu par Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy est en grande partie hétérocentré car il s'oriente vers une réflexion sur la connaissance du monde. La journaliste amène son invité à aborder des points qui touchent à la réforme des retraites, aux impôts, à la crise économique en Europe, et bien sûr aux présidentielles. Dans ses réponses, Nicolas Sarkozy parle au nom de son gouvernement et de son parti, il s'adresse à la fois à la journaliste et aux citoyens français qui sont à l'écoute de l'émission.
            Notons néanmoins que ce dernier fait preuve d'un certain autocentrisme. Nous pouvons en effet constater aux tours n°8, 14, 28, qu'il centre ses propos sur lui-même et sur ses capacités. Dans le premier exemple, il s'attribue la réforme en illustrant des valeurs d'autorité et de responsabilité ; dans le second, il met en exergue sa capacité à ne pas augmenter les impôts ; enfin, il revient sur la réforme des retraites en mettant en valeur sa force de caractère, son aptitude à faire face et à ne pas plier.
T8 NS « Si j'avais pas fait la réforme des retraites, est ce que aujourd'hui on pourrait continuer à actualiser les retraites ? »
T 24 NS « Parce que je crois à la réduction des dépenses »
T 28 NS «  J'étais seul à me battre pour convaincre de la réforme des retraites »

1.6 Les relations horizontales et verticales
            La logique du système médiatique positionne Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy dans une relation verticale car la journaliste rend possible l'organisation du discours. Elle détient par conséquent une forme d'autorité sur son invité puisqu'elle sollicite sa parole. Néanmoins, tous deux se trouvent également dans une relation horizontale, car on relève la présence d'une distance entre eux dans le discours. Dès le 6e tour de parole, Nicolas Sarkozy interpelle la journaliste pour lui demander si sa question est motivée par une prise de position personnelle. Un peu plus tard, des tours 16 à 22, on note une tension palpable.

T16 NS « Mais... pardon Arlette Chabot, pas selon moi, enfin, il suffit de... vous êtes vous même une observatrice... »

T22 NS « Non, ça honnêtement il vous arrive de trancher, il vous arrive d'avoir des jugements, et il n'est pas interdit à un observateur politique de... d'avoir des convictions, et de dire voilà, tel projetnous paraît crédible, tel autre ne nous paraît pas crédible »

Nicolas Sarkozy remet en cause la pertinence de la question portant sur la capacité de François Hollande à réduire le déficit du pays. Il essaie de convaincre Arlette Chabot et d'obtenir son accord, mais celle-ci argumente à son tour (T17 : « pour lui il y arrivera sinon il ne prendrait pas l'engagement ») avant de rappeler à son invité que les journalistes ne tranchent pas, par respect pour la déontologie de leur profession. Nicolas Sarkozy fait à son tour part de son désaccord, en soutenant qu'il leur arrive parfois de prendre position. Cette impression de tension refait surface à la fin de l'interview, quand celui-ci décide de mettre fin, de façon subtile, à la rencontre.

T 45 NS « j'étais tellement heureux de répondre à l'invitation d'Europe numéro 1, quand vous voulez, à bientôt Arlette Chabot ».

2.Mise en perspective de la parole politique

2.1 Les temps de parole :
Voir tableau en annexe.
            Des deux interlocuteurs, c’est Arlette Chabot qui prend le moins la parole, seulement 20% du temps de parole lui est accordé. Ses prises de parole servent presqu'essentiellement à réguler la conversation et l’orienter pour satisfaire les attentes des auditeurs, afin de respecter le contrat de communication. Elle ne pose que de petites questions afin d’introduire un sujet ou bien réagit par de courtes phrases à ce que dit Nicolas Sarkozy. Sur les douze minutes de l’émission, on peut déduire que son temps de parole correspond à environ trois minutes du temps global.

            Contrairement à Arlette Chabot, Nicolas Sarkozy prend 80% du temps de parole de l’émission. Ce temps correspond à ses réponses aux questions d’Arlette Chabot mais aussi à des sujets qu’il introduit lui-même afin d’orienter l’interview vers les thèmes qui l’intéressent. Ses interventions sont le plus souvent très développées et détaillées. Sur les douze minutes de l’émission, son temps de parole correspond à presque une dizaine de minutes, soit pratiquement la totalité de l’émission.

2.2 Les types de prises de parole :
Voir tableaux en annexe.  
            Arlette Chabot prend presque autant la parole que Nicolas Sarkozy (10% de plus). Ses prises de parole sont essentiellement de type prenant, elle régule la conversation et pose les questions à son invité. Elle est celle qui commence l’interview en saluant Nicolas Sarkozy : « Bonsoir Nicolas Sarkozy », et une fois que ce dernier l’a salué à son tour, elle commence avec le premier sujet en l’introduisant au début de l’émission comme ceci :
T3 Arlette Chabot « Merci de vous arrêter après une réunion avec des élus, des parlementaires, des membres du gouvernement de toute votre majorité, vous leur avez dit tout à l'heure que vous sentiez une mobilisation de la majorité silencieuse. Qui compose cette majorité silencieuse ? C'est des déçus de Nicolas Sarkozy qui reviennent vers lui, c'est des électeurs de droite qui se remobilisent ? Qui sont-ils ? »
Elle agit comme une chef d’orchestre tout au long de l’entretien et ne laisse pas Nicolas Sarkozy digresser plus qu’il ne le faut, et lorsque c’est le cas, elle introduit un nouveau sujet en ignorant les derniers propos de son invité. Voici un exemple à environ 5:50 :
T21 Arlette Chabot : « La France a confirmé.... »
T22 Nicolas Sarkozy, qui la coupe pour reprendre la parole : « Non, ça honnêtement il vous arrive de trancher, il vous arrive d'avoir des jugements, et il n'est pas interdit à un observateur politique de... d'avoir des convictions, et de dire voilà, tel projet nous paraît crédible, tel autre nous paraît pas crédible »
T23 Arlette Chabot, ignorant la dernière remarque et introduisant son nouveau sujet : « Alors la France a confirmé aujourd'hui justement ses engagements de stabilité à Bruxelles et vous dites, si je puis m’exprimer ainsi « Le compte est bon » et vous vous êtes engagé, vous continuez à vous engager, il n’y aura pas d’augmentation des impôts dans le quinquennat qui vient si vous êtes réélu, pour les français. »
Elle décide du temps de parole de Nicolas Sarkozy en fonction du nombre de sujets qu’il va y avoir à discuter et elle coupe court à la discussion lorsque l’émission arrive à son terme en le précisant d’ailleurs à Nicolas Sarkozy à 9:50 :
T32 Nicolas Sarkozy : « […] C'est le sujet de l'élection présidentielle. »
T33 Arlette Chabot : « Alors, sujet de l'élection présidentielle, est-ce vous ne pensez pas quand même, rapidement parce que le temps est compté comme vous le savez.»
Nicolas Sarkozy : « Excusez-moi »
Le type de prises de parole d’Arlette Chabot est donc essentiellement prenant tout du long de l’émission, elle ne laisse pas l’invité la solliciter et elle refuse de répondre à ses questions.

            Nicolas Sarkozy prend un peu moins la parole qu’Arlette Chabot mais parle plus. Ses prises de parole sont surtout sollicitées mais il lui arrive de prendre la parole sans l’accord d’Arlette Chabot afin d’orienter la discussion vers les thématiques qui l’intéressent vraiment. Lorsque ses prises de parole sont sollicitées, il va surtout s’agir de réponses à des questions d’Arlette Chabot ou bien des réactions face à une affirmation de cette dernière. Exemple à 3:31 :
T9 Arlette Chabot : « Vous ne croyez pas aux engagements de François Hollande qui dit par exemple le retour à 3% de déficit en 2013 comme vous, mais qui se donne une année supplémentaire, 2017 pour un déficit zéro. Vous n'y croyez pas ? Il n'y arrivera pas ? »
T10 Nicolas Sarkozy : « Bah je ne veux pas lui faire de procès d'intention mais quand on prend des engagements de cette nature, il faut expliquer comment on y arrive. »
Il lui arrive aussi comme dit précédemment d’adopter un type de parole prenant. Au lieu d’aller dans l’orientation thématique d’Arlette Chabot, il introduit le sujet qu’il souhaite et se retrouve même parfois à poser les questions à sa place, comme ce fut le cas à 5:30 environ :
T19 Arlette Chabot : « On ne tranche pas nous, vous savez bien... »
T20 Nicolas Sarkozy : « Oh ça, je ne le sais pas non. »
T21 Arlette Chabot : « La France a confirmé.... »
T22 Nicolas Sarkozy : « Non, ça honnêtement il vous arrive de trancher, il vous arrive d'avoir des jugements, et il n'est pas interdit à un observateur politique de... d'avoir des convictions, et de dire voilà, tel projet nous paraît crédible, tel autre ne nous paraît pas crédible. »
Il lui arrive également de prendre la parole sans y être invité et pour traiter de sujets qui ne sont pas forcément en rapport avec les présidentielles.

2.3Les dimensions dominantes du discours
             La rhétorique développée par Arlette Chabot s'appuie sur deux pôles. Nous pouvons dans un premier temps distinguer de multiples marques qui renvoie à l'ethos. En effet, celle-ci utilise divers procédés qui ont pour  but de capter l'attention et gagner la confiance de l'auditoire. Cela est visible au travers de questions posées d'un ton sur et déterminé (T5, T23), par le biais d'interventions de relance qui traduisent une volonté de faire reconnaître à l'interlocuteur le fond de sa pensée (T11 T15). Elle ose parfois couper son interlocuteur pour remettre en cause ses propos. C'est le cas quand elle lui demande s'il n'a jamais prononcé l'expression « politique de rigueur » (T36). La pugnacité d'Arlette Chabot rend ses propos crédibles, les auditeurs perçoivent une réelle implication dans l'échange. Son rôle de journaliste est également renforcé et mis en valeur quand elle pose des questions qui fournissent des informations précises et en phase avec l'actualité. On peut relever les tours de parole n°9, 23, 29, où elle cite les propos de François Hollande, fait référence à la réunion sur l'économie à Bruxelles, aux propos du premier ministre espagnol Mariano Raroy.
            Nous relevons d'autre part des marques appartenant au pôle du logos. S'adressant à l'esprit rationnel de son interlocuteur, Arlette Chabot construit un raisonnement logique, une argumentation pour défendre ou justifier ses propos. Des tours 9 à 19, on peut constater qu'elle n'hésite pas à relancer plusieurs fois Nicolas Sarkozy pour savoir s'il pense vraiment que François Hollande n'est pas en mesure de redresser le pays. Dans cette même conversation, la journaliste apporte des nuances aux propos de son interlocuteur, en précisant que son adversaire ne remet pas totalement tout en question (T13) et que « pour lui il y arrivera sinon il prendrait pas l'engagement » (T17).
           
            Nicolas Sarkozy développe de son côté une rhétorique complète qui fait appel à l'ethos, au logos et au pathos. Nous remarquons en premier lieu que le candidat UMP à l'élection présidentielle souhaite donner une image positive de lui-même à travers son discours. Par l'emploi d'arguments, chiffres à l'appui, il rend ses propos crédibles. On trouve un exemple d'argumentation au 8e tour de parole quand il développe les points portant sur les retraites et le nucléaire. Cette crédibilité est également renforcée par la mise en scène de qualités morales, comme la bienveillance à l'égard du peuple français (T4), l'autorité, la responsabilité et la détermination. Ces qualités se retrouvent tant dans le fond que dans la forme de ses propos ; il revendique l'autorité et le courage dont il a fait preuve avec la réforme des retraites, et fait preuve de détermination en remettant en question les propos de son interlocutrice, pour davantage renforcer son argumentation (T16, 18, 22). Les marques d'ethos dans les intervention de Nicolas Sarkozy ont pour visée de capter l'attention et gagner la confiance des auditeurs. Ses partisans doivent reconnaître ses traits de caractère et sa pensée, et les autres, plus particulièrement les indécis, doivent avoir une image positive de lui.
            En tant qu'homme politique de haut rang, Nicolas Sarkozy construit un discours qui suit un mode de construction principalement basé sur une argumentation solide et un raisonnement logique. Ces marques de logos son visibles aux tours 16 et 18, quand il s'adresse à l'esprit rationnel de son interlocutrice pour lui faire reconnaître que la proposition faite par François Hollande ne tient pas, et aussi au 37e tour, quand il démontre qu'il n'a pas voulu une politique de rigueur.
            Nous remarquons dans un troisième temps que Nicolas Sarkozy emploie des procédés qui se rattachent au pôle du pathos. Ce dernier s'adresse à la sensibilité de l'auditoire et cherche à lui faire ressentir des sentiments comme l'indignation, sans se départir de son calme. L'un des procédés utilisé pour toucher la sensibilité des auditeurs consiste à s'adresser directement à eux. Quand il demande au tour n°14 « Bon, qui va payer ? Mais qui va payer ? C'est vous ? ». Cette adresse est faite à Arlette Chabot, mais il s'agit d'un « vous » collectif qui englobe les auditeurs français qui sont à l'écoute. Nicolas Sarkozy réitère cette adresse au tour n°39 « Mais si la grande initiative de croissance européenne, ça consiste à faire un emprunt en Europe pour additionner aux emprunts qu'on a déjà en France, qui va les rembourser ? C'est toujours vous ? ». Par le biais de ces marques d'interrogation à l'adresse de l'auditoire, le candidat UMP souhaite que celui-ci s'indigne des diverses propositions de François Hollande qu'il juge peu crédibles et dangereuses pour le pays.

2.4 Relations coopératives ou conflictuelles
            Les relations sont à la fois coopératives et conflictuelles. En effet, les relations sont d'abord coopératives, chacun acceptant son rôle : Arlette Chabot, journaliste, pose les questions, tandis que Nicolas Sarkozy y répond. Ils réagissent dans la majeure partie des cas aux propos de l'autre, en co-construisant ainsi le fil du débat. Cependant, à un moment donné, la situation tente d'être redéfinie par Nicolas Sarkozy :  il prend à partie Arlette Chabot et celle-ci refuse d'endosser le rôle qu'il tente de fixer. Elle finit donc par imposer un changement de discussion. Leurs rôles sont également remis en question à la fin de l'échange, car c'est Nicolas Sarkozy qui décide de mettre fin à l'interview :
T45 NS : « … de pas être engagé dans la campagne, j'étais tellement heureux de répondre à l'invitation d'Europe numéro 1. Quand vous voulez… A bientôt Arlette Chabot. »
T46 AC : « A bientôt monsieur Sarkozy. »
T 47 NS : « Merci beaucoup. »

2.5 Les actes interlocutifs :
Voir tableau en annexe.
            Arlette Chabot utilise à peu près tous les actes interlocutifs, que ce soit des demandes de validation ou bien des validations, des assertions ou bien la gestion de l’interview. L’acte interlocutif qu’elle utilise le plus est l’assertion, elle produit un apport informatif autonome qui va souvent servir à introduire un sujet. Par exemple à 11:15 :
« Alors vous avez donné rendez-vous tout à l'heure à ceux qui étaient avec vous dans la salle. La Concorde, dimanche, grand meeting. C'est à la Concorde que vous aviez fêté votre victoire en 2007, c'est un meeting porte-bonheur dimanche ? »
Ici, elle donne un support informatif quant au meeting de Nicolas Sarkozy le dimanche suivant, ceux qui n’étaient pas au courant peuvent en tirer profit et s’y rendre par la suite. De plus, elle pose une question en rapport avec cette information, l’assertion sert donc ici à introduire la thématique suivante. Le second acte interlocutif auquel elle a le plus recourt est la validation désaccord. En effet, plusieurs fois dans l’émission elle rebondit sur ce que dit Nicolas Sarkozy, le plus souvent il s’agit de détails à propos desquels il se trompe. Par exemple, à 6:50 :
T26 Nicolas Sarkozy, en parlant de l’Espagne et ses réformes : « […] Je ne dis pas qu'ils ont tort ! Je dis simplement que les réformes que nous avons fait, ils ne les ont pas faites. »
T27Arlette Chabot : « Ils les ont fait trop tard. »
T28 Nicolas Sarkozy : « Ils ne les ont pas faites. »
On remarque qu’il y a un désaccord entre les deux interlocuteurs quant au fait que les espagnols aient fait certaines réformes ou pas. Arlette Chabot rebondit sur ce que dit Nicolas Sarkozy en mettant une nuance qui a son importance dans ses propos. Il y a un second exemple à 9:18 :
Nicolas Sarkozy : « Voilà la leçon. […] Mais c’était il y a 30 ans.»
Arlette Chabot : « 31 ans même. »
Les autres actes interlocutifs auxquels elle a recourt servent à rythmer l’interview, elle valide ou invalide ce qu’avance Nicolas Sarkozy, en donnant des exemples concrets ou non.

            Contrairement à Arlette Chabot, Nicolas Sarkozy n’utilise jamais d’acte interlocutif d’assertion. En revanche, il lui demande souvent son accord par rapport aux propos qu’il avance et tout comme elle, il valide ou invalide ce qu’elle dit. L’acte interlocutif qu’il utilise le plus est la validation désaccord. Reprenons l’exemple du cas de l’Espagne cité précédemment, Arlette Chabot utilise cet acte interlocutif et Nicolas Sarkozy l’utilise à nouveau pour montrer son désaccord au désaccord d’Arlette Chabot. Il y a un autre exemple à 5:30 lorsqu’ils traitent du déficit et du programme de François Hollande :
T15 Arlette Chabot : « Donc il n'arrivera pas à réduire selon vous le déficit. Vous dîtes aussi... »
T16/17 Nicolas Sarkozy : « Mais... Pardon Arlette Chabot, pas selon moi, enfin, il suffit de... Vous êtes vous-même une observatrice... Vous-même vous nous écoutez, vous voyez les engagements qu'on prend, vous-même vous avez suffisamment d'expérience et d'intelligence des choses pour dire 'Voilà il y a un programme de réduction du déficit qui correspond à des engagements et puis il y a un programme de réduction du déficit qui ne correspond pas à des engagements !' Non ? J'ai tort en disant ça ? »
Dans cet exemple, on peut noter à la fois une validation désaccord et une demande de validation à la fin de son intervention, il tient à s’assurer qu’Arlette Chabot est d’accord avec ce qu’il avance. Ses prises de parole sont donc des réponses aux questions qui lui sont posées mais il repose lui-même des questions à son interlocutrice afin de mettre en forme une sorte de débat entre eux deux.

2.6 Les interventions
Voir tableau en annexe.
            2.6.1 Interventions non-problématisées
            Il y a très peu d'interventions non-problématisées dans ce débat. Arlette Chabot, qui est la journaliste, est par conséquent la personne censée introduire et clôturer l'entretien, ce qu'elle ne fait qu'à moitié. En effet, elle commence par saluer Nicolas Sarkozy :
T1 Arlette Chabot : « Bonsoir Nicolas Sarkozy. »
T2 Nicolas Sarkozy : « Bonsoir. »
Dans ce premier cas, Nicolas Sarkozy répond à Arlette Chabot par une intervention également non-problématisée. Par contre, ce n'est pas elle qui clôture la discussion puisque Nicolas Sarkozy prend la liberté de le faire :
T45 NS : « [...]A bientôt Arlette Chabot. »
T46 AC : « A bientôt monsieur Sarkozy. »
T47 NS : « Merci beaucoup. »
Dans ce second cas, Arlette Chabot répond également par une intervention non-problématisée qui s'inscrit dans la lignée des propos de son interlocuteur.

            2.6.2 Interventions problématisées
            Le type d'intervention problématisée le plus utilisé par Arlette Chabot est l'intervention réactive (17,1% du total des interventions) : l'entretien est co-construit, la journaliste réagissant aux propos de Nicolas Sarkozy de manière spontanée. Viennent ensuite les interventions de relance par reprise  (12,2 %) : Arlette Chabot utilise principalement les déclarations de son invité pour relancer la discussion et approfondir ou éclaircir une idée.
T38 AC : « Au niveau européen ? »
Toutefois, elle recadre Nicolas Sarkozy à quelques reprises, soit en changeant de focalisation (4,8%), soit en passant outre les déclarations de l'invité, à l'aide d'interventions continuatives (2,4%) et saltatoires (2,4%). Ce dernier cas est unique et intervient lorsque Nicolas Sarkozy tente de redéfinir son rôle. Elle choisit alors d'ignorer sa remarque.

            Nicolas Sarkozy utilise principalement l'intervention réactive (29,3%) : il répond aux questions d'Arlette Chabot et se permet également de l'interrompre lorsque l'un de ses propos ne lui convient pas. Il rebondit sur les réactions d'Arlette Chabot en précisant sa position, via des interventions problématisées de relance par adjonction (4,8%).
T13 AC : « Il ne remet pas totalement à plat »
T14 NS : « Pas totalement, la décision qu'il annonce c'est 5 milliards d'euros de plus par an. Bon, qui va payer ? Mais qui va payer ? C'est vous ? C'est aussi simple que ça, avec moi il n’y a pas de surprise on dit voilà, j'ai fait la réforme des retraites, les retraites sont garanties, non seulement elles sont actualisées pour que vous ne perdiez pas de pouvoir d'achat avec l'inflation mais en plus, elles seront payées pas le 1er pas le 8 du mois. Si on commence à dire cette réforme était pas bonne, je vais dépenser plus, parce que pour François Hollande il n’y a pas d'allongement de durée de la vie. C'est un désaccord »
Les interventions majoritaires sont donc les interventions réactives suivies par les interventions de relance. Les échanges sont vifs. Chaque interlocuteur réagit aux propos de l'autre afin de faire avancer la discussion sur le terrain qu'il affectionne. Contrairement à son invité, elle varie les types d'intervention utilisés : elle s'adapte à lui et à ce qu'il dit pour diriger l'entretien. De par sa position de journaliste, Arlette Chabot utilise des interventions problématisées directrices afin d'amener son invité sur un nouveau sujet de discussion. De plus, elle utilise des interventions non problématisées, tout comme Sarkozy, qui est d'ailleurs le dernier à intervenir.

2.8 Classification des actes de parole :
Voir tableau en annexe.
            Les actes de parole le plus souvent utilisés par Arlette Chabot sont des actes de contractualisation, elle cherche à respecter le contrat de communication en régulant la conversation et en évitant les digressions de Nicolas Sarkozy. De plus, elle complémente ce que dit son interlocuteur en ajoutant des informations ou bien en modifiant un détail. C’est le cas à 3:31 :
T9 Arlette Chabot : « Vous ne croyez pas aux engagements de François Hollande qui dit par exemple le retour à 3% de déficit en 2013 comme vous, mais qui se donne une année supplémentaire, 2017 pour un déficit zéro. Vous n'y croyez pas ? Il n'y arrivera pas ? »
T10 Nicolas Sarkozy : « Bah je ne veux pas lui faire de procès d'intention mais quand on prend des engagements de cette nature, il faut expliquer comment on y arrive. »
T11 Arlette Chabot : « Donc il n'y arrivera pas. Comme il n'explique pas selon vous, il n'y arrivera pas. Il y a un doute selon vous. »
Ici, on peut voir qu’elle lui pose une question et elle rebondit sur la réponse qu’il donne afin de la mettre en avant.
                       
            Nicolas Sarkozy, de son côté, a recours à environ chaque acte de parole, tout dépend de la question posée, du sujet abordé et de la tournure de la conversation. Principalement, il va contester et informer, mais il va aussi beaucoup invalider les propos d’Arlette Chabot, expliquer ce qu’il avance en donnant des exemples le plus souvent chiffrés, prendre position ou donner un avis. Voici un exemple où il explique ce qu’il avance à 5: 00 :
T 14 NS « Pas totalement, la décision qu'il annonce c'est 5 milliards d'euros de plus par an. Bon, qui va payer ? Mais qui va payer ? C'est vous ? C'est aussi simple que ça, avec moi il n’y a pas de surprise on dit voilà, j'ai fait la réforme des retraites, les retraites sont garanties, non seulement elles sont actualisées pour que vous ne perdiez pas de pouvoir d'achat avec l'inflation mais en plus, elles seront payées le 1er juillet et pas le 8 du mois. Si on commence à dire cette réforme n'était pas bonne, je vais dépenser plus, car pour François Hollande, il n’y a pas d'allongement de durée de la vie. C'est un désaccord. »


3. Les valeurs défendues par Nicolas Sarkozy :
3.1 La valorisation du travail :
Tout au long de l’interview, le travail est principalement traité à travers la réforme des retraites dont la nouvelle a été instaurée par Nicolas Sarkozy lui-même en 2011. Ce thème est traité en comparant cette partie du programme de Nicolas Sarkozy à celle de François Hollande, ce dernier voulant revenir sur cette réforme et ainsi risquer de faire perdre de l’argent à la France et donc diminuer les retraites en embauchant 61 000 fonctionnaires de plus. Nicolas Sarkozy met en avant le désaccord qui met en conflit les deux hommes et il appuie sur le fait que les retraites ne seront plus versées le 8 de chaque mois mais le 1er du mois. Il attaque François Hollande en soulevant la question de savoir qui va payer ces retraites si elles augmentent et il démontre que ce seront nous, les français, qui devront payer plus. Ce qu’il tient à faire est de continuer de payer la même somme mais de l’avancer dans le mois afin que les gens puissent toucher les retraites plus tôt. Ainsi, tout le monde y gagne, les retraites ne changent pas et les français ne doivent pas verser plus et donc travailler plus pour les financer.
T 8 NS : « Dans cette première année, il dit « Il faut revenir sur la réforme des retraites », or la réforme des retraites a permis de garantir à 15 millions et demi de retraités que leurs retraites seront payées. Il me permet de tenir une position très forte qui est celle qui consiste à promettre à tous les retraités que la retraite sera versée le 1er juillet au lieu d’être versée le 8 du mois. Bon, revenir sur la réforme des retraites ,qui va payer ? Deuxièmement, François Hollande dit 'Il n'y a pas de problème de dépense publique', on peut embaucher 61 000 fonctionnaires de plus. […] Est-ce qu’on pense vraiment que la France manque de fonctionnaires et que la France ne dépense pas assez et qu’il faut, avant même d’avoir discuté, créer 61 000 postes de plus ? Est-ce que vraiment c’est ce qu’on pense ? »
On remarque dans cette intervention que Nicolas Sarkozy prend Arlette Chabot et les français à partie pour valider ce qu’il avance par rapport aux 61 000 postes de plus. De plus, Nicolas Sarkozy met en valeur le travail français en traitant du déficit futur entre 2012 et 2017. Une fois de plus, il met en avant son désaccord avec François Hollande en insistant sur comment il compte atteindre un déficit de 3% en 2013 et ensuite un déficit zéro en 2017, ce qui est d’après lui impossible.
T 10 AC : « Vous ne croyez pas aux engagements de François Hollande qui dit par exemple le retour à 3% de déficit en 2013 comme vous, mais qui se donne une année supplémentaire, 2017 pour un déficit zéro. Vous n'y croyez pas ? Il n'y arrivera pas ? »
NS : « […] Si vous regardez l’action du gouvernement de François Fillon, nous avions dit 'Nous serons en 2011 à 5.7 de déficit', François Hollande avait dit 'C’est impossible'. Maintenant, on a les chiffres, on peut savoir qui avait raison, lui ou nous ? C’est nous. On n’est pas à 5.7 de déficit mais on est à 5.2. Mais en 2010 on avait dit 'On sera a 7.7 de déficit', on était à 7.1. […] C’est bien beau de dire on sera à zéro en 2017 mais il faut expliquer comment, moi j'essaie d'expliquer comment. »
Nicolas Sarkozy valorise donc ce qu’il dit en s’appuyant sur des exemples chiffrés et concrets et en prenant des exemples tirés des années précédentes.

3.2 Une responsabilité indispensable :
Selon Nicolas Sarkozy, la responsabilité individuelle est l'une des valeurs principales de la France. Par responsabilité, il désigne à la fois la sienne, celle de son adversaire François Hollande et celle des français. Il justifie ses actes et ses projets en mettant l'accent sur l'aspect prévention et en comparant la situation du pays avec celles d'autres pays européens, comme l'Espagne. Il insiste sur le fait que les français doivent faire des sacrifices pour assurer leurs acquis, comme la retraite.
T 28 NS : « Aujourd'hui, je dis aux Français 'Regardez, voilà vous devez travailler deux ans de plus, c'est vrai, c'est douloureux, c'est difficile à faire passer, mais vos retraites sont garanties, regardez la situation de l'Espagne.' Ça veut dire que si la France faisait comme les espagnols, c’est-à-dire considérer qu'on peut couper le blé en herbe, et qu'on peut dépenser sans compter, et bien la sanction serait immédiate. »
De plus, il compare sa responsabilité à celle de François Hollande sans le citer, mais en comparant les deux programmes. Chaque action a ses conséquences et le futur président de la République devra prendre les siennes.
NS : « Si vous dites 'Je vais embaucher 61 000 fonctionnaires de plus', il va falloir que vous les payiez. Si vous dites 'On va diminuer de 60 000', vous allez avoir une économie. Si vous faites des économies sur les dépenses, vous n’aurez pas d’augmentation. Si vous dites 'Je ne fais aucune économie', bon. Mais si en plus vous dites 'Je vais faire des dépenses', il faut des augmentations d’impôts. »

3.3 Une autorité à toute épreuve :
            Nicolas Sarkozy met en avant l'importance d'une autorité à toute épreuve dans la gouvernance d'un pays comme la France. Fortement liée à la responsabilité, cette valeur est illustrée par ses propos concernant la réforme des retraites.
T8 NS « Si je n'avais pas fait la réforme des retraites, est-ce qu'aujourd'hui on pourrait continuer à actualiser les retraites ? Et pourquoi en Espagne, ils baissent les retraites ? Parce que quand nous faisions la réforme, ils refusaient de la faire. »
T14 NS « C'est aussi simple que ça, avec moi il n'y a pas de surprise on dit voilà, j'ai fait la réforme des retraites, les retraites sont garanties, non seulement elles sont actualisées pour que vous ne perdiez pas de pouvoir d'achat avec l'inflation mais en plus, elles seront payées le 1er juillet ,pas le 8 du mois. »
T28 NS « Quand nous nous faisions la réforme des retraites et qu'il y avait toutes ces manifestations, et que j'étais seul à me battre pour convaincre de la réforme des retraites, les espagnols ne la faisaient pas. »
Ces trois interventions montrent que Nicolas Sarkozy insiste sur l'autorité dont il a fait preuve avec la réforme des retraites. Celui-ci est convaincu que s'il ne s'était pas battu pour instaurer cette réforme, la France serait dans la même situation économique que l'Espagne à l'heure actuelle. Cette redondance de l'autorité dans ses propos illustre combien cette valeur est décisive pour la bonne conduite d'un pays. Néanmoins, nous notons dans ces trois citations qu'il ne cesse de mettre sa propre personne en avant, donnant ainsi l'impression qu'il a mené à lui tout seul cette réforme. Cette instance a pour but de montrer aux auditeurs qu'il est doté des qualités nécessaires pour être à nouveau réélu président de la République et qu'il défend des valeurs fortes qui aideront la France dans la crise.









Conclusion :
            Pour conclure, la mise en scène d'Europe 1 concernant le discours politique de Nicolas Sarkozy à propos de ce que représente la France pour lui se veut dynamique. Il n'y a que deux interlocuteurs (la journaliste et l'invité), les tours de parole sont nombreux, tout comme les interruptions. Les interventions sont principalement des interventions réactives et des relances : le discours est co-construit. La parole est principalement laissée à Nicolas Sarkozy, ce qui illustre la volonté de la chaîne de mettre son discours en avant. La relation entre les deux interlocuteurs est à la fois verticale et horizontale. En effet, sa position de journaliste confère à Arlette Chabot un rôle de guide, elle pose les questions et tente de recentrer le débat lorsqu'il le faut. De plus, elle n'hésite pas à affirmer des propos à la place de Nicolas Sarkozy, afin d'éclaircir sa pensée. Toutefois, ce dernier n'hésite pas à la prendre régulièrement à partie. Il en vient même à tenter de redéfinir sa position et son rôle de journaliste, ce qui donne au final l'impression d'un échange à la fois coopératif et conflictuel. De plus, c'est lui qui met fin à l'interview et qui s'exprime en dernier, ce qui peut rendre confus l'auditeur quant à la position des deux. A travers l'utilisation de l'ethos, du logos et du pathos, son discours se veut argumenté de manière complète. Arlette Chabot, aussi bien informée que lui, n'est pas dans une position d'écoute passive : elle pose des questions, ses réactions sont précises, elle maîtrise le sujet. Le discours de Nicolas Sarkozy comprend beaucoup de références au programme de son adversaire François Hollande, même lorsqu'il ne le cite pas directement : c'est en le discréditant qu'il met en avant sa vision de la France. Trois valeurs principales ressortent de son discours et sont en accord avec les propos qu'il tient dans les autres médias : l'autorité, la valorisation du travail et la responsabilité de tous.









Annexe 1 : Interview de Nicolas Sarkozy au micro d'Arlette Chabot à la Mutualité dans Europe 1 soir le 11.04.2012 à 18:39

Durée total : 12:13

Début → 00 :35 :
Arlette Chabot : « Bonsoir Nicolas Sarkozy. »
Nicolas Sarkozy : « Bonsoir. »
AC : « Merci de vous arrêter après une réunion devant des élus, des parlementaires, des membres du gouvernement de toute votre majorité. Vous leur avez dit tout à l’heure que vous sentiez une mobilisation de la majorité silencieuse. Qui compose cette majorité silencieuse ? C’est des déçus de Nicolas Sarkozy qui reviennent vers lui, c’est des électeurs de droite qui se remobilisent… Qui sont-ils ? »

00:35 → 01:36 :
NS : « Non, ce sont des Français qui sont inquiets de l'évolution du monde, de l'avenir de la France et qui se disent mon dieu je ne voudrais pas pour mon pays ce que connaissent aujourd'hui les grecs, ce qu'ont connu hier les Irlandais, que risquent de connaître demain les Espagnols. Ce sont des femmes et des hommes qui ont pu nous soutenir, ou nous combattre. Ce sont des femmes et des hommes de toutes origines, de toutes sensibilités politiques qui voient la crise, qui voient les conséquences de la crise, et qui se disent Mais dans le fond si on fait une erreur demain, est ce qu'on ne sera pas dans la situation des grecs ou des espagnols ? C'est à ce peuple de France que je veux m'adresser pour dire voilà, la France a tenu dans la crise, elle tiendra pour l'avenir mais il faut continuer, il faut pas faire d'erreur, faut pas relâcher, regardez ce qui est arrivé aux pays qui ont dépensé sans compter, qui ont pas fait d'effort, et qui ont considéré qu'on pouvait nier la réalité. »
AC : « C’est-à-dire que le mauvais choix pour faire simple, c’est François Hollande et vous l’attaquez, vous le critiquez, vous ironisez sur ses propositions ou vous vous interrogez sur sa personnalité ; au fond vous dites aux français il n’est pas capable de diriger la France dans la crise, notamment… »
NS : « Enfin je ne sais pas si ce que vous dites c’est une prise de position personnelle que vous faites… »
AC : « Non c’est une question que je vous pose en fonction de ce que vous dites dans vos réunions dans vos meetings, on s’interroge sur son autorité, sa capacité à décider… »
NS : « Enfin ça vous en tant qu’observateur vous pouvez vous interroger, enfin moi je n’ai pas à qualifier François Hollande je dis simplement qu’il a annoncé la première année de ce qui serait son quinquennat, dans cette première année il dit « il faut revenir sur la réforme des retraites », or la réforme des retraites a permis de garantir à 15 millions et demi de retraités que leurs retraites seront payées. Il me permet de tenir une position très forte qui est celle qui consiste à promettre à tous les retraités que la retraite sera versée le 1er juillet au lieu d’être versée le 8 du mois. Bon, revenir sur la réforme des retraites qui va payer ? Deuxièmement François Hollande dit il n'y a pas de problème de dépense publique, on peut embaucher 61 000 fonctionnaires de plus. Je ne qualifie son tempérament, son caractère, je retiens ce qu’il dit. Est-ce qu’on pense vraiment que la France manque de fonctionnaires et que la France ne dépense pas assez et qu’il faut avant même d’avoir discuté, créer 61 000 postes de plus ? Est-ce que vraiment c’est ce qu’on pense ? François Hollande dit aller « je veux les voix de madame Joly donc je vais fermer 24 réacteurs nucléaires », or c'est les centrales nucléaires qui permettent à la France d'avoir une électricité 35% moins chère que ce que payent par exemple les Allemands. Ce sont des faits, et c'est aux français de choisir. Si je n’avais pas fait la réforme des retraites, est ce qu’aujourd’hui on pourrait continuer à actualiser les retraites ? Et pourquoi en Espagne ils baissent les retraites ? Parce que quand nous faisions la réforme, ils refusaient de la faire. »

03:31 → 4:33
AC : « Vous ne croyez pas aux engagements de François Hollande qui dit par exemple le retour à 3% de déficit en 2013 comme vous, mais qui se donne une année supplémentaire, 2017 pour un déficit zéro. Vous n'y croyez pas ? Il n'y arrivera pas ? »
            NS : « Bah je veux pas lui faire de procès d'intention mais quand on prend des engagements de cette nature, il faut expliquer comment on y arrive. Si vous regardez l’action du gouvernement, de François Fillon, nous avions dit nous serons en 2011 à 5.7 de déficit, François Hollande avait dit c’est impossible. Maintenant on a les chiffres on peut savoir qui avait raison, lui ou nous ? C’est nous. On n’est pas à 5.7 de déficit mais on est à 5.2. Mais en 2010 on avait dit on sera a 7.7 de déficit on était à 7.1. Le bilan qui est le nôtre en matière de réduction de déficit crédibilise ces engagements. Quand François Hollande dit « j’arrête le un sur deux pour réduire les effectifs de la fonction publique », où il va trouver les économies alors ? C’est bien beau de dire on sera à zéro en 2017 mais il faut expliquer comment, moi j'essaie d'expliquer comment. »

04:33 → 06:30 :
AC : « Donc il n'y arrivera pas. Comme il n'explique pas selon vous, il n'y arrivera pas. Ya un doute selon vous »
            NS : « Bah disons il n’y a pas la même volonté, bien sûr, c'est sûr. Par exemple la réforme des retraites c'est 22 milliards d'euros dans les caisses de l'assurance vieillesse pour financer les retraites de 15 millions et demi de retraités. Si la première décision ça consiste à dire « je vais casser la réforme des retraites parce que c'est Nicolas Sarkozy qui l'a faite »
            AC : « Il ne remet pas totalement à plat »
            NS : « Pas totalement, la décision qu'il annonce c'est 5 milliards d'euros de plus par an. Bon, qui va payer ? Mais qui va payer ? C'est vous ? C'est aussi simple que ça, avec moi il n’y a pas de surprise on dit voilà, j'ai fait la réforme des retraites, les retraites sont garanties, non seulement elles sont actualisées pour que vous ne perdiez pas de pouvoir d'achat avec l'inflation mais en plus, elles seront payées pas le 1er pas le 8 du mois. Si on commence à dire cette réforme était pas bonne, je vais dépenser plus, parce que pour François Hollande il n’y a pas d'allongement de durée de la vie. C'est un désaccord »
            AC : « Donc il n'arrivera pas à réduire selon vous le déficit. Vous dites aussi... »
            NS : « Mais... pardon Arlette Chabot, pas selon moi, enfin, il suffit de... vous êtes vous-même une observatrice....  vous-même vous nous écoutez, vous voyez les engagements qu'on prend, vous même vous avez suffisamment d'expérience et d'intelligence des choses pour dire voilà il y a un programme de réduction du déficit qui correspond à des engagements, et puis il y a un programme de réduction du déficit qui ne correspond pas à des engagements ! Non ? J'ai tort en disant ça ?
            AC : « On ne tranche pas nous, vous savez bien... »
            NS : « Oh ca je le sais pas non »
            AC : « La France a confirmé.... »
            NS : « Non, ça honnêtement il vous arrive de trancher, il vous arrive d'avoir des jugements, et il n'est pas interdit à un observateur politique de... d'avoir des convictions, et de dire voilà, tel projet nous paraît crédible, tel autre nous paraît pas crédible »
            AC : « Alors, la France a confirmé aujourd'hui justement ses engagements de stabilité à Bruxelles et vous dites, si je puis m’exprimer ainsi « le compte est bon » et vous vous êtes engagé, vous continuez à vous engager, il n’y aura pas d’augmentation des impôts dans le quinquennat qui vient si vous êtes réélu, pour les français. »
           
06:30 →  6:40
NS : « Il n'y aura pas d'augmentation des impôts pour les particuliers, pour les ménages, pour les familles. Pourquoi ? Parce que je crois à la réduction des dépenses quand on est pour la réduction des dépenses on n’a pas besoin d’être pour l’augmentation des recettes. C’est tout simple. Si vous dites je vais embaucher 61 000 fonctionnaires de plus, il va falloir que vous les payiez. Si vous dites on va diminuer de 60 000, vous allez avoir une économie. Si vous faites des économies sur les dépenses vous n’aurez pas d’augmentation. Si vous dites je ne fais aucune économie, bon. Mais si en plus vous dites je vais faire des dépenses, il faut des augmentations d’impôts. Il n’y aura pas de surprises avec moi, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts. »
AC : « Alors on a vu hier, ça va mieux aujourd’hui les bourses remontent, hier il y a eu une inquiétude en Europe, on s’est dit finalement la crise financière n’est peut-être pas terminée. Vous vous dites j’espère qu’on s’en sort, est-ce franchement on en est sorti ? Est-ce qu’il y a encore des risques à propos de l’Espagne ou d’autres pays ? »

06:40 → 08:50
NS : « C’est très intéressant ce qu’il se passe et c’est très important. Voilà qu’est-ce qu’il se passe : on a sauvé l’Irlande, mais les irlandais ont payé cher ce sauvetage. La question grecque je l’espère est derrière mais les grecs ont payé cher, les traitements dans la fonction publique ont diminué de 15%, les retraites ont baissées, ça s’est pas fait sans douleur. Et aujourd’hui se pose la question de l’Espagne. Pourquoi la question de l'Espagne se pose-t-elle ? Parce que l'Espagne a été gouvernée pendant sept ans par des socialistes. Je ne dis pas qu'ils ont tort ! Je dis simplement que les réformes que nous avons faites, ils ne les ont pas faites. »
            AC : « Ils les ont fait trop tard. »
            NS : « Ils ne les ont pas faites. Quand nous nous faisions la réforme des retraites et qu'il y avait toutes ces manifestations, et que j'étais seul à me battre pour convaincre de la réforme des retraites, les espagnols ne la faisaient pas. Aujourd'hui je dis aux Français regardez, voilà vous devez travailler deux ans de plus, c'est vrai, c'est douloureux, c'est difficile à faire passer, mais vos retraites sont garanties, regardez la situation de l'Espagne. Ça veut dire que si la France faisait comme les espagnols, c’est-à-dire considérer qu'on peut couper le blé en herbe, et qu'on peut dépenser sans compter, et bien la sanction serait immédiate. »
            AC : « Vous n'auriez pas un petit message de soutien à l'Espagne ? Parce que monsieur Raroy, le nouveau premier ministre, appelle aujourd'hui les dirigeants européens à un petit peu de prudence à l'égard de l'Espagne ou de son pays quand ils en parlent. »

08:50 → 09:50
NS : « Mais bien sûr l'Espagne est un pays considérable, est un pays frère pour la France, l’Espagne est un pays qui est face à de grandes difficultés. Mais « il ne s'agit pas de critiquer l'Espagne, il s'agit de dire aux Français, regardez la situation de nos voisins. Si nos voisins sont dans cette situation ce n’est pas parce qu'ils sont espagnols Arlette Chabot, c'est parce qu'ils n'ont pas fait les efforts qu'on a fait. Voilà la leçon. Si vous voulez, quand il y a eu M. Mitterrand en 1981, il avait promis la retraite à 60 ans, etc. Ça a été la fête dans le Panthéon. Et en 1983 deux ans après il a fallu tout changer, c’était le tournant de la rigueur. Mais c’était il y a 30 ans.»
AC : « 31 ans même. »
NS : « Aujourd’hui ce n’est pas deux ans qu’il faudrait, c’est deux jours. Pourquoi ? Parce que le monde est devenu un village, et parce que nous devons rembourser chaque année 42 milliards d’euros d’intérêts de la dette. Parce que nos prêteurs nous font confiance. Cette dette nous la payons à moins de 30%, jamais nous ne l’avons payé aussi bas. Si demain, on ne tient pas nos engagements, cette dette, qui la financera ? Et à quel prix la payerons-nous ? C'est le sujet de l'élection présidentielle. »

09:50 →11:15
AC : « alors, sujet de l'élection présidentielle, est ce vous ne pensez pas quand même rapidement, parce que le temps est compté comme vous le savez.»
            NS : « Excusez-moi. »
            AC : « Est-ce que vous pensez pas que dans une Europe en crise on aurait pas besoin d'une petite initiative pour relancer un peu la croissance ? Ce que propose votre adversaire par exemple au niveau européen, mais est ce que face à l'austérité, vous qui voulez réconcilier la France du oui et du non, il n’y a peut-être pas une nécessité de relancer un peu la croissance ? De prendre une initiative ? »
            NS : « D’abord je n’ai jamais voulu une politique de rigueur, qu’est-ce qu’une politique de rigueur, Arlette Chabot ? »
            AC : « Vous n'avez jamais prononcé le mot? »
            NS : « Non mais surtout une politique de rigueur c'est la baisse des salaires, la baisse des retraites et la baisse des allocations. En Grande-Bretagne ils ont baissé de 25% les bourses aux étudiants, en France on a augmenté de 25% le revenu minimum vieillesse, de 25% l'allocation adulte handicapé. On n’a pas réduit les prestations, on n’a pas diminué les salaires. La France est le seul pays d'Europe ou chaque année le pouvoir d'achat a progressé. Bien sûr qu'il faut prendre des initiatives en matière… »
            AC : « Au niveau européen ? »
            NS : « …de croissance. Pourquoi au niveau européen ? D'abord chez nous ! Problème de compétitivité, l'initiative, le grand emprunt de 36 milliards dans l'investissement, l'allègement du coût du travail avec la TVA anti délocalisation. Mais si la grande initiative de croissance européenne, ça consiste à faire un emprunt en Europe, pour additionner aux emprunts qu'on a déjà en France, qui va les rembourser ? C'est toujours vous ? Il y a un seul contribuable qui soit au niveau local, au niveau départemental, au niveau régional, au niveau national ou au niveau européen ? C'est le même contribuable, c'est lui que je veux protéger.  »

11:15 → 11:49
AC : « Alors vous avez donné rendez-vous tout à l’heure à ceux qui étaient face à vous dans la salle ; la Concorde, dimanche, grand meeting. C’est à la Concorde que vous aviez fêté votre victoire en 2007, c’est un meeting porte bonheur dimanche ? »
            NS : « Non ! C'est surtout le... je voudrais à la concorde, qu'il y ai des milliers de gens et des milliers de gens qui viennent partager nos convictions, qui viennent se rassembler à une semaine du premier tour, qui vienne se mobiliser, qui viennent nous aider à construire cette France forte. Puis la concorde, la concorde, c'est le rassemblement, c'est l'amitié, et je les attends. »

11:49 → 12:07
            AC : « Le challenger que vous êtes, vous êtes présenté comme ça, pense qu'il va gagner ou qu'il peut gagner ? »
            NS : « Bah écoutez, j'espère que je vous donne pas le sentiment... »
            AC : « Non pas trop, non. »
            NS : « … de pas être engagé dans la campagne, j'étais tellement heureux de répondre à l'invitation d'Europe numéro 1. Quand vous voulez… A bientôt Arlette Chabot. »
            AC : « A bientôt monsieur Sarkozy. »
NS : « Merci beaucoup. »













Annexe 2 : Analyse des tours de parole




1. Numéro des tours de parole

2. Personne qui parle

3. Origine de la prise de parole
(prenant, sollicité, autorisé)


Retranscription écrite des propos 


1. Mode d’intervention

2. Acte interlocutif

3. Acte de parole


Retranscription :


T1
AC
PRT
« Bonsoir Nicolas Sarkozy »
CON
PC
NP

T1 → Tour 1
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
CON → contractualisation
PC → prise de contact
NP → non problématisée 

Salutation cordiale, ton neutre mais salutation personnalisée, on sait à qui elle s'adresse.

T2
NS
SOL
« Bonsoir »
CON
PC
NP

T2 → Tour 2
NS → Nicolas Sarkozy
PRT → prenant
CON → contractualisation
PC → prise de contact
NP → non problématisée 

Nicolas Sarkozy répond à la salutation d'Arlette Chabot mais reste très bref, le plus possible, avec un simple bonsoir. Il ne mentionne pas l'identité de la personne à laquelle il s'adresse. Cette réponse est impersonnelle.








T3
AC
PRT
« Merci de vous arrêter après une réunion avec des élus, des parlementaires, des membres du gouvernement de toute votre majorité, vous leur avez dit tout t'a l'heure que vous sentiez une mobilisation de la majorité silencieuse. Qui compose cette majorité silencieuse ? C'est des déçus de Nicolas Sarkozy qui reviennent vers lui, c'est des électeurs de droite qui se remobilisent ? Qui sont-ils ? »
DIR
Q / A
Dem d'EXP

T3 → Tour 3
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
DIR → intervention directrice
Q / A→ question / assertion
Dem d'EXP → demande d'explication

Arlette Chabot le remercie du temps qu'il accorde à cette entrevue, elle rebondit sur les propos qu'il a tenu quelques instants avant. Pertinence de la question. Elle demande à deux reprises qui composent la majorité silencieuse, et lui suggère deux choix, deux possibilités de réponses.

T4
NS
SOL
« Non, ce sont des Français qui sont inquiets de l'évolution du monde, de l'avenir de la France et qui se disent mon dieu je ne voudrais pas pour mon pays ce que connaissent aujourd'hui les grecs, ce qu'ont connu hier les irlandais, que risquent de connaître demain les espagnols. Ce sont des femmes et des hommes qui ont pu nous soutenir, ou nous combattre. Ce sont des femmes et des hommes de toutes origines, de toutes sensibilités politiques qui voient la crise, qui voient les conséquences de la crise, et qui se disent mais dans le fond si on fait une erreur demain, est ce qu'on sera pas dans la situation des grecs ou des espagnols ? C'est à ce peuple de France que je veux m'adresser pour dire voilà... la France a tenu dans la crise, elle tiendra pour l'avenir mais il faut continuer, il faut pas faire d'erreur, faut pas relâcher, regardez ce qui est arrivé aux pays qui ont dépensé sans compter, qui ont pas fait d'efforts, et qui ont considéré qu'on pouvait nier la réalité. »
REA
R/A
EXP

T4 → Tour 4
NS → Nicolas Sarkozy
SOL → sollicité
REA → intervention réactive
R / A → réponse / assertion
EXP → explications

Réponse de Nicolas Sarkozy sur la majorité silencieuse : les français sont inquiets, lucides, responsables, combatifs, prêts à faire des efforts, et ils ne nient pas la réalité, ils ne se voilent pas la face. Valeurs : une France forte, solide, unie, responsable et travailleuse.

T8
NS
SOL
« Dans cette première année il dit « il faut revenir sur la réforme des retraites », or la réforme des retraites a permit de garantir à 15 millions et demi de retraités que leurs retraites seront payées (…) Si j'avais pas fait la réforme des retraites, est ce que aujourd'hui on pourrait continuer à actualiser les retraites ? Et pourquoi en Espagne ils baissent les retraites ? Parce que quand nous faisions la réforme, ils refusaient de la faire. »
R ADJ
RV
ILL

T8 → Tour 8
NS → Nicolas Sarkozy
SOL → sollicité
R ADJ → relance par adjonction. Il s’agit d’une assertion dans laquelle il explique pourquoi selon lui François Hollande serait incapable de diriger la France. Mise en évidence d'une contradiction de point de vue, avec arguments à l'appui : la réforme de Nicolas Sarkozy a permis d'augmenter les retraites.
RV → réponse validante : Nicolas Sarkozy confirme par le biais d'exemple que François Hollande ferait un mauvais choix pour un pays en crise économique.
ILL → Nicolas Sarkozy illustre en quoi François Hollande ferait un « mauvais président ».

Importance des retraites avec la valorisation du travail et mise en avant de l'autorité du chef de l'État. Il pose les questions et fait les réponses : différence entre France et Espagne, volonté et fermeté du pouvoir. S'ils sont dans une telle situation c'est parce qu'ils n’ont pas fait de réforme au même moment.




T9
AC
PRT
« Vous ne croyez pas aux engagements de FH qui dit par exemple le retour à 3% de déficit en 2013 comme vous, mais qui se donne une année supplémentaire, 2017 pour un déficit zéro. Vous n'y croyez pas ? Il n'y arrivera pas ? »
REA
DEM VA
DEM EXP

T9 → Tour 9
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
REA → intervention réactive. Arlette Chabot réagit sur le thème de François Hollande et sa capacité à gouverner, considéré comme le support sémantique.
DEM VA → demande de validation. Arlette Chabot à savoir si Nicolas Sarkozy valide les informations qu'elle vient d'énoncer.
DEM EXP → demande d'explication.

Arlette Chabot demande à NS de réagir à la proposition de FH. Elle rappelle le contenu, donne des informations concrètes pour que NS ait matière à réagir. Elle essaie de lui faire dire que oui selon lui FH ne réussira pas, on le voit par la valeur négative des questions.

T10
NS
SOL
« Bah je ne veux pas lui faire de procès d'intention mais quand on prend des engagements de cette nature, il faut expliquer comment on y arrive. »
REA
REP VAL
PPO

T10 → Tour 10
NS → Nicolas Sarkozy
SOL → sollicité
REA → intervention réactive qui renvoie au Tour n°8.
REP VAL → réponse validante
PPO → prise de position

Sous-entendu, « moi j'y arrive ». Il ne veut pas le juger mais il le fait de manière indirecte. Aucune valeur est mise en avant, il s’agit juste la réponse de Nicolas Sarkozy à la remarque de Arlette Chabot.

T11
AC
PRT
« Donc il n'y arrivera pas. Comme il n'explique pas selon vous, il n'y arrivera pas. Ya un doute selon vous... »
REP
VAL DES / G
IT

T11 → Tour 11
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
REP → intervention de reprise
VAL DES / G → validation désaccord / gestion de l'échange, Arlette Chabot tente de résumer la position de Nicolas Sarkozy.
IT → itération, répétition

Arlette Chabot rebondit sur les propos de Nicolas Sarkozy, elle essaie encore une fois de lui faire dire que selon lui François Hollande n'y arrivera pas. Elle insiste par le biais d'une itération, elle tranche les propos de Nicolas Sarkozy, il n’y a aucune marque d'interrogation et elle propose une forme affirmative tout en laissant une ouverture qui incite Nicolas Sarkozy à réagir.

T12
NS
SOL
« Bah disons il n'y a pas la même volonté, bien sûr, c'est sûr. […] Si la première décision ca consiste à dire « je vais casser la réforme des retraites parce que c'est Nicolas Sarkozy qui l'a faite... »
REA
REP VAL
PPO

T12 → Tour 12
NS → Nicolas Sarkozy
SOL → sollicité
REA → intervention réactive
REP VAL → réponse validante
PPO → prise de position

Nicolas Sarkozy donne une réponse à Arlette Chabot mais ce n'est pas celle que la journaliste attendait. Il ne dit pas que François Hollande n'y arrivera pas mais qu'il n'y a pas la même volonté. Il s'agit d'une confirmation indirecte. Il n’y a une fois de plus pas de valeur, juste la réponse à la remarque précédente.

T13
AC
PRT
« Il ne remet pas totalement à plat. »
REA
A / G
N

T13 → Tour 13
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
REA → intervention réactive
A / G→ assertion / gestion de l'échange
N → nuance : Arlette Chabot nuance les propos de Nicolas Sarkozy

Arlette Chabot coupe la parole à Nicolas Sarkozy pour nuancer ses propos. Elle l'incite à réagir sur cette remarque. Donne à voir l'image d'une journaliste qui ose s'imposer lors de l'échange, qui ose couper la parole à l'invité pour nuancer ses propos.

T14
NS
SOL
« Pas totalement, la décision qu'il annonce c'est 5 milliards d'euros de plus par an. Bon, qui va payer ? Mais qui va payer ? C'est vous ? C'est aussi simple que ca, avec moi ya pas de surprise on dit voilà, j'ai fait la réforme des retraites, les retraites sont garanties, non seulement elles sont actualisées pour que vous ne perdiez pas de pouvoir d'achat avec l'inflation mais en plus, elles seront payées pas le 1er juillet et pas le 8 du mois. Si on commence à dire cette réforme était pas bonne, je vais dépenser plus, car pour FH il n’y a pas d'allongement de durée de la vie. C'est un désaccord. »
R ADJ
DES
EXP

T14 → Tour 14
NS → Nicolas Sarkozy
SOL → Sollicité
R ADJ → relance par adjonction : Nicolas Sarkozy continue son intervention directrice initiale (Tour 8 et Tour 12) en ajoutant des éléments.
DES → désaccord : Nicolas Sarkozy pense que plus cinq millions d'euros par an c'est remettre les choses à plat.
EXP → explication

Stratégie discursive : Nicolas Sarkozy pose des questions pour mieux assoir son argumentation. Il s'adresse aux français, à Arlette Chabot : « c'est vous? ». Il argumente son désaccord avec François Hollande sur cette question, en continuant à développer les points qu'il a précédemment évoqué. Il y a un résultat de l'autorité, une marque de responsabilité, pour lui François Hollande est irresponsable.

T15
AC
PRT
« Donc il n'arrivera pas à réduire selon vous le déficit. Vous dites aussi... »
R ADJ / A
G

T15 → tour 15
AC → Arlette Chabot
PRT → prenant
R ADJ / A → relance par adjonction : AC reprend la remarque faite au T11. Assertion : AC ouvre une nouvelle intervention : « Vous dites aussi »
G → gestion de l'échange. AC veut clôturer cette intervention, tente de résumer la position de NS et d'ouvrir un nouvelle espace de discussion

Troisième et dernière fois que la journaliste essaie de faire dire à Nicolas Sarkozy qu'il est convaincu de la défaite de son adversaire. Elle prend un ton qui montre qu'elle veut conclure pour passer à un autre sujet. Son autorité est vite brisée car Nicolas Sarkozy lui coupe la parole pour intervenir, toujours sur le même sujet.

T16
NS
PRT
« Mais... pardon Arlette Chabot, pas selon moi, enfin, il suffit de... vous êtes vous-même une observatrice... »
INT REA / A
DES

T16 → Tour 16
NS → Nicolas Sarkozy
PRT → prenant : il coupe la parole à Arlette Chabot
INT REA / A → intervention réactive : Nicolas Sarkozy réagit à la remarque d’Arlette Chabot, plus précisément au « selon vous ». Assertion : Nicolas Sarkozy introduit une information autonome « vous êtes vous-même une observatrice ».

Nicolas Sarkozy coupe la parole à Arlette Chabot pour lui faire savoir son désaccord par rapport à sa précédente remarque. Il introduit un nouvel élément qui laisse supposer qu'il va développer une nouvelle argumentation pour soutenir sa remarque. Notons l'adresse direct à la journaliste, il l'interpelle, c'est à elle qu'il parle. Dans cette remarque Nicolas Sarkozy ne s'adresse plus aux auditeurs mais à elle. Aucune valeur n’est mise en avant mais c’est représentatif de son caractère, il n'est pas d'accord et il le fait savoir.

T18

NS

PRT
« Vous même vous nous écoutez, vous voyez les engagements qu'on prend, vous même vous avez suffisamment d'expérience et d'intelligence des choses pour dire voilà il y a un programme de réduction du déficit qui correspond à des engagements, et puis il y a un programme de réduction du déficit qui ne correspond pas à des engagements ! Non ? J'ai tort en disant ça ? »
IS

VA

I

T18 →  Tour 18
NS  → Nicolas Sarkozy
PRT →  Il s’agit de l’origine de la prise de parole. Nicolas Sarkozy coupe la parole à Arlette Chabot pour prendre la parole. PRT correspond à Prenant.
IS →  Intervention saltatoire, Nicolas Sarkozy garde son opinion et essaie de convaincre Arlette Chabot de celui-ci.
VA → Acte interlocutif de validation accord, Nicolas Sarkozy demande l’accord d’Arlette Chabot sur ce qu’il avance par rapport au déficit et aux engagements de François Hollande.
I →  Interaction. Nicolas Sarkozy ne laisse pas Arlette Chabot terminer sa phrase, il reste sur sa position et continu dans sa lancée.

Nicolas Sarkozy prend Arlette Chabot à parti en lui demandant de donner son avis sur le thème du déficit et de François Hollande. Il la pousse à aller dans sa direction en lui posant des question rhétoriques (« Non ? J’ai tort en disant ça ? »).

T21
AC
PRT
« Alors la France a confirmé aujourd'hui justement ses engagements de stabilité à Bruxelles et vous dites, si je puis m’exprimer ainsi « le comptes est bon » et vous vous êtes engagé, vous continué à vous engager, il n’y aura pas d’augmentation des impôts dans le quinquennat qui vient si vous êtes réélu, pour les français. »
ID
A
C

T21→  Tour 21
AC →  Arlette Chabot
PRT →  Prenant
ID →  Intervention directrice : Arlette Chabot rebondit sur un autre sujet afin de faire avancer l’interview.
A →  Assertion.
C → Acte de parole Contractuel, Arlette Chabot répond aux demandes des auditeurs en introduisant les grands thèmes de son interview.

Arlette Chabot coupe court au thème des déficits et ne se laisse pas amadouer par Nicolas Sarkozy, elle continue son interview en introduisant un tout nouveau sujet et en coupant ainsi la parole à Nicolas Sarkozy.

T22
NS
SOL
« Il n'y aura pas d'augmentation des impôts pour les particuliers, pour les ménages, pour les familles. Pourquoi ? Parce que je crois à la réduction des dépenses quand on est pour la réduction des dépenses on n’a pas besoin d’être pour l’augmentation des recettes. […] Il n’y aura pas de surprises avec moi, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts.»
ID
RV
A

T22  → Tour 22
NS  → Nicolas Sarkozy
SOL →  Nicolas Sarkozy est sollicité par Arlette Chabot en T21.
ID → Intervention directrice, il présente sa position quant à l’augmentation des impôts et est catégorique.
RV →  Réponse de validation, il réagit à une sollicitation.
A →  Acte de parole actionnel, il impose son programme.

Nicolas Sarkozy répond à la question posée précédemment par Arlette Chabot en présentant une partie de son programme ponctué par plusieurs exemples.

T26
NS
PRT
« Ils ne les ont pas faites. Quand nous nous faisions la réforme des retraites et qu'il y avait toutes ces manifestations, et que j'étais seul à me battre pour convaincre de la réforme des retraites, les espagnols ne la faisaient pas. Aujourd'hui je dis aux Français regardez, voilà vous devez travailler deux ans de plus, c'est vrai, c'est douloureux, c'est difficile à faire passer, mais vos retraites sont garanties, regardez la situation de l'Espagne. Ça veut dire que si la France faisait comme les espagnols, considérer qu'on peut couper le blé en herbe, et qu'on peut dépenser sans compter, et bien la sanction serait immédiate. »
IS
D
E

T26  Tour 26
NS  Nicolas Sarkozy
PRT  Prenant, Nicolas coupe la parole à Arlette Chabot pour continuer sur le sujet.
IS Intervention saltatoire, il contredit Arlette Chabot et reste sur ses positions.
 Désaccord, il réagit à une sollicitation.
 Evaluation, il juge les erreurs des espagnols en les comparants à celles que n’a pas faites la France.

Nicolas Sarkozy ne laisse pas la parole à Arlette Chabot et reste campé sur ses positions par rapport au thème de la réforme des retraites en Espagne.

T31
AC
PRT
« Alors, sujet de l'élection présidentielle, est ce vous ne pensez pas quand même rapidement, parce que le temps est compté comme vous le savez, est-ce que vous ne pensez pas que dans une Europe en crise on n’aurait pas besoin d'une petite initiative pour relancer un peu la croissance ? Ce que propose votre adversaire par exemple au niveau européen, mais est ce que face à l'austérité, vous qui voulez réconcilier la France du oui et du non, il y a peut-être pas une nécessité de relancer un peu la croissance ? De prendre une initiative ? »
ID
Q
C

T31  Tour 31
AC  Arlette Chabot
PRT  Prenant
ID  Intervention directrice, Arlette Chabot introduit un nouveau sujet.
 Acte interlocutif qui sollicite une information par la question
 Contractuel, elle répond une fois de plus aux attentes des auditeurs en suivant le programme de l’émission.

Arlette Chabot introduit une fois de plus un nouveau sujet concernant la crise financière en Europe. Elle influence les réponses de Nicolas Sarkozy en lui posant des questions pour certaines rhétoriques et en le pressant de répondre car l’émission approche de sa fin.






T32
NS
SOL
« D’abord je n’ai jamais voulu une politique de rigueur, qu’est-ce qu’une politique de rigueur, Arlette Chabot ? Non mais surtout une politique de rigueur c'est la baisse des salaires, la baisse des retraites et la baisse des allocations. En Grande-Bretagne ils ont baissé de 25% les bourses aux étudiants, en France on a augmenté de 25% le revenu minimum vieillesse, de 25% l'allocation adulte handicapé. On n’a pas réduit les prestations, on n’a pas diminué les salaires. La France est le seul pays d'Europe ou chaque année le pouvoir d'achat a progressé. Bien sûr qu'il faut prendre des initiatives en matière… »
IR
R
E

T32  Tour 32
NS  Nicolas Sarkozy
SOL  Sollicité
IR  Intervention réactive, il rebondit de suite sur ce qu’a dit Arlette Chabot, « d’abord je n’ai jamais voulu une politique de rigueur… »
 Acte interlocutif qui réagit à une sollicitation par la réponse.
Evaluation, il porte un jugement sur un sujet donné.

T34
NS
SOL
« …de croissance. Pourquoi au niveau européen ? D'abord chez nous ! Problème de compétitivité, l'initiative, le grand emprunt de 36 milliards dans l'investissement, l'allègement du cout du travail avec la TVA anti délocalisation. Mais si la grande initiative de croissance européenne, ça consiste à faire un emprunt en Europe, pour additionner aux emprunts qu'on a déjà en France, qui va les rembourser ? C'est toujours vous ? Ya un seul contribuable qui soit au niveau local, au niveau départemental, au niveau régional, au niveau national ou au niveau européen ? C'est le même contribuable, c'est lui que je veux protéger.  »
IR
R
E

T34  Tour 34
NS  Nicolas Sarkozy
SOL  Sollicité
IS  Intervention saltatoire, il ne fait pas attention à l’intervention d’Arlette Chabot et continu sur le sujet qui l’intéresse vraiment, c’est-à-dire la France.
 Désaccord à la sollicitation d’Arlette Chabot.
 Évaluation, il critique la délocalisation européenne.

Nicolas Sarkozy rebondit sur l’intervention d’Arlette Chabot en appuyant son point de vue. Il s’adresse au français et à Arlette Chabot comme pour le tour 14.

T35
AC
PRT
« Alors vous avez donné rendez-vous tout à l'heure à ceux qui étaient avec vous dans la salle. La Concorde, dimanche, grand meeting. C'est à la Concorde que vous aviez fêté votre victoire en 2007, c'est un meeting porte-bonheur dimanche ? »
R REP
A / DEM VA
INF / Dem d'INF


T35  Tour 35
AC  Arlette Chabot
PRT  Prenant
R REP  Relance par reprise
A / DEM VA  Assertion / Demande de validation
INF / Dem d'INF  Information / Demande d'information

Arlette Chabot revient sur une précédente intervention de Nicolas Sarkozy et l'utilise comme tremplin pour sa question.

T36
NC
SOL

« Non ! C'est surtout le... Je voudrais à la Concorde qu'il y ait des milliers et des milliers de gens qui viennent partager nos convictions, qui viennent se rassembler à une semaine du premier tour, qui viennent se mobiliser, qui viennent nous aider à construire cette France forte. Puis la Concorde, la Concorde, c'est le rassemblement, c'est l'amitié, et je les attends. »
INT REA
D
E/ A

T36  Tour 36
NC  Nicolas Sarkozy
SOL  Sollicité
INT REA  Intervention réactive
D Désaccord
E / A  Évaluation / Actionnel

L'acte de parole est l'évaluation car Nicolas Sarkozy donne sa vision personnelle du meeting à la Concorde. Puis, il passe à l'actionnel car il tente d'inciter les auditeurs à se déplacer.

T37
AC
PRT
« Le challenger que vous êtes, en tout cas vous êtes présenté comme ça, pense qu'il va gagner ou qu'il peut gagner ? »
R CHGT FOC
Q
E

T37 Tour 37
AC  Arlette Chabot
PRT  Prenant
R CHGT FOC  Relance par changement de focalisation
E  Évaluation

A travers cette phrase, Arlette Chabot évalue Nicolas Sarkozy comme étant le challenger de la campagne, même si elle tente de prendre du recul avec cette affirmation par la suite (« en tout cas vous êtes présenté comme ça »).

T38
NS
SOL
« J'espère que je ne vous donne pas le sentiment de ne pas être engagé dans la campagne, j'ai été tellement heureux de répondre à l'invitation d'Europe n°1... Quand vous voulez. A bientôt, Arlette Chabot. »
INT REA / INT NON PB
NON R/ G
E / I / C

T38  Tour 38
NS  Nicolas Sarkozy
SOL  Sollicité
INT REA / INT NON PB  Intervention réactive / Intervention non problématisée
NON R / G  Non réponse / gestion de la rencontre
E / I / C  Évaluation / interaction / contractuel

Nicolas Sarkozy ne répond pas directement à la question posée, il prend à parti Arlette Chabot (« j'espère que vous... ») et détourne la conversation pour finalement la clôturer. C'est lui qui prend l'initiative de terminer l'entretien (« A bientôt, Arlette Chabot. »).

T39
AC
PRT
« A bientôt, Monsieur Sarkozy. »
INT NON PB
R
I

T39  Tour 39
AC  Arlette Chabot
PRT  Prenant
INT NON PB Intervention non problématisée
R  Réponse
I  Interaction


T40
NS
PRT
« Merci beaucoup. »
INT NON PB
R
I

T40  Tour 40
NS Nicolas Sarkory
PRT  Prenant
INT NON PB  Intervention non problématisée
R  Réponse
I  Interaction

En remerciant Arlette Chabot, Nicolas Sarkozy est le dernier à prendre la parole. Il clôt la rencontre.



Annexe 3 : Tableaux d’analyses


Animateur :
Arlette Chabot
Invité :
Nicolas Sarkozy
Information
1
5%
4
15%
Demande d’information
1
5%
0
Expliquer
1
5%
3
12,5%
Citer
1
5%
0
Prendre position
1
5%
2
10%
Donner un avis
0

2
10%
Validation
2
10%
0
Invalider
0

3
12,5%
Reconnaître
0

1
5%
Complémenter
3
15%
2
10%
Conforter
1
5%
1
5%
Contester
0

4
15%
Contractualisation
8
45%
1
5%

Tableau des actes interlocutifs :


Animateur :
Arlette Chabot
Invité :
Nicolas Sarkozy
Assertion

6
40%
0
Demande de validation

2
10%
2
30%
Réponse validante

1
5%
1
10%
Validation réception

1
5%
0
Validation accord

0
1
10%
Validation désaccord

4
30%
3
40%
Prise de contact

1
5%
1
10%
Gestion

1
5%
0


Temps de parole, exprimé en nombre de lignes retranscrites :

Animateur :
40 lignes = 20%
Invité :
100 lignes = 80%


Le nombre de prises de parole par participant par rapport au nombre total des prises de parole :

Animateur :
24 = 55%
Invité :
23 = 45%


Le nombre de prises de parole par participant selon les origines de prises de parole : prenant, sollicité, autorisé :

Participants :
Prenant
Sollicité
Autorisé
Animateur
11
100%
0
0

Invité
4
20%
11
80%
0











Tableau des modes d’intervention :



Animateur :
Arlette Chabot
Invité :
Nicolas Sarkozy
Intervention directrice

2
10%
0
Intervention de relance par adjonction
2
10%
2
10%
Intervention de relance par reprise
1
5%
0
Inter. de relance par changement de focalisation
2
10%
0
Intervention réactive

7
55%
12
70%
Intervention non problématisée

2
10%
3
20%